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L es premiers
engagements
Twin Tunnels – Chipyong-Ni
Malgré la belle résistance des Français à Wonju, les troupes des Nations unies effectuent un décrochage d’une vingtaine de kilomètres en arrière afin de
permettre un réajustement du front. Le contact semble perdu avec l’ennemi qui a subi de lourdes pertes et dont l’offensive semble marquer un temps
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d’arrêt, ses lignes de communication commençant à être sérieusement étirées. Le 23 régiment d’infanterie est donc poussé en avant dans le cadre de
la contre-offensive des forces des Nations unies, progressant sur les crêtes, il avance en direction de Chipyong-Ni dont il a mission de s’emparer. Le
but est également, par une reconnaissance en profondeur, de clarifier la situation de l’ennemi. Le BF/ONU progresse plein Nord, en liaison à droite
avec le troisième bataillon du 23 RI. Le 31 janvier 1951« le bataillon reçoit l’ordre d’arrêter la progression et de s’installer défensivement pour la nuit »
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à 4 kilomètres au sud de Chipyong-Ni, au lieu dit « Twin Tunnels » en raison des deux tunnels qui passent sous les collines où se retranchent les
compagnies françaises et américaines. Là encore le repos est quasiment inexistant pour les volontaires qui n’ont pas encore reçu les sacs de couchage
« Artic », fort heureusement d’ailleurs car cela leur permet d’être en éveil et prêt à se servir immédiatement de leurs armes au moment de l’assaut.
À l’aube, les positions du 23 RI sont en effet attaquées par les Chinois. « Vers 4 heures du matin se souvient Gérard J., nous entendîmes des voix et des
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pas dans la neige, le sergent J. chef de groupe lâcha une rafale de carabine, les clairons chinois
aux notes graves retentirent, simultanément des armes crépitèrent. […] Dès l’engagement C.,
tireur, fut touché à la tête par une rafale. G., le chargeur, essaya en vain de reprendre le tir,
mais la mitrailleuse gelée, s’était enrayée. Avec ma Thompson, je répondais successivement aux
tirs de l’adversaire, mais je fus vite repéré car mon trou de combat était visible dans la neige
[…] l’ennemi allongea ses lancers de grenade dont une atterrit à mes pieds ; afin d’échapper
à son explosion, je fis un bond de quelques mètres mais un éclat me rattrapa, se logeant dans
les nerfs de l’articulation du coude gauche ; j’ai eu l’impression d’avoir reçu une décharge de
20 000 volts. Pansé, j’ai repris ma place au sein du groupe. »
Profitant de la brume qui interdit tout appui de l’aviation, les Chinois ont en effet attaqué les positions françaises, le
combat extrêmement violent, allant jusqu’au corps-à-corps, se poursuit jusque dans l’après-midi. Vers 16 heures, grâce
à l’amélioration des conditions météorologiques, les volontaires français et leurs camarades américains reçoivent enfin
l’aide de l’aviation qui parachute ravitaillement et munitions et mitraille les fantassins chinois. Finalement, ces derniers
refluent avec des pertes estimées à 1 500 tués et blessés. Le combat de Twin-Tunnels est certes une belle victoire défensive,
mais il coûte au bataillon une trentaine de tués et une centaine de blessés. Pour la première fois, le BF/ONU accuse la
perte de deux prisonniers.
Parachutage de munitions
par un C-82 Packet au
cours de la bataille de
Chipyong-Ni. À cette
occasion, les volontaires
découvrent la puissance
et l’efficacité de l’armée
américaine et de sa
logistique
Le 3 février, le groupement tactique auquel appartient le bataillon français reçoit ordre de
reprendre le mouvement et d’occuper Chipyong-Ni, ce qui est réalisé à la mi-journée. Les jours
qui suivent sont mis à profit par les quatre bataillons (les trois bataillons américains du 23 RI
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et le BF/ONU) pour organiser solidement défensivement la position. Dans le même temps, les
éléments de trois divisions chinoises investissent le périmètre, chacune de ces grandes unités
étant alors forte de 8 à 10 000 hommes. Le général Ridgway, commandant de la VIII Armée,
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donne l’ordre de résister sur place. La position de Chipyong-Ni est jugée, en effet, indispensable
pour la réussite de la manœuvre américaine. Le commandement américain a décidé de créer
un « abcès de fixation » afin d’y attirer les forces chinoises et de les détruire. L’attaque chinoise
débute le 13 février à 22 heures, pendant trois jours, alors que la température a recommencé
à chuter, que les trous de combat ont été réalisé parfois à l’explosif, parfois en dégelant le sol
avec de l’essence, Français et Américains résistent et grâce aux nombreuses contre-attaques,
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parviennent à repousser les Chinois. Le 23 RI a pleinement rempli sa mission de protection
du môle de résistance et de pivot de Chipyong-Ni puisqu’il a protégé, à l’Ouest, le flanc de
l’offensive du I et IX Corps en direction du Han et permis au reste de la 2 DI et du X Corps
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de progresser à l’Est. Le bataillon accuse la disparition de 12 des siens.
© SHD - Textes : Capitaine Ivan Cadeau - Maquette PAO : Brigadier Teddy RAMÉ, Thibauld MAZIRE - Photographies : SHD.
Plan de feux des compagnies françaises du camp retranché de Chipyong-Ni