Page 215 - Recueil Pro Patria 151 à 300
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Sergent-chef Elie PARIOLLEAU





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                               lie Pariolleau est né le 9 juin 1922 à Fouras en Charente-Maritime. En
                               1939,  trop  jeune  pour  se  battre,  il  assiste,  furieux  et  impuissant,  à
                               l'occupation du pays. Dès 1941, il parvient à rallier la zone libre, s'engage
            à Agen et s'embarque pour l'Algérie.

                                                                                               e
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                        Incorporé au 3  régiment de tirailleurs algériens, il est affecté à la 7  compagnie.
            Dès 1942, il prend part à l'occupation de la Tripolitaine avec les Forces Françaises Libres.
            Il obtient rapidement sa première citation pour sa maîtrise et son courage lors des violents
            combats du Djebel Bettiour en décembre 1942. Promu caporal, il est affecté au régiment
            de marche du Tchad en 1943 et participe au débarquement de Provence à Saint-Tropez,
                                                                                              e
            puis  en  novembre  1944,  à  la  campagne  de  France  dans  les  rangs  du  6   régiment  de
            tirailleurs marocains.


                        Le  24  novembre,  devant  Mulhouse,  son  chef  de  section  blessé,  il  prend  le
            commandement,  imposant  son  autorité  et  regroupant  sa  section  décimée,  il  rejoint  les
            lignes amies avec les blessés et le matériel. Il est cité pour cette action. Le 9 février, il est
            promu sergent. Sa bravoure au feu et ses initiatives pendant la campagne d'Allemagne
            sont à nouveau récompensées par deux citations.

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                        En  août  1945,  il  est  affecté  au  23   régiment  d'infanterie  coloniale.  Toujours
            volontaire,  il  s'embarque  avec  son  régiment  pour  rejoindre  le  Corps  Expéditionnaire
            Français d'Extrême-Orient. Tout juste débarqué en Indochine, il participe aux opérations
            de dégagement de  Saïgon  et  à  l'ouverture  de  la  Route  Coloniale  n°  1.  En  1946,  il  sert
            successivement  au  Centre  Annam  à  Tourane  puis  au  Laos.  Le  20  décembre  1946,  au
            cours des opérations de Tu-Thien, surpris par des rebelles, il abat leur chef. Le 6 janvier
            1947, son groupe tombe dans une embuscade près de Ban Na Then. Il parvient à évacuer
            les morts et les blessés tout en infligeant de lourdes pertes à l'ennemi. Deux nouvelles
            citations viennent récompenser ses qualités militaires.

                        Le 24 mars 1947, en voulant protéger ses hommes, il est grièvement blessé par
                                                                                                      er
            un engin piégé. Evacué, il est amputé de l'avant-bras droit. Promu sergent-chef le 1  avril
            1947, il est rapatrié vers la France avant de quitter le service actif le 21 août 1948.


                        Homme  au  moral  sans  faille,  il  compense  son  handicap  par  une  énergie
            exceptionnelle, au service de ses camarades. Ainsi, il s'emploie sans compter, au sein de
            l'association  des  combattants  de  l'union  française,  à  les  soutenir  moralement  et
            matériellement. Déjà titulaire de la médaille militaire pour services exceptionnels de guerre
            depuis 1949, il est fait chevalier de la légion d'honneur en 1952.


                        Honorant  sa  devise  «  Je  ne  suis  pas  un  ancien  combattant,  je  suis  un
            combattant  »  il  poursuivra,  malgré  la  maladie,  son  idéal  de  dévouement  et  de  service
            jusqu'au bout. Il s'éteint le 9 mars 1991 à Bordeaux. Une foule émue et 57 drapeaux se
            pressent  à  ses  funérailles,  rendant  un  dernier  hommage  à  cet  homme  de  cœur  et  ce
            combattant infatigable.

                        Pour son abnégation et ses hautes qualités militaires, le sergent-chef Pariolleau
            mérite, d'être donné en exemple aux jeunes générations.
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