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TEXTE DE L'EVOCATION
Juillet 1944. La bataille de la Libération de la FRANCE vient de s'engager. Roger
VANDENBERGHE n'a pas encore 17 ans. C'est un Pyrénéen trapu, sûr de lui, mais calme et
discret. Il brûle de prendre part à la guerre et rejoint le Corps Franc Pommiés,
organisation de la Résistance qui opère dans la région de TARBES.
Deux mois plus tard, avec cette unité il participe à la bataille d'AUTUN au sein
de la 1° Armée Française. Il reçoit sa première citation dans les VOSGES le 4 Février
1945 en exposant sa vie pour sauver celle d'un camarade. Après la victoire, il suit le
peloton de Caporal au 49° Régiment d'Infanterie et part avec son Bataillon en
Indochine le 11 Janvier 1947.
Le 23 Octobre 1947, le Caporal-Chef VANDENBERGHE a tout juste 20 ans. Sa section
tombe dans une embuscade près de CHIEM-HOA au TONKIN. L'adversaire ne conserve pas
longtemps l'avantage de la surprise, VANDENBERGHE réagit aussitôt et brutalement. Avec
ses voltigeurs il contre-attaque l'ennemi embusqué et le déloge. Il obtient ainsi sa
troisième citation, mais surtout VANDENBERGHE se pose en chef. Son courage frisant la
témérité, son sens de la manœuvre, ses facultés d'adaptation au combat de guérilla
n'échappent pas à son Capitaine qui lui confie souvent désormais des missions de
commando à l'intérieur du dispositif ennemi.
Sous le feu de l'adversaire, toujours debout, commandant au geste, VANDENBERGHE
mène son groupe de succès en succès. Il est nommé sergent le 1° Avril 1948. Le Colonel
Commandant le 6° Régiment d'Infanterie Coloniale lui confie une section de partisans.
Dans la nuit du 2 au 3 Août, sur coup de main, il ramène un fusil et 7
prisonniers. Le 7, il tombe au milieu d'un P.C. de police adverse et emporte les
grenades du poste en trophée. Le 12, il décime un groupe de rebelles et récupère les
documents qu'ils transportaient. Le 19, il monte une embuscade et avec ses voltigeurs
tue 5 rebelles. Tous ces faits sont à son actif au cours du seul mois d'Août 1948 ; il
y a juste 20 ans.
BANDENBERGHE aurait 41 ans aujourd'hui. Volant de coup d'éclat en coup d'éclat
cet extraordinaire chef de guerre devait trouver la mort le 6 Janvier 1952 au cours de
l'attaque de son poste.
Tout le Corps Expéditionnaire Français en Extrême-Orient connaissait ses
exploits, son courage légendaire, son audace incroyable. L'ennemi le redoutait
particulièrement. VANDENBERGHE était partout, toutes les nuits, semant la panique chez
l'adversaire jusqu'à 20 km au-delà de nos lignes. Au cours des 4 premiers mois de 1951
son commando avait mis hors de combat 193 V.M. et capturé 25 prisonniers.
Récompensé par la Légion d'Honneur, la Médaille Militaire, 14 citations et un
avancement exceptionnel, l'Adjudant-Chef VANDENBERGHE était resté modeste. Cette gloire
il l'avait aussi payée de son sang : huit fois blessé dont le 30 Mai 1951, au cours des
durs combats de NINH-BINH où, après avoir franchi 1: DAY à bord de canots, il s'élança à
la tête de son commando à l'assaut d'une résistance fortifiée. Son action audacieuse et
vigoureuse jeta un tel désordre chez l'adversaire que celui-ci laissa échapper 30
militaires français récemment faits prisonniers.
Blessé aussi le 16 Septembre 1951 dans la région de BAT-TRUNG-NOI où son commando
se heurta à un bataillon ennemi. Après avoir repoussé victorieusement trois assauts
menés jusqu'au corps à corps, il réussit par une manœuvre hardie à se dégager aux
moindres frais et à rejoindre son poste.