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aul-Noël OLIVESI est né le 22 décembre 1913 dans le village de Conca, dans le
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                              sud de la Corse. De 1935 à 1936, il fait son service dans la marine. Puis, en

            Algérie.          1937, il décide de s’engager au 1  Régiment de tirailleurs algériens à Blida, en

                        OLIVESI  sert  toujours  en  Afrique  du  Nord  lorsque  l’Allemagne  nazie  lance  son
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            offensive sur la métropole. En juin 1941, il rengage au 1  RTA, au sein de l’armée d’armistice. Il
            est promu sergent avant d’être démobilisé et de se retirer en Corse. A l’été 1943, l’île est occupée
            par 15 000 Allemands et 80 000 Italiens. Le 8 septembre, l’Italie dépose les armes. Les Alliés en
            profitent pour envoyer à Ajaccio le bataillon de choc, un régiment de tirailleurs marocains et un
            groupement de tabors. OLIVESI se porte volontaire pour combattre aux côtés du bataillon de choc.
            Ce dernier reçoit pour mission de couper la route de repli des Allemands de Bonifacio à Bastia.
            Ainsi, le 22 septembre, OLIVESI va prendre part à la défense de son village lors de l’attaque d’une
            compagnie  ennemie.  Pour  ce  fait  d’armes,  il  obtient  la  croix  de  guerre  et  est  cité  à  l’ordre  de
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            l’armée. En janvier 1944, il s’engage au titre du 2  Groupement de tabors marocains. En juin, avec
            son unité, chargée de renforcer la 9e division d’infanterie coloniale dans le cadre de l’opération «
            Brassard », il prend part au débarquement sur l’île d’Elbe. Il s’illustre à nouveau au combat et est
            cité à l’ordre du régiment.

                        Le  18  août  1944,  le  sergent  OLIVESI  participe  à  un  nouveau  débarquement,  en
            Provence cette fois. Il est présent lors des combats pour la libération de Marseille. Il accompagne
            ensuite la chevauchée de l’armée de Lattre le long de la vallée du Rhône. En octobre, dans les
            Vosges, il est cité à l’ordre de la brigade après avoir remplacé son chef de section tué lors d’un
            assaut. En novembre et décembre, lors de la bataille de la crête des Vosges, par un froid glacial et
            une  neige  abondante,  il  accomplit  avec  succès  les  missions  de  reconnaissance  qui  lui  sont
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            confiées. Il obtient une citation à l’ordre du corps d’armée. Enfin, en mars 1945, avec le 2  GTM, il
            franchit la frontière du Reich et, en avril, il se distingue à nouveau dans d’âpres combats, autour de
            Baden-Baden. En récompense de sa bravoure, il est décoré de la médaille militaire et obtient une
            deuxième citation à l’ordre de l’armée. Du 30 avril au 8 mai, son unité poursuit les Allemands en
            Bavière jusqu’à la frontière autrichienne.

                        En 1946, de retour au Maroc, il est promu adjudant. En avril 1947, il embarque pour
            l’Indochine  afin  de  rejoindre  le  Bataillon  de  marche  du  4e  régiment  de  tirailleurs  marocains  à
            Saigon. En décembre, dans le delta du Mékong, les combats de Thoi Hao lui valent la croix des
            théâtres d’opérations extérieurs avec une première citation à l’ordre de la division. En janvier 1948,
            il est promu adjudant-chef. En mai, il s’illustre à nouveau en Cochinchine, dans la région de Long
            Thanh  en  infligeant  des  pertes  sévères  aux  vietminh.  Il  est  cité  à  l’ordre  du  corps  d’armée.  En
            octobre, il réitère ses faits d’armes dans le secteur de Vinh Long et obtient une citation à l’ordre de
            la  division.  En  décembre,  ce  meneur  d’hommes  brise  net  une  contre-attaque  ennemie  à  Gia
            Thuan. Il est cité à l’ordre du corps d’armée. En mai 1949, il s’illustre de si belle façon dans le
            secteur de Bien-Hoa qu’il obtient quelques temps après la légion d’honneur ainsi qu’une palme
            supplémentaire ! En juillet, opérant à nouveau dans le secteur de Vinh Long, il gagne une citation
            à  l’ordre  du  corps  d’armée  alors  que,  par  son  audace,  il  parvient  à  chasser  l’ennemi  de  ses
            positions. En août, dans les combats de Ba Chuc, son courage est récompensé par une palme.
            Enfin,  entre  janvier  et  mars  1950,  les  actions  qu’il  mène  lors  de  patrouilles  lui  font  obtenir  une
            cinquième palme avant qu’il ne regagne le Maroc.
                        De 1951 à 1952, l’adjudant-chef OLIVESI effectue un deuxième séjour en Indochine au
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            sein du 11  tabor chargé de lutter contre le vietminh au Tonkin. En 1952, il retrouve le Maroc où il
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            sert successivement au sein du 8e tabor, puis du 1  tabor. En 1954, après 19 ans de service, il se
            retire dans son village natal.
                        L’adjudant-chef  OLIVESI  s’éteint  le  5  août  2003  à  Conca.  Chevalier  de  la  Légion
            d’honneur,  médaillé  militaire,  titulaire  de  treize  citations,  dont  cinq  palmes,  ce  sous-officier  de
            l’Armée d’Afrique laisse derrière lui l’image d’un combattant pugnace, d’un chef et d’un entraîneur
            d’hommes extraordinaire qui mérite tout particulièrement d’être cité en exemple auprès des jeunes
            générations.
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