Page 189 - Recueil Pro Patria 151 à 300
P. 189
G e
érard GIRALDO est né le 29 mai 1964 à Grenoble. Il est le fils d’un résistant,
devenu parachutiste et ayant combattu en Algérie. En 1982, il a 18 ans lorsqu’il
s’engage au 3 Régiment Parachutiste d’Infanterie de Marine, à Carcassonne.
re
Peu après, il est affecté à la 1 Compagnie.
De septembre 1983 à janvier 1984, il sert au Liban, à Beyrouth, dans le cadre de la
Force Multinationale de Sécurité. En dépit de l’attentat du 23 octobre 1983 contre le poste français
« Drakkar », son régiment poursuit sa mission d’interposition entre les différentes communautés,
multipliant patrouilles, points de contrôle et autres actions de protection des populations.
En avril 1984, il rejoint le Tchad où il participe à l’opération « Manta » dont l’objectif est
de s’opposer à toute intervention extérieure, et d’apaiser les tensions entre factions tchadiennes.
Son régiment s’installe à Ati. De là, il mène des patrouilles profondes visant à traquer les éléments
incontrôlés et à pacifier la zone.
En 1985, il effectue un premier séjour à Bangui, en République Centrafricaine, dans le
cadre du soutien opérationnel français à ce pays. De retour à Carcassonne, il intègre la section de
e
mortiers lourds à la Compagnie d’Eclairage et d’Appui. En 1986, il rejoint la 119 promotion de
l’ENSOA. Il est promu sergent. En 1987, il sert en Nouvelle-Calédonie, à Houailou, sur la côte est
de l’île, où son régiment contribue à restaurer la paix par le dialogue et la proximité avec les tribus
canaques. En 1989, il est breveté moniteur-parachutiste.
e
De 1990 à 1992, il est en séjour à Djibouti au sein du 5 Régiment InterArmes d’Outre-
Mer, dont la 1re compagnie est stationnée à Arta. Après avoir contribué à la base arrière de
l’opération « Daguet », il prend part, en mai-juin 1991, à l’opération « Godoria ». Suite à
l’effondrement brutal de la dictature marxiste du colonel Mengistu en Ethiopie, plus de 40 000
réfugiés civils et militaires franchissent la frontière djiboutienne avec des chars et de l’artillerie ! Le
but de l’opération française est de les désarmer, de les contrôler, et de leur fournir l’aide
humanitaire nécessaire. Bien que les militaires français et djiboutiens ne soient que 1 800, Godoria
est un succès. Toutefois, la République Djiboutienne en sort affaiblie et ne tarde pas à connaître
des violences entre partis rivaux. En février 1992, les soldats français sont chargés, lors de
l’opération « Iskoutir », de veiller à l’observation du cessez-le-feu entre les parties et d’apporter à
la population un soutien médical et alimentaire indispensable. Entre-temps, Gérard GIRALDO est
promu sergent-chef.
e
A son retour de Djibouti, en janvier 1993, il rejoint le 6 RPIMa, à Mont de Marsan, où il
sert à la Compagnie d’Eclairage et d’Appui. En juin, il part pour Mayotte au titre du renfort de nos
forces de présence outre-mer. Il retrouve le Tchad en 1994 afin de renforcer le dispositif de
l’opération « Epervier ». Puis, de septembre 1995 à février 1996, il sert en ex Yougoslavie, à
Sarajevo où il commande la section de mortiers. Sa mission est d’appuyer les unités du régiment
chargées de protéger l’aéroport.
En octobre 1996, il est promu adjudant. En décembre, avec un Détachement
d’Instruction opérationnel de son régiment, il retrouve la Centrafrique. En mai, puis en novembre
1996, la capitale centrafricaine, Bangui, est tour à tour la proie de mutineries et de pillages.
L’opération « Almandin II » est déclenchée : elle vise à restaurer la stabilité du pays, ainsi qu’à
protéger et évacuer les ressortissants français et étrangers menacés. Les paras tiennent bientôt
les points sensibles de Bangui. Parmi eux l’adjudant GIRALDO. Le 4 janvier 1997, alors qu’il
participe avec le capitaine DEVOS à une mission de conciliation aux côtés de deux officiers
médiateurs ouest-africains, il tombe dans une embuscade au cours de laquelle il est mortellement
blessé. L’adjudant GIRALDO avait 32 ans. Il est décoré, à titre posthume, de la Médaille militaire et
de la Croix de la valeur militaire avec palme.
Ce brillant sous-officier parachutiste laisse derrière lui l'image d’un chef discipliné,
courageux, sportif, doté de grandes qualités humaines et passionné par son métier. Il est le dernier
e
des 71 sous-officiers du 6 RPIMa morts pour la France. Son sens du devoir et ses qualités de
chef méritent d’être citées en exemple auprès des jeunes générations.