Page 295 - Recueil Pro Patria 151 à 300
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Adjudant-chef Alphonse LANDLER
é le 21 mars 1927 à Libourne, de parents agriculteurs, Alphonse LANDLER est l’aîné d’une famille
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de sept enfants. Il s’engage le 7 février 1947 au 5e Bataillon Parachutistes d’Infanterie Coloniale
de Tarbes où il suit sa formation de parachutiste et obtient brillamment son brevet.
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Après huit mois d’instruction, il est envoyé en Indochine. Avec son unité, devenue le 2 Bataillon
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de Parachutistes Coloniaux (2 BPC), il opère dans la forêt de Lai Thieu, sanctuaire du 301 régiment d’élite Viet-Minh.
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Nommé 1 classe le 1 juillet 1948, il se distingue dès le lendemain par son courage au combat après un saut sur
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Ap My Qui, puis dans la région de Long-Xuen avec la 8 division navale d’assaut. Onze jours plus tard, après une
nouvelle opération aéroportée à Rom, alors qu’une troupe rebelle prend à partie son groupe de saut, il fait preuve d’un
sang-froid remarquable en engageant le combat. La forêt de Lai Thieu est alors le théâtre d’âpres combats au cours
desquels le bataillon subit de lourdes pertes. Le 9 septembre 1948 lors d’une embuscade sanglante, son chef de corps
et 51 de ses camarades tombent. Il y aura plus de 200 blessés. Ces 21 mois de combats et 6 opérations aéroportées
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marqueront son premier passage en Indochine avec la 4 compagnie du 2 BPC et lui vaudront l’attribution de la Croix de
guerre des théâtres d’opérations extérieures.
Alphonse Landler rejoint la France le 12 décembre 1949. Il est à nouveau appelé pour l’Indochine six mois plus tard.
Il est affecté au bataillon de commandement de la 1re Demi-Brigade Coloniale de Commandos Parachutistes (1re
DBCCP) puis à la Base Aéroportée Sud. Débutent deux années d’opérations ininterrompues pendant lesquelles il œuvre
à la réouverture de la route coloniale n° 6 et à la désorganisation des réseaux Viet Minh. Durant cette période, le caporal
Landler exécute une série de coups de main amphibies sur les côtes du Sud Annam, participe à sept opérations
aéroportées et se distingue à plusieurs reprises au combat.
En janvier 1952 : des groupes Viet Minh attaquent son point d’appui à l’arme lourde. Il les repousse plusieurs fois
mais l’ennemi finit par avoir raison de sa détermination. Avec courage et audace, il contre-attaque, allant jusqu’au corps
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à corps pour reprendre son poste. Il se porte volontaire en octobre 1952 pour rejoindre le 8 Groupement de
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Parachutistes Coloniaux (8 GPC). Le 12 décembre 1952, il participe à l’opération « Danielle » dans la région de Tan
Uyen au Sud-Vietnam. Parachuté au milieu d’un groupe rebelle, il est pris à parti. Arrivé au sol, le caporal-chef Landler
engage le combat, s’empare des positions Viet-Minh et fait un prisonnier. Le 3 février 1953, au cours de l’opération de
débarquement de Quy Nhon, pris sous un feu nourri lors de la reconnaissance du village de Phuc Hoa, il s’empare d’une
infirmerie rebelle.
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Le 20 novembre 1953, l’opération « Castor » est déclenchée. La 16 compagnie du 8 GPC saute sur Diên Biên Phù
et assure la défense du camp retranché. Après avoir contribué à la remise en état du terrain d’aviation, le caporal-chef
Landler effectue des raids dans la profondeur jusqu’au Laos et participe à toutes les contre-attaques visant à dégager
les points d’appui menacés. En un mois, la compagnie perdra les trois quarts de ses effectifs. Son capitaine et tous les
chefs de section tomberont également sur le champ de bataille. Il reçoit ses galons de sergent dans le camp retranché
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de Diên Biên Phù le 1 janvier 1954. En février 1954, son contrat n’est pas reconduit. N’ayant aucune possibilité de
rejoindre la métropole, il reste bloqué dans le camp retranché. Cela n’affecte en rien sa détermination et lorsqu’à la mi-
mars les combats se durcissent, Alphonse Landler se fait remarquer par sa force de caractère et un courage hors du
commun en entraînant un groupe d’hommes à l’assaut, causant à l’ennemi des pertes significatives et permettant le
dégagement des positions Dominique II et Eliane II. Il quittera la cuvette fin mars et s’envolera pour la France le 4 avril
1954.
Pour ces faits héroïques, il obtient la Croix de guerre TOE avec l’attribution d’une palme et deux étoiles d’argent avec
cette citation : « Parachutiste dont le nom doit figurer au palmarès des meilleurs combattants de Diên Biên Phù ». Il sera
décoré de la Médaille militaire en juillet 1956. Durant ces 4 années de guerre, il aura effectué 7 opérations aéroportées
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avec le 8 Bataillon Parachutistes de Choc. Ses faits d’armes lui ont valu une aura de guerrier.
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De retour en France, il est affecté à la 1 DBCCP où il sert jusqu’ au 19 octobre 1955. Le 3 novembre 1955, face à la
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montée en puissance des mouvements insurrectionnels en Afrique du Nord, il rejoint le 2 Régiment de Parachutistes
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Coloniaux (2 RPC) tout juste reconstitué.
En octobre 1956, suite au coup de force de l’Égypte de Nasser sur le canal de Suez, la France et le Royaume-Uni
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déclenchent « la guerre de Suez ». Désigné pour l’assaut initial, le 2 RPC est engagé dans l’opération
« Mousquetaire ». Le sergent-chef Landler est parachuté le 5 novembre 1956 sur Port-Saïd dans la zone sud. Sous le
feu nourri de la résistance égyptienne, il regroupe les derniers éléments de sa section, en prend le commandement et
conduit ses hommes à l’assaut de l’objectif, contribuant au succès rapide de cette opération aéroportée. Il sera décoré
de la Croix de guerre TOE avec étoile de bronze.
De nouveaux défis l’attendent dès janvier 1957. Son régiment est l’un des premiers à être engagé dans la bataille
d’Alger destinée à mettre fin au terrorisme du Front de Libération National (FLN). En mai 1957, les parachutistes du
« 2 » reprennent le chemin du djebel. Le 3 juin 1957, dans un contexte de guérilla dans la région d’Ihaziene, Alphonse
Landler se heurte à une forte bande rebelle retranchée dans une zone rocheuse. La section est fixée sous le feu nourri
de l’ennemi. Il en prend la tête, galvanisant ses hommes. Il réduit le nid de résistance à la grenade et s’empare de
l’objectif. Le 24 février 1958, lors des combats de Mzerena, il commande les tirs du canon de 57 SR sur une forte bande
rebelle en possession d’armes automatiques. Il tombe blessé par balle. Il sera évacué au Val-de-Grâce par voie
aérienne. Pour ces faits de bravoure, il obtiendra la Croix de la Valeur militaire avec une palme et une étoile de bronze et
sera fait Chevalier de la Légion d’honneur en septembre 1958.
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Rétabli, il retournera en Algérie au 2 Régiment Parachutistes d’Infanterie de Marine (2 RPIMa) jusqu’en septembre
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1960. Il sera désigné pour un séjour colonial au Sénégal au 7 Régiment Parachutistes d’Infanterie de Marine (7e
RPIMa).
Début 1964, Alphonse Landler est muté à l’École Nationale des Sous-officiers d’Active en tant qu’instructeur combat
et encadre les élèves de la première promotion. Il quittera le service actif en novembre 1965.
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A l’occasion du 60 anniversaire de la chute de Diên Biên Phù, il convient de se rappeler de ces héros qui comme lui,
se sont battus en Indochine.
Sous-officier d’exception, Alphonse Landler laisse le souvenir d’un meneur d’hommes, au charisme et à la valeur
reconnus de ses chefs et de ses hommes.
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