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37° PROMOTION
5 NOVEMBRE 1969 - 27 AVRIL 1970
- Adjudant SGUIZZATO –
Le 13 avril 1948 à Xuan-An dans le Sud-Annam, l'Adjudant
Sguizzato entraîne sa section à l'assaut d'une position Viet-Minh,
bien armée et solidement retranchée.
Sguizzato est sûr du succès de l'opération, car il connaît la
valeur des Légionnaires qu'il a l'honneur de commander depuis plus
de huit mois et auxquels il a communiqué toute son expérience, toute
son ardeur et toute sa foi de soldat de métier.
En pleine action, une balle l'atteint au ventre. Cassé en deux
sur place, il assiste pour la première fois sans y prendre part à la
victoire de ses armes, encourageant sa section de la tête, dans un
ultime effort d'énergie.
Depuis qu'il est soldat, Sguizzato n'a jamais connu la défaite.
Il meurt tranquille et serein, deux jours plus tard, des suites de
sa blessure.
x
Né en Italie, il s'engage à la Légion Etrangère en 1939. Il a
vingt ans. Il offre son sang à la France, alors que le spectre de la
guerre plane sur l'Europe.
A sa sortie du peloton d'instruction, où il s'est révélé
d'emblée l'un des meilleurs, d'une disponibilité rare, il est
affecté au Bataillon de Marche type montagne, qui deviendra la
glorieuse 13° Demi-Brigade de Légion Etrangère.
Désormais sa vie devient celle de son Régiment qu'il considère
comme sa famille. Elle sera profondément marquée par des chefs aux
noms prestigieux : Montclar, Koenig, Amilakvari, Brunet de Sairigné.
Dès Mai 1940, c'est le baptême du feu. Il met aussitôt en
pratique la devise du Régiment qu'il fait sienne, en se battant " à
la manière des anciens " à Bjervik et Narvik en Norvège. Il goûte
déjà à la victoire, lorsqu'il doit faire mouvement avec son Unité
pour Londres, en Juin 1940.
C'est l'heure du doute. Le 30 Juin, les militaires français en
Angleterre ont à choisir : rentrer au Maroc ou rester pour continuer
la lutte aux cotés des Alliés.
er
Sguizzato n'hésite pas. Il s'engage le 1 Juillet dans les
Forces Françaises Libres. Il va alors participer à l'une des plus
belles épopées jamais écrites par un Régiment.
E n Erythrée puis au Levant, Sguizzato apprend son métier de
meneur d'hommes. Il est Caporal. Il confirme ses belles qualités à
Bir—Hakeim comme Caporal-Chef. Une balle dans la jambe ne l'empêche
pas de poursuivre la lutte. Il gagne sa première citation. Après la
Lybie, c'est la Tunisie puis l'Italie. Sergent dès 1943, il est un
exemple pour tous. Son calme et son courage, sa bonne humeur et sa
splendide jeunesse le font aimer de ses Légionnaires. Il est cité
pour la deuxième fois, lors de la rupture de la route de Toscane et