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Major Marcel QUINTARD

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                               arcel Quintard est né le 7 mars 1926 à Rockenhausen en Allemagne. Elève studieux au
                               lycée militaire de Tulle, il est profondément marqué par le drame de l'occupation. Agé
                               seulement de 17 ans, il ne tarde pas à rejoindre le maquis Noël qui opère dans le sud
            de  la  Vienne.  Après  l'attaque  sur  la  forêt  de  Saint-Sauvant,  son  groupe  mène  un  coup  de  main  sur  la
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            bourgade de La Crèche dans la nuit du 1  au 2 août 1944. Le jeune Quintard est grièvement blessé au
            ventre, mais il continue son tir de mitrailleuse contre un adversaire très supérieur en nombre. Pour cet acte
            de bravoure, il est cité à l'ordre de la division et il reçoit la croix de guerre 1939 - 1945 avec étoile d'argent.
                                                                        e
                        A  l'issue  de  sa  convalescence,  il  s'engage  au  125   régiment  d'infanterie  qui  participe  aux
            opérations contre les forces adverses retranchées autour de La Rochelle. En juin 1945, le sergent-chef de
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            réserve QUINTARD est muté au 26  régiment d'infanterie puis au 57  RI qui assurent la sécurisation arrière
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            des troupes américaines entre la  Sarre et  l'Alsace. Le 1  octobre 1945, son unité franchit la frontière du
            Reich pour prendre part à l'épopée des troupes françaises en Allemagne.
                        Dès  la  fin  de  la  guerre,  il  se  porte  immédiatement  volontaire  pour  servir  en  Extrême-Orient.
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            Affecté  au  2   régiment  d'infanterie  coloniale,  il  suit  un  stage  d'interprétation  photographique  aérienne.  Au
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            printemps 1947 il débarque au Nord-Viêtnam pour servir au sein de la 71  compagnie de quartier général. A
            l'automne 1948 il se distingue dans le cadre des opérations « Ondine » et « Pégase » en effectuant des
            missions de reconnaissances aériennes dans des conditions périlleuses. Ce fait d'arme lui vaut l'obtention
            de la Croix de guerre des théâtres d'opérations extérieurs avec deux étoiles de bronze.

                        Rapatrié en octobre 1949, ce jeune et bouillant sous-officier est successivement muté en région
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            parisienne au 1  escadron de transport, puis à l'Ecole Nationale d'Entraînement Physique Militaire à Pau
            pour  y passer le brevet de moniteur de sports individuels et collectifs. Mais le goût de l'action l'appelle à
            nouveau et il se porte volontaire pour un second séjour en Indochine.
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                        Il retrouve le Tonkin en 1952 en intégrant les rangs du 6  régiment d'infanterie coloniale. Très
            rapidement promu chef de section, il démontre d'emblée des qualités de courage et de meneur d'hommes
                                                                                        e
            hors du commun. Dès lors, le sergent-chef Quintard  est de tous les combats du 6  RIC déployé dans la
            région  du  Delta.  En  octobre  1952,  sa  compagnie  est  intégrée  au  bataillon  opérationnel  de  Bac  Ninh  qui
            participe  aux actions de nettoyage entre Hanoï et  Haïphong. Entre  le 10 et le 14 décembre de la même
            année, il s'illustre tour à tour en prenant le village de Khe Kau, puis sa section se dégage d'une embuscade
            tendue à Nam Sach, enfin il donne l'assaut au village de An Luong. C'est au cours de ce violent accrochage
            qu'il sera blessé à la tête en tentant de récupérer, sous le feu intense de l'adversaire, le corps d'un sous-
            officier africain. Pour ces multiples faits de guerre, il est cité par deux fois, recevant ainsi une palme et une
            étoile d'argent supplémentaires sur sa Croix de guerre des théâtres d'opérations extérieurs. Ce séjour se
            conclut en août 1954 et pour l'ensemble de ses actions d'éclat, il est décoré de la médaille militaire.
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                        Promu  au  grade  d'adjudant  en  août  1954,  il  est  muté  au  51   régiment  d'infanterie.  A  l'issue
            d'une mission temporaire en Tunisie, il regagne la métropole afin d'exercer les fonctions de chef de section
            au groupement infanterie de l'Ecole Spéciale Militaire Interarmes. Après 3 ans passés en Bretagne, il rejoint
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            la Lorraine et le 94  régiment d'infanterie qui vient d'être désigné pour partir en Algérie.
                        Le 9 juin 1960, son bataillon débarque à Philippeville pour être immédiatement engagé dans les
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            secteurs de Batna et de Khenchela. Le 1  octobre 1961, il est nommé au grade d'adjudant-chef. Au cours
            de ce séjour, sa fonction d'adjudant de bataillon lui permet de donner une nouvelle orientation à sa carrière.
            Ainsi, il obtient son certificat technique du deuxième degré dans le domaine de la maintenance des engins
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            blindés. Le 1  octobre 1962, il est muté à la compagnie automobile de l'Ecole d'Application de l'Infanterie, à
            Saint-Maixent-l'Ecole. Après plus de vingt années de service, il accède enfin au corps des sous-officiers de
            carrière le 5 octobre 1965, puis il est fait chevalier de l'Ordre National du Mérite le 29 novembre 1969.
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                        En  juillet  1976,  il  est  affecté  au  76   régiment  d'infanterie  à  Vincennes.  Il  y  est  fait
            successivement  Chevalier  de  la  Légion  d'Honneur  puis  Officier  de  l'Ordre  National  du  Mérite.  Promu  au
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            grade de major le 1  janvier 1980, il quitte le service actif le 8 mars 1981, à l'issue d'une carrière exemplaire
            de 37 années.

                        Titulaire de cinq citations,  blessé à deux reprises, le major Quintard s'éteint le 7 juillet 1991.
            Chevalier de la Légion d'Honneur, médaillé militaire, officier de l'Ordre National du Mérite, ce sous-officier
            d'exception laisse derrière lui l'image d'un chef pugnace et énergique, dont les qualités de combattant et le
            sens du sacrifice méritent tout particulièrement d'être cité en exemple auprès des jeunes générations.
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