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Sergent-chef Elie PARIOLLEAU
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lie Pariolleau est né le 9 juin 1922 à Fouras en Charente-Maritime. En
1939, trop jeune pour se battre, il assiste, furieux et impuissant, à
l'occupation du pays. Dès 1941, il parvient à rallier la zone libre, s'engage
à Agen et s'embarque pour l'Algérie.
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Incorporé au 3 régiment de tirailleurs algériens, il est affecté à la 7 compagnie.
Dès 1942, il prend part à l'occupation de la Tripolitaine avec les Forces Françaises Libres.
Il obtient rapidement sa première citation pour sa maîtrise et son courage lors des violents
combats du Djebel Bettiour en décembre 1942. Promu caporal, il est affecté au régiment
de marche du Tchad en 1943 et participe au débarquement de Provence à Saint-Tropez,
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puis en novembre 1944, à la campagne de France dans les rangs du 6 régiment de
tirailleurs marocains.
Le 24 novembre, devant Mulhouse, son chef de section blessé, il prend le
commandement, imposant son autorité et regroupant sa section décimée, il rejoint les
lignes amies avec les blessés et le matériel. Il est cité pour cette action. Le 9 février, il est
promu sergent. Sa bravoure au feu et ses initiatives pendant la campagne d'Allemagne
sont à nouveau récompensées par deux citations.
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En août 1945, il est affecté au 23 régiment d'infanterie coloniale. Toujours
volontaire, il s'embarque avec son régiment pour rejoindre le Corps Expéditionnaire
Français d'Extrême-Orient. Tout juste débarqué en Indochine, il participe aux opérations
de dégagement de Saïgon et à l'ouverture de la Route Coloniale n° 1. En 1946, il sert
successivement au Centre Annam à Tourane puis au Laos. Le 20 décembre 1946, au
cours des opérations de Tu-Thien, surpris par des rebelles, il abat leur chef. Le 6 janvier
1947, son groupe tombe dans une embuscade près de Ban Na Then. Il parvient à évacuer
les morts et les blessés tout en infligeant de lourdes pertes à l'ennemi. Deux nouvelles
citations viennent récompenser ses qualités militaires.
Le 24 mars 1947, en voulant protéger ses hommes, il est grièvement blessé par
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un engin piégé. Evacué, il est amputé de l'avant-bras droit. Promu sergent-chef le 1 avril
1947, il est rapatrié vers la France avant de quitter le service actif le 21 août 1948.
Homme au moral sans faille, il compense son handicap par une énergie
exceptionnelle, au service de ses camarades. Ainsi, il s'emploie sans compter, au sein de
l'association des combattants de l'union française, à les soutenir moralement et
matériellement. Déjà titulaire de la médaille militaire pour services exceptionnels de guerre
depuis 1949, il est fait chevalier de la légion d'honneur en 1952.
Honorant sa devise « Je ne suis pas un ancien combattant, je suis un
combattant » il poursuivra, malgré la maladie, son idéal de dévouement et de service
jusqu'au bout. Il s'éteint le 9 mars 1991 à Bordeaux. Une foule émue et 57 drapeaux se
pressent à ses funérailles, rendant un dernier hommage à cet homme de cœur et ce
combattant infatigable.
Pour son abnégation et ses hautes qualités militaires, le sergent-chef Pariolleau
mérite, d'être donné en exemple aux jeunes générations.