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L                   es combats







                                                 du printemps




                                                     le BF/ONU, une unité solide mais éprouvée
                                                          par six mois de combats ininterrompus

                                                       Le repos accordé au bataillon après Chipyong-Ni est cependant de courte durée, le 2 mars 1951, le bataillon remonte en
                                                       ligne en pleine nuit, sous la neige qui tombe et une température proche de -30°C. Le 3 mars, une partie du bataillon reçoit
                                                       l’ordre de s’emparer de la côte 1037,  deux compagnies se mettent en place pour le lendemain. « Nuit calme. Froid glacial »
                                                       relève le journal des marches et opérations (JMO). Le 4 l’attaque est reportée au lendemain. Le 5 mars, la 2  Compagnie part
                                                                                                         e
                                                       finalement à l’assaut de 1037 un piton très escarpé où, les Chinois, bien retranchés dans les abris qu’ils ont eu tout le loisir
                                                       de fortifier, n’ont qu’à laisser rouler les grenades sur les assaillants. « C’est avant d’arriver à mi-chemin de l’objectif, raconte
                                                       Charles de G., que tout l’appareil ennemi se déclencha […]. Les mortiers et les armes automatiques donnaient de tous côtés, les
                                                       tirs sûrement réglés à l’avance touchaient leurs cibles et cela tombait de toutes parts. J’avais 19 ans, comme beaucoup de mes
                                                       camarades, je voyais tout se dérouler comme dans un
                                                       film et je n’en croyais pas mes yeux. Malgré les distances
                                                       respectées, chaque portion de chemin gagné, un de nos
                                                       frères était abattu. […]. Chaque camarade qui tombait
                                                       semblait déposer sa croix, oui ! C’est cela, un vrai chemin
                                                       de  croix,  j’étais  stupéfait  !  Quels  hommes  !  Tout  était
                                                       triste et émouvant, à peine croyable ! Extraordinaires et
                                                       merveilleux à la fois ».


                                                       Wonju, Twin Tunnels, Chipyong-Ni, 1037. Au cours
                                                       de  ces  combats,  les  volontaires  ont  fait  leur  preuve
                                                       et  montré  à  leurs  homologues  américains  leur   Croquis de la cote 1037. Si les combats pour la prise de ce piton
                                                       valeur dans l’offensive, comme dans la défensive : le   sont particulièrement violents et coûtent la vie à une trentaine
                                                       commandement américain sait qu’il peut compter sur   de volontaires, tous les combattants se souviennent du calvaire
                                                                                       rencontré lors de la descente des corps des camarades morts
                                                       les  Français.  En  récompense  de  ces  faits  d’armes,  le   et blessés. Toute la nuit du 5 au 6 mars 1951 a été consacré à ce
                                                       bataillon a reçu en trois mois deux citations françaises   transport sur les pentes glissantes et sous un froid glacial.  Comme
                                                                                     le raconte le sergent Jeanpert de la 1 re  compagnie : « pour évacuer
                                                       à l’ordre de l’armée et de deux citations présidentielles   nos blessés et les faire soigner à l’ambulance, il fallait sept heures,
                                                       américaines.  Cependant,  cet  engagement  total  du   cétait long et extrêment pénible de brancarder dans la neige en
                                                                                                     tombant tous les 10 mètres »
                                                       bataillon a un prix et les effectifs ont fondu, et sont
                                                       difficilement complétés par l’arrivée de plusieurs détachements de renfort. En effet, à la fin du mois de mars, les pertes du
                                                       bataillon sont élevées et certaines compagnies sont amputées de près de 50 % de leur effectif initial. L’ambassadeur Dejean
                                                       à Tokyo, en accord avec le général Monclar, demande au commandement américain un délai de trois mois avant que le
                                                       bataillon ne soit de nouveau engagé. Le bataillon ne bénéficie pas en définitive de ce repos : au début du mois d’avril 1951,
                                                       la VIII  Armée déclenche une nouvelle offensive et, « par des coups de boutoirs successifs conquièrent méthodiquement
                                                          e
                                                       chaque massif, sous la pluie glacée qui a succédé à la neige et transforme la terre en boue liquide [au milieu] des mines que les
                                                       Chinois laissent derrière eux ». Le 3 avril le 23  régiment d’infanterie traverse Chunchon, le 6, le bataillon français franchit
                                                                             e
                                                         e
                                                                                                           e
                                                       le 38  parallèle et atteint le réservoir de Hwachon. Dans les semaines qui suivent, alors que les soldats de la 2  DI cherchent
                                                       le contact avec les Chinois, ceux-ci préparent leur dernière offensive de printemps. Dans la nuit du 22 au 23 avril, à la
                                                       faveur de la pleine lune, « environ la moitié des 700 000 Chinois et Nord-coréens stationnés en Corée [sont] lancés dans une
                                                       attaque à trois pointes, écrit Robert Leckie dans son histoire de la guerre de Corée, qui, disait la radio de Pyong-Yang, devait
                                                       annihiler les forces des Nations unies. Le premier assaut de moindre importance, vint au centre du dispositif [où était le BF/
                                                       ONU]. Un deuxième assaut, plus important, porta sur l’aile Est, pendant qu’à l’Ouest, la plus forte des trois offensives tentait
                                                       d’encercler Séoul par un mouvement d’enveloppement sur les deux flancs ».
                                                       Jusqu’à la fin du mois de mai se déroulent de sanglants combats où s’illustre de nouveau les volontaires français, le
                                                       17 notamment à Putchaetul, la section de pionniers aux ordres de l’adjudant Falise est quasiment anéantie, son chef, fait
                                                       prisonnier. Au début du mois de juin, la situation de l’ennemi semble catastrophique, ses pertes humaines et matérielles
         © SHD - Textes : Capitaine Ivan Cadeau - Maquette PAO : Brigadier Teddy RAMÉ, Thibauld MAZIRE - Photographies : SHD.
                                                       ont été très élevées ; c’est le moment qu’il choisi pour entamer des pourparlers, à l’initiative il est vrai de Jacob Malik,
                                                       délégué soviétique aux Nations unies. Le 10 juillet 1951, les négociations qui s’ouvrent à Kaesong, une ville qui se situe
                                                       juste en deçà du 38  parallèle, au nord de Séoul, mettent fin à la première phase de la guerre de Corée : celle de la guerre
                                                                e
                                                       de mouvement. Désormais, le front se stabilise et, tout le long de la ligne occupée par les différents belligérants, les
                                                       combattants s’enterrent et fortifient leurs positions. Une nouvelle guerre commence.
















                                                                     Après six mois d’opérations, le bataillon est exsangue. La crise des effectifs et les pertes du premier
                                                                     semestre 1951 entraînent une importante baisse du moral au sein du bataillon
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