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Adjudant-chef Maurice FLEURIOT

                        M           aurice Fleuriot est né le 26 avril 1926, à Vaas dans la campagne sarthoise. Issu
                                    d’une famille de cultivateur, il effectue une courte scolarité et commence dès l’âge
                                    de  11  ans  le  travail  dans  les  fermes.  Son  adolescence  est  marquée  par

                                    l’occupation  allemande  de  la  Seconde  Guerre  mondiale.  Trop  jeune  pour
                                    s’engager,  il décide de rejoindre les Forces Françaises de l’Intérieur. Il s’illustre
            déjà  en  participant  à  une  embuscade  dans  la  campagne  de  Château-du-Loir  où  il  tue  trois  soldats
            allemands.  Il  s’engage  officiellement  le  11  octobre  1944  pour  trois  ans  au  bataillon  Bravo  des  FFI  de  la
            Sarthe.
                  Sa  patrie  est  enfin  libérée  de  l’emprise  allemande,  la  deuxième  guerre  mondiale  se  termine,  il
            continue son engagement au service de la France en se portant volontaire pour le Corps Expéditionnaire
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            Français d’Extrême Orient. Affecté au 22  Régiment d’Infanterie Coloniale en mai 1945 au Camp de Cais
            près de Fréjus, il embarque à Marseille pour Saigon le 21 Janvier 1946. « Bon soldat plein d’allant » et déjà
                                                                                           e
            remarqué par ses chefs, il obtient une citation en Cochinchine et au Tonkin avec le 23  RIC. Au terme de
            son premier contrat, il rejoint la métropole en février 1948.
                  Attiré  par  les  valeurs  du  métier  militaire  et  par  l’esprit  des  troupes  aéroportées,  il  se  réengage  en
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            décembre  1948  pour  trois  ans  au  titre  du  6   Bataillon  de  Commando  Coloniaux  Parachutiste  stationné  à
            Quimper. Il repart  en  élément  précurseur pour son deuxième séjour en Indochine en mai 1949. Il est  au
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            commando  n°2  du  sous-lieutenant  Le  Boudec.  Les  commandos  du  6   remplissent  ardemment  toutes  les
            missions qui leurs sont confiées. Ils se distinguent plus particulièrement à Pho-Trach en centre Annam puis
            à Mao Khé au Tonkin, où, le 30 mars1951, le bataillon résiste pendant toute une nuit aux attaques de quatre
            régiments vietminh. Le caporal-chef Fleuriot est blessé durant les combats de Pro Trach et de Mao Khé. Il
            reçoit deux citations à l’ordre de l’armée, la Médaille militaire lui est conférée des mains du général Delattre
            de Tassigny.
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                  Nommé sergent le 1  juillet 1951, alors que le 6  BPC retourne en métropole en août 1951, il reste en
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            Indochine et rejoint la compagnie indochinoise parachutiste du 1  BPC, de juillet à décembre 1951 puis la 3
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            compagnie indochinoise parachutiste du 3  BPC, de janvier à juin 1952. Sous-officier parachutiste d’élite, il
            se  fait  toujours  remarquer  par  son  ardeur  combative,  son  entrain  et  son  exceptionnel  courage.  Le  14
            novembre 1951, à la tête de son stick, il est parachuté en JU 52 sur Hoa Binh (Tonkin) avec son bataillon
            lors de l’opération Lotus. Il reçoit une troisième citation à l’ordre de l’armée. Arrivé au terme d’un deuxième
            séjour très éprouvant de trois ans en Indochine,  il emporte avec lui le souvenir de nombreux camarades
            tombés au combat dans un conflit particulièrement difficile. Il retourne en métropole le 19 juin 1952.
                  Désigné  pour  servir  en  Afrique  Occidentale  Française,  il  rejoint  le  4e  BPC  stationné  à  Dakar  en
            décembre 1953 puis le CEC de Dalaba comme instructeur commando, de mars 1955 à janvier 1956.
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                  Après  un  retour  éclair  par  la  métropole,  il  est  affecté  à  la  3   compagnie  du  8   Régiment  de
            Parachutiste Coloniaux en Afrique du Nord, le 2 juillet 1956 où la guerre d’Algérie fait rage depuis 1954.
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            Maurice  Fleuriot  est  nommé  sergent-chef  le  1   janvier  1958.  Engagé  avec  son  régiment  sur  tous  les
            théâtres, il se distinguera plus particulièrement par deux fois dans la zone est du constantinois en obtenant
            deux citations avec étoiles de bronze de la Croix de la Valeur militaire. Promu adjudant le 6 mars 1961, il
            quitte l’Algérie avec son régiment en juillet 1961.
                  Appelé à servir au titre de la mission militaire française près du gouvernement royal du Laos, il repart
            pour un troisième séjour en Indochine. Il recevra le brevet parachutiste laotien n°5, le 28 février 1964. Promu
                                                                         er
            juste  après  son  retour  en  France  au  grade  d’adjudant-chef  le  1   juillet  1965,  il  est  affecté  à  l’École
            d’Enseignement Technique de l’Armée de Terre d’Issoire à l’encadrement des élèves.
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                  De 1967 à 1970, il est muté au 65  RIMa qui deviendra 22  RIMa un an plus tard. Il part ensuite en
            séjour en août 1970 au Tchad à Fort Lamy. À son retour, il rejoint le prytanée militaire de la Flèche, de 1972
            à 1977, comme chef de section élève. Très apprécié et respecté par ses élèves, il mettra toute son énergie
            et son cœur pour accompagner et guider ses jeunes élèves. Il sera fait Chevalier de la Légion d’honneur, le
            11 novembre 1973.
                  En août 1977, il reprend le chemin de son dernier séjour outre-mer en direction de l’École Militaire
            Préparatoire  de  la  Réunion  comme  cadre  à  l’encadrement.  Il  revient  en  métropole  en  1979  pour  une
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            affectation au 2  RIMa. Toujours déterminé dans l’action, il est à la troisième compagnie de combat où il
            partira en compagnie tournante en Nouvelle Calédonie pour quatre mois puis sera engagé dans l’opération
            Barracuda à Bangui en 1980. Le 29 avril 1981, après une riche et exceptionnelle carrière de 37 années au
            service de sa patrie, il fait valoir ses droits à la retraite. Maurice Fleuriot reste très lié à l’institution militaire et
            profite de sa famille. Le 22 novembre 2006, il s’éteint parmi les siens, dans son village natal de Vaas dans la
            Sarthe.
                  Officier de la Légion d’honneur, médaillé militaire, officier de l’ordre nationale du Mérite, sept fois cité,
            quatre blessures de guerre, l’adjudant-chef Maurice Fleuriot est un combattant au courage hors pair, un chef
            de guerre d’une exceptionnelle ardeur et un homme de cœur qui véhicule les plus nobles vertus militaires et
            mérite ainsi d’être cité en exemple auprès des jeunes sous-officiers.
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