Page 111 - Recueil Pro Patria 151 à 300
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arcel CORBAZ est né le 25 janvier 1932 à Gex dans l'Ain. Il obtient au cours
de sa scolarité le certificat d'étude primaire. Entrant dans la vie active en tant
que tailleur de pierre, il reste attiré par l'aventure. Aussi, c'est le 30 janvier
1950 qu'il fait son choix professionnel. Il s'engage pour trois ans au titre de l'Ecole militaire de
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haute montagne à Chamonix. Elevé à la distinction de 1 classe 4 mois plus tard, il est détaché au
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profit du 27 bataillon de chasseurs alpins, à l'instruction. Nommé caporal le 1 juillet de la même
année, il doit attendre pour pouvoir prétendre au départ des théâtres d'opérations extérieurs. Il
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n'embarque à Marseille que le 1 novembre 1950 pour rejoindre sa nouvelle affectation,
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Le 7 novembre 1950, il débarque à Casablanca et est affecté au 1 régiment de
tirailleurs marocains (RTM). Ayant à peine le temps de faire connaissance avec son nouvel
environnement, il quitte l'Afrique du Nord pour l'Extrême-Orient. Débarqué à Haïphong le 29
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décembre 1950, il rejoint le 1 bataillon du 1 RTM pour servir comme radio. Efficace d'emblée
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dans sa nouvelle fonction, il est nommé caporal-chef le 1 ' décembre 1951. Le 31 du même mois,
il est cité à l'ordre du régiment pour avoir permis au commandement, lors des combats à l'ouest du
Bavi, au Tonkin, de maintenir la liaison avec ses unités malgré les difficultés de la progression.
Sa compétence ne fait aucun doute. Ses supérieurs lui confient des missions sans
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hésiter. Il est nommé sergent le 1 juin 1952. Au terme de trois années passées en Extrême-
Orient, le sergent Corbaz rentre en France. Il est affecté à la compagnie administrative régionale
n° 2 de Lille le 5 avril 1953. En congé de fin de campagne pendant 3 mois, son goût pour
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l'aventure ne faiblit pas. Corbaz se rengage au sein du 5 RTM et retrouve la terre d'Asie le 22
octobre 1953. Il donne vite sa pleine mesure car il connaît bien cette région. Il effectue des
missions de renseignements de plus en plus nombreuses. Le 3 mars 1954, il se trouve à Thaï-Laï
dans le Nord Vietnam pour effectuer une patrouille. C'est au cours de celle-ci qu'il est gravement
blessé, alors qu'il tente de dé piéger une mine. Remarqué pour son calme et son courage, il est
cité à Tordre de la division le 17 avril 1954.
Remis de ses blessures, il quitte l'Indochine avec son unité pour gagner Casablanca
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au Maroc le 4 janvier 1955. Le 2 bataillon du 5 RTM devient, à compter du 1 octobre de la
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même année, le 3 bataillon du 1 RTM. Le sergent Corbaz continue de remplir ses missions avec
succès. Le 12 octobre 1955, la section de tête de sa compagnie est violemment accrochée par
l'ennemi dans la région de Boured. N'écoutant que son courage, Corbaz, toujours aussi
dynamique, entraîne derrière lui cette section à l'assaut de la cote 1466. Pour cette action il est
décoré de la croix de la valeur Militaire avec étoile d'argent. L'exemplarité et la compétence font de
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ce jeune sergent un brillant sous-officier. Il est nommé au grade de sergent-chef le 1 novembre
1955.
A l'obtention de son certificat interarmes le 5 mai 1956, il arrive au terme de son
contrat de trois ans. C'est ainsi qu'il quitte le Maroc pour rejoindre l'Algérie, où il contracte un
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nouvel engagement à la 1 compagnie du 1 bataillon de tirailleurs algériens (BTA). Chef de
section au sens tactique aigu, toujours volontaire, il se voit confier des missions de plus en plus
périlleuses. Le 12 février 1957, sa compagnie est fortement accrochée par une bande rebelle à la
mechta El oued, dans le massif Maadi. Le sergent-chef Corbaz lance, avec sa section, un assaut
qui surprend l'ennemi et le contraint à abandonner la position. Pour cette action, il est à nouveau
cité à l'ordre de la division.
Le 6 février 1958, dans le secteur de Cherchell, il abat au cours d'une embuscade un
chef rebelle armé d'un revolver. Le 3 juin 1958, au sein de sa compagnie, il part en mission au
douar Bostella. Il reçoit l'ordre de passer en tête du dispositif et accroche aussitôt un commando
rebelle fortement armé et retranché dans les rochers. Après plusieurs assauts successifs, aidé par
les sections voisines, le sergent-chef Corbaz réussit à anéantir la bande. C'est au cours de ce
corps à corps qu'il est mortellement blessé. Par son action et au sacrifice de sa vie, il permet à sa
section de mettre hors de combat 27 rebelles.
Sous-officier d'une bravoure exceptionnelle, remarquable entraîneur d'hommes, le
sergent-chef Corbaz a toujours été un exemple pour ses subordonnés. C'est à ce titre que la
Médaille Militaire à titre posthume est venue rendre un dernier hommage à ce magnifique soldat
mort au service de la France.