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certes pas que quelques années plus tard, il sera de ceux pour qui une stèle sera
érigée.
Septembre 1955, Marseille, c'est l'embarquement sur le « Pasteur », le lendemain
matin, c'est Alger « la blanche » qui s'étale devant ses yeux. Après une courte période
d'adaptation dans la région de Rovigo, c'est le départ pour la Grande Kabylie. La vie
exaltante commence, la guerre certes, avec ses patrouilles, ses embuscades, la
construction du poste, mais aussi le contact avec la population sur le petit marché de
Timezerit.
Les atrocités des rebelles commencent, ce sont les morts, les incendies, etc. Le 6
décembre 1955, c'est l'Ingénieur des Eaux et Forêts blessé par les rebelles qu'il faut
évacuer. Le Sergent Laborde en est chargé avec ses hommes. Au retour c'est
l'embuscade. Bien que blessé dès les premières rafales, il entraîne son groupe à
l'assaut, les rebelles s'enfuient.
« A limité les pertes de son groupe au maximum, grâce à des réflexes sûrs et des
dispositions judicieuses. N'a pas hésité à récupérer sous le feu de l'ennemi, l'arme de
l'un de ses hommes blessé », dira sa première citation.
Deux de ses hommes ont été tués et quatre blessés.
Pour Laborde, malgré sa blessure, il reste à son poste, continuant avec plus de hargne
et d'ardeur, à rechercher un ennemi insaisissable. Mais il faut vivre aussi. Le 30
décembre 1955 dans la matinée, profitant d'une opération dans la région du sous-
secteur 6, un convoi de ravitaillement escorté par une section, est organisé sur les
Issers, à 15 km du poste. Au début de l'après-midi, c'est le retour. Le Sergent Laborde
avec son groupe de combat dans un Dodge 6 x 6 , prend le commandement de l'élément
de tête. Pour mieux dominer le paysage et être prêt à riposter rapidement, il s'installe
à la mitrailleuse de 30 montée sur un affût tourelle. Au moment de franchir le ravin
de l'Oued Boujalou, c'est l'embuscade.
Dès les premières rafales, Laborde est touché mortellement, ainsi que deux de ses
hommes.
Avec ce sang qui coule lentement sur cette piste de Grande Kabylie, une carrière
militaire s'achève, trop brève certes, mais combien riche de sacrifices, de dévouement.
Un jeune Sous-Officier d'Active vient encore de prouver que la devise de notre vieille
maison « Le travail pour loi, l'honneur comme guide » est toujours présente.
Récit établi par un ancien du 159° B.I.A.