Page 99 - Recueil Pro Patria 151 à 300
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                              ierre Deroo est né le 14 septembre 1927 à Einod dans la Sarre. Le 24 novembre
                              1944, il s'engage pour trois ans au titre du 6° régiment de spahis marocains et
                              embarque deux mois plus tard à destination d'Oran.
                                                                          e
                        De retour en France, il sert successivement au 504  régiment de chars de combat puis
                 e
            au 2  régiment de dragons, où il est nommé brigadier le 16  avril 1949, En décembre 1949, il est
                        er
            affecté au 1  régiment de chasseurs et part pour l'Indochine.
                        Au  début  de  l'année  1951,  le  brigadier  Deroo  sert  en  tant  que  tireur  sur
            automitrailleuse et assure des liaisons au Tonkin. Il se fait rapidement remarquer par son sang-
            froid. En effet, le 15 janvier, lors d'une embuscade viêt-minh, il permet, par la précision de son tir,
                                                                                    ’
            de forcer le passage. En outre, malgré le tir violent dont il est la cible, il n hésite pas à sortir de son
            véhicule pour réparer une mitrailleuse enrayée et porter des ordres au convoi arrêté. Il permet
            ainsi  l'embarquement  de  deux  blessés  et  le  passage  du  convoi.  Cet  acte  de  courage  est
            récompensé par la croix de guerre des théâtres d'opérations extérieurs avec étoile de bronze.
                                                                             e
                        A  l'issue  de  ce  séjour,  il  est  à  nouveau  affecté  au  2   régiment  de  dragons  qui  fait
            désormais  partie  des  forces  d'occupation  en  Allemagne.  Il  y  est  promu  brigadier-chef  en  mars
            1952 puis il rejoint, en juin de la même année, le 5° régiment de cuirassiers à Saigon.

                        Ainsi, le 8 décembre 1953 sur la rivière de Saigon, le brigadier-chef Deroo accroche et
            met en fuite un fort élément rebelle. Plein de bon sens et d'initiative, galvanisant son groupe par
            la  vivacité  de  son  commandement,  le  brigadier-chef  Deroo  réussit  à  rétablir  une  situation
            compromise.

                        A la tête de sa section de supplétifs, il se distingue par son allant et son mépris total du
            danger. Il s'illustre une nouvelle fois le 22 avril 1954 au cours d'un accrochage particulièrement
            violent où il facilite, par une manœuvre habile, le mouvement des unités voisines. Le brigadier-
            chef  Deroo  gagne  ainsi  le  respect  et  l'affection  de  ses  hommes.  Menant  personnellement  les
            embuscades et les nombreuses patrouilles, il sème l'insécurité pour le Viêt-minh sur toutes les
            pistes de son secteur. Il s'inscrit comme un exemple permanent pour ses hommes et crée chez eux
            un fort esprit de cohésion.
                        De retour en France, il rejoint pour la troisième fois le 2° régiment de dragons avec
                                                                                              er
            lequel il part en Algérie au mois de mars 1956. Nommé maréchal des logis, le 1  janvier 1957,
            Pierre Deroo est affecté au 8° régiment de chasseurs à cheval dans la région de Dahra.

                        Après une brève période en métropole au sein du 503° régiment de chars de combat, il
            rejoint  l'Algérie  et  le  8°  régiment  de  chasseurs  à  cheval.  Au  sein  de  ce  régiment,  il  gagne  la
            confiance de ses supérieurs par son travail discret et efficace qui contribue à la bonne marche des
            opérations de son unité.

                        Le  7  mars  1958,  il  donne  une  nouvelle  preuve  de  son  courage  en  mettant  hors  de
            combat trois adversaires. Pierre Deroo est nommé maréchal des logis-chef en janvier 1959.

                        Deux  mois  plus  tard,  dans  le  Djebel  Bouchita,  à  la  tête  d'une  patrouille
            d'automitrailleuses,  il  se  lance  à  la  poursuite  d'un  groupe  rebelle  et  lui  coupe  la  retraite.  Il
            neutralise par son action deux ennemis et récupère leurs armes.
                                                                                   B
                        Mais  le  29  décembre  1960,  alors  qu'il  sert  au  sein  du  5   régiment  de  spahis,  le
            maréchal des logis-chef Deroo est grièvement blessé par l'explosion prématurée d'une grenade
            lors d'une séance d'instruction. Il décède des suites de ses blessures.
                        La légion d'honneur est venue rendre un dernier hommage à ce sous-officier décoré de
            la médaille militaire et qui a donné tant de fois la preuve de son courage et de son abnégation au
            service de la France.
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