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A
près l'échec des offensives de 1915, les Allemands comme les alliés
manifestent, en 1916, la même volonté de rechercher la décision sur le front
Ouest. Les Allemands s'y emploient d'abord à Verdun où ils se heurtent à la
résistance héroïque des soldats français. Ces derniers, aux côtés des Britanniques, tentent à leur
tour, mais en vain, de percer le front allemand dans la Somme. Parallèlement, les Français sont
amenés à combattre dans les Balkans sur le front d'Orient.
Le 21 février 1916, alors que les Alliés s'entendent pour lancer une grande offensive
sur la Somme, ils sont pris de court par les Allemands dont 1200 canons déchaînent l'enfer sur 12
km de front devant Verdun. L'objectif de l'Empereur Guillaume II est simple : enfoncer les lignes de
l'adversaire ou le saigner à blanc. Le 25, des combats meurtriers ont lieu autour du fort de
Douaumont. Le 2 mars, le général Pétain organise la défense de Verdun. Une seule voie d'accès
permet de ravitailler la place, une simple route de terre qui, vers l'arrière, relie Verdun à Bar-le-Duc
et par laquelle sont acheminés, sans discontinuer, matériels et renforts. Cette route dont le rôle
logistique est primordial prendra le nom de Voie Sacrée. Au plus fort de la bataille le débit sur cet
axe atteint un véhicule toutes les quatorze secondes !
A la fin de mai, le Fort de Vaux résiste encore au déluge d'acier allemand qui s'abat
sur lui : plus de 8 000 obus par jour ! En dépit de la destruction de la citerne d'eau potable, la
garnison du commandant Raynal se défend pied à pied, pendant sept jours, dans les couloirs de
l'ouvrage. Lorsqu'elle se rend, le 7 juin, c'est pour se voir accorder les honneurs de la guerre par
les Allemands ! En juillet, l'ennemi tente une ultime attaque. Celle-ci s'essouffle peu après. En
décembre, les Français contre-attaquent, ce qui leur permet de revenir aux positions initiales de...
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février ! Les II et III Armées françaises ont tenu !
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Entre-temps, dès le 1 juillet, s'engage vers Péronne, plus au nord, la grande bataille
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de la Somme. L'objectif est désormais d'alléger la pression allemande sur Verdun. Les VI et X
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armées françaises, sous le commandement du général Foch, et la IV armée britannique,
commandée par le général Haig, se ruent sur les positions ennemies. Mais, en dépit de la
reconquête de 25 villages, les troupes alliées piétinent. L'offensive n'ayant pas débouché, le
général Joffre sera remplacé, à la tête des armées françaises, par le général Nivelle.
Sur le front d'Orient, la France, pressentant la défaite de son allié serbe, a rassemblé
depuis le 3 octobre 1915 une armée aux ordres du général Sarrail. Début 1916, celle-ci est
retranchée aux abords de la ville grecque de Salonique, le plus grand port de la mer Egée. Faisant
face aux armées bulgare et allemande, elle reçoit des renforts français, anglais, italiens et russes.
En mai 1916, une armée serbe récemment reformée les rejoint et débarque à son tour à
Salonique. Le 9 août, les Alliés mènent une offensive sur le lac Doïran, à la frontière de la
Macédoine serbe et de la Grèce. Le 17, la Roumanie se range aux côtés des Alliés. Afin de la
soutenir, le Commandement des Armées Alliées déclenche, le 12 septembre, une offensive qui
prend Florina le 17, puis Monastir le 19 novembre. Cette victoire soude l'armée française d'Orient
avec les autres contingents alliés.
Les sous-officiers de cette armée française de 1916, toujours au cœur de l'action,
mènent leurs hommes avec une énergie qui force l'admiration. Des forts de Verdun aux collines de
Macédoine, en passant par les tranchées et les villages de la Somme, ils s'illustrent en combattant
sur tous les terrains dans les conditions les plus difficiles. Lors de ces batailles d'usure marquées
notamment par le feu intense de l'artillerie lourde, l'apparition des premiers chars et l'emploi des
gaz de combat, les sous-officiers ont contribué à amorcer l'affaiblissement des forces ennemies.
Au final, 250 000 militaires français perdirent la vie à Verdun, 200 000 dans la Somme. Parmi eux,
plusieurs dizaines de milliers de sous-officiers. La Grande Guerre leur aura donné une nouvelle
dimension en leur permettant d'accéder aux fonctions de chef de section et en prenant la tête
d'une cellule nouvelle, le groupe de combat, confié aux sergents. Ils serviront éternellement
d'exemple aux jeunes générations de sous-officiers au service de la Nation.