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26° PROMOTION
                                             5 JANVIER 1968 - 26 JUIN 1968

                                                - VILLERS- COTTERETS -


                    Il y a juste cinquante ans, la Grande Guerre entrait dans sa phase décisive. Juin 1918 la guerre
            de mouvement commence, les combattants sortent des tranchées.
                    Les Allemands pressés d'en finir, préparent une offensive en Champagne et une autre dans les
            Flandres. Les Français le savent, ils l'ont appris de prisonniers allemands exténués. Une attaque aura
            lieu  près  de  Reims  et  de  Château-Thierry  le  12  ou  le  13  Juillet.  Des  reconnaissances  d'aviation  le
            confirment.  Les  tirs  de  harcèlement  de  notre  artillerie  font  sauter  des  dépôts  de  munitions,  indice
            certain que l'adversaire se prépare. Puisque le Général Ludendorff a choisi d'attaquer en Champagne,
            en  face,  le  Général  Foch  y  amène  ses  réserves.  Les  Armées  Gouraud  et  Berthelot  s'opposeront  à
            l'attaque, les Armées Fayolle passeront le moment venu, à la contre-offensive.
                    Les  Généraux  Foch  et  Pétain  viennent  de  mettre  au  point  un  nouveau  système  défensif  sur
            grande profondeur. La première ligne sera presque complètement évacuée pour tromper l'adversaire,
            afin de lui faire dépenser son effort sur des tranchées à peine gardées. La véritable défense se situera à
            6 km en moyenne en arrière des premières lignes. Le combat ne sera accepté que devant cette ligne
            fortifiée, lorsque les formations d'attaque allemandes seront désorganisées et que leur artillerie sera en
            train de changer de position.
                    L'attaque  allemande  se  précise.  Le  14  Juillet,  sur  un  coup  de  main  audacieux  le  Lieutenant
            Balestier, le Sergent  Lejeune, les Caporaux Hoquet et Gourmelon capturent des prisonniers. Ceux-ci
            indiquent que l'attaque aura lieu de part et d'autre de Reims et devant Château-Thierry, le 15 Juillet à
            4 h 30.  Le renseignement étant confirmé, le Général  Foch fait effectuer des tirs de contre-batterie à
            23 h 30. Les Allemands commencent leurs tirs de préparation une demi-heure plus tard.

                    Les lueurs et le bruit de cet extraordinaire " ouragan de feu " sont perçus de Paris. Mais les obus
            allemands tombent sur des tranchées vides. A 4 h 40, les Allemands s'élancent sur tout le front où ils
            étaient attendus. Ils ne rencontrent pas de résistance sérieuse. C'est le coup d'épée dans le vide. Quand
            ils  veulent  continuer  à  progresser,  sans  préparation  et  sans  efforts  coordonnés,  ils  rencontrent  la
            résistance  résolue  des  fantassins,  chasseurs  et  coloniaux  des  Armées  Gouraud  et  Berthelot.  Plus  à
            l'Ouest, ils franchissent aisément la Marne, mais en terrain difficile ils se heurtent à la résistance âpre
            des Français et des Américains.

                    Dès le 16 Juillet, le Haut Commandement allemand s'aperçoit que son offensive a échoué. Pour
            passer à l'attaque dans les Flandres Ludendorff prélève sur la Marne une partie de l'artillerie et toute
            l’aviation  allemande  et  les  dirige  sur  Lille.  Confiant,  il  rejoint  le  P.C  du  Kronprinz  pour  préparer
            l'attaque  dans  les  Flandres.  C'est  là  qu'il  va  apprendre  la  contre-offensive  de  Villers-Cotterêts,
            précisément sur le front qu'il vient de dégarnir.
                    L'initiative revient aux alliés. Le plan Foch a été gardé secret à l'Etat-Major.
                    Dans la nuit du 17 au 18 Juillet, le Haut Commandement français a massé entre l'Aisne et la
            Marne, dans les 13.000 hectares de la forêt de Villers-Cotterêts sur le flanc de l'adversaire, 24 Divisions
            et 800 Batteries. La discrétion est totale.
                    Des tirs de harcèlement ont couvert les bruits de la mise en place et un violent orage a éclaté au
            milieu de la nuit.
                    Pour la première fois, un nombre impressionnant de chars va participer à la bataille aux côtés
            de l'Infanterie.
                    Les  premiers  chars  légers  étudiés  par  Louis  Renault  en  1916  et  construits  à  Boulogne-
            Billancourt, au Creusot, chez Berliet et Chez Delaunay-Belle ville, sont venus rejoindre les chars lourds
            Schneider  et  Saint-Chamond.  En  forêt  de  Villers-Cotterêts,  ils  sont  sur  la  ligne  d'attaque  à  des
            centaines d'exemplaires.

                    Le  18  Juillet  à  l'aube,  subitement  une  immense  armée  sort  de  la  brume  et  de  la  végétation.
            Nulle préparation d'artillerie n'a averti les Allemands. Nos pièces ne tirent que lorsque chars et troupes
            à pied arrivent à hauteur des lignes ennemies très proches des lisières de la forêt. Avec leur canon de
            37,  les  chars  légers  de  6  tonnes  et  demie  détruisent  les  réseaux  et  les  mitrailleuses  allemandes.  La
            bataille fait rage, l'adversaire se défend farouchement; 50% des chars français sont détruits, mais rien
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