Page 62 - Recueil Pro Patria 1 à 150
P. 62
38° PROMOTION
6 JANVIER 1970 - 24 JUIN 1970
SERGENT LABORDE CLAUDE
« MORT POUR LA FRANCE »
LE 30 DECEMBRE 1955 EN ALGERIE (AU 159° B.I.A)
***************************************
LABORDE Claude, Louis, Hubert est né le 19 août 1935 à Colombes (Seine).
A son entrée au service, il est célibataire, habite chez ses parents à Neuilly. Etudiant,
il termine sa troisième année d'études secondaires.
Désirant faire «carrière militaire» et particulièrement acte de candidature au
P.P.E.S.M.I.A., il s'engage pour trois ans le 26 octobre 1953, au titre de l'Ecole
d'Application de l'Infanterie à Saint-Maixent.
A Saint-Maixent, appartenant à la 16° promotion «Capitaine Rousselot» comme
E.S.O.A, il passe Caporal le 16 mars 1954, Sergent le 16 mai 1954, après avoir obtenu
le C.A.T.1 et le C.A.T.2 d'Infanterie.
Ayant terminé le peloton, il quitte l'E.A.I. et rejoint sa nouvelle affectation : 159°
Bataillon d'Infanterie Alpine à Briançon (Hautes Alpes).
A Briançon, il prend contact avec les Alpes et les Troupes alpines où il s'intègre très
vite à la vie rude mais exaltante de «montagnard». Avec ses hommes, il développe
l'esprit d'équipe, tout en dépensant son trop plein d'énergie. Volontaire pour le
P.P.E.S.M.I.A., il forge son esprit de chef et perfectionne ses connaissances
intellectuelles.
Hélas, la mise en sommeil des unités de la 27° D.I.A. voit l'effectif du 159° B.I.A.
réduit aux cadres et quelques hommes pour l'entretien du matériel et des locaux. Un
emploi lui est confié : vaguemestre. Qu'importe ce travail sédentaire, recherchant la
perfection, il est noté par le Major du Corps : « comme vaguemestre, ne mérite que des
éloges. Comptabilité bien tenue, très régulier, ardent, mais trop jeune pour être dans
un service du Corps ».
Oui, il est ardent. Son ardeur il va la déployer dans la montagne sur la neige.
Volontaire pour toutes les sorties sur le terrain, il aménage son travail pour y
participer le plus souvent possible. Dans les exercices de cadre, il s'instruit, met en
application les connaissances acquises, mais aussi, « au contact des anciens, acquiert
cet amour de la montagne, si chère aux Alpins ». L'on voit partout sa « grande
carcasse » en partie cachée par son gros sac, dévaler les pentes poudreuses. Parfois
l'inquiétude règne : qui va se casser ? lui, ou ses skis! Non çà passe! Souvent de
justesse, et on le retrouve en bas, souriant, un casse-croûte à la main, prêt à repartir.
Juin 1955, la nouvelle éclate! La Division revient à un effectif normal. Elle doit se
préparer à partir pour l'Algérie. Peu à peu les renforts arrivent. Laborde piaffe
d'impatience. Satisfaction lui est donnée, il est affecté à une compagnie de combat.
Dans les chalets de montagne du 15/9, sa joie de vivre éclate. Dur sur le terrain,
espiègle au repos, il complète sa formation, il forge son outil de travail : ses hommes.
De ce promontoire surplombant Briançon, il peut voir les Alpes s'étendant à perte de
vue. Ses yeux se sont peut être arrêtés sur le sommet de « Gondrans », 'il n'imagine