Page 95 - Recueil Pro Patria 151 à 300
P. 95

A
                               lbert Copan est né le 31 janvier 1930 à Lyon. Enfant au moment de la Seconde
                               Guerre  mondiale,  les  épreuves  du  pays  vont  lui  forger  un  caractère  à  toute
                               épreuve. Refusant de rester impuissant face aux menaces qui bouleversèrent sa
            vie, il choisit de s'engager dans la légion étrangère. Il modifie alors son extrait de naissance pour
            s'engager à l'âge de 14 ans. Il veut maintenant qu'il est devenu un homme, protéger son pays et
            ceux qu'il aime. La France se bat au bout du monde, en Extrême-Orient.

                                                                          er
                        Dans  l'année  de  ses  18  ans,  il  s'engage  au  1   régiment  d'infanterie  coloniale
            d'Extrême- Orient et débarque à Saigon au mois d'août 1949. Très vite, face à la situation locale de
            crise, il est amené à faire ses preuves. En récompense de sa valeur militaire, il est nommé caporal
            au mois de mai de l'année suivante puis caporal-chef un an plus tard.

                                                                                               er
                        En décembre 1952, Albert Copan se porte volontaire pour servir au 1  bataillon du
            régiment  de  Corée. Face  à  des  adversaires déterminés,  le  caporal-chef  Copan  s'illustre  par  son
            sang-froid et sa détermination au combat. Il est promu sergent le 1 4  juillet 1953.
                        En  juin  1954,  il  rejoint  le  commandement  des  commandos  du  Nord  Vietnam.  Dans
            cette  unité  d'élite  en  contact  permanent  avec  l'ennemi,  les  missions  les  plus  périlleuses
            s'enchaînent. Durant l'une d'entre elles, le sergent Copan est porté disparu. Prisonnier, il s'évade
            un mois plus tard. Dans un état de santé critique, le sergent Copan est rapatrié vers la métropole.
                        Après l'Indochine et la Corée, Albert Copan repart pour le Maghreb. Il est alors affecté
                                        re
            au mois de mars 1955 à la 1  brigade de parachutistes coloniaux et désigné pour Marrakech. Il est
                                                                                                  e
                                       er
            nommé  sergent-chef  le  1   avril  1957.  Trois  mois  plus  tard,  il  est  affecté  au  117   régiment
            d'infanterie.
                        Chef de section, il se fait remarquer le 10 juillet 1957 à Haouch El Anseur. Parvenant à
            100 mètres d'un abri rebelle, il capture le guetteur, blesse un fuyard et arrête un autre hors-la-loi.
            Le  5  août,  à  la  tête  de  sa  section,  il  capture  un  chef  rebelle.  Il  permet  deux  mois  plus  tard  la
            destruction d'un groupe de hors-la-loi. Excellent chef de section, calme et courageux, il ne cesse
            de faire preuve des plus belles qualités guerrières. Le 26 mars 1958, à l'Oued Foutnass, il tue un
            chef rebelle. Deux mois plus tard, il participe à la mise hors de combat de cinq rebelles et récupère
            des armes et des munitions. Le 22 janvier 1959 près de Rovigo, il permet par une action rapide et
            bien  menée  l'arrestation  d'une  quinzaine  d'individus  parmi  lesquels  des  collecteurs  de  fonds
            particulièrement recherchés. Il récupère en même temps des documents concernant l'intendance
            de la Willaya 4. Il est cité à deux reprises pour son courage.
                        Brillant sous-officier, entraîneur d'hommes hors pair, chef du groupe d'exploitation et
            de  renseignements  du  quartier  de  Rovigo,  il  ne  cesse  de  mener  le  combat  contre  les  groupes
            rebelles  de  la  région.  Toujours  sur  la  brèche,  de  jour  comme  de  nuit,  il  mène  de  nombreuses
                                                    ar
            embuscades couronnées de succès. Le 1  avril 1961, à la tête de sa section, il met hors de combat
            un rebelle et récupère deux armes. Le 28 avril, chargé de la réduction d'une cache prés de Romili,
            il se lance à la tête de ses hommes à l'assaut des rebelles. Trois d'entre eux sont abattus et le
            sergent-chef  Copan  s'écroule  atteint  de  plusieurs  balles,  grièvement  blessé.  Il  décède  le
            lendemain. Il était inscrit au tableau d'avancement pour le grade d'adjudant.

                        Modèle de bravoure et de dévouement, le sergent-chef Copan était un exemple de
            qualités guerrières, La légion d'honneur et la croix de la valeur militaire sont venues rendre un
            dernier hommage à ce sous-officier exceptionnel, mort à 31 ans, et qui a donné la preuve de son
            esprit de sacrifice et de son courage au service de la France.
   90   91   92   93   94   95   96   97   98   99   100