Page 107 - Recueil Pro Patria 151 à 300

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oël Guillaud est né le 26 octobre 1917 à Biol dans l'Isère. En octobre
1938, il est appelé à servir sous les drapeaux au sein des troupes de
montagne. Il est affecté au 74 bataillon alpin de forteresse et s'y enrichit
de solides qualités humaines et militaires.

En avril 1940, en réponse au blocus allié en mer de Norvège, les Allemands
lancent une vaste offensive sur les principaux ports norvégiens. Pour ne pas leur laisser
l'occasion de prendre pied en Scandinavie, Français et Britanniques décident d'envoyer un
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corps expéditionnaire en Norvège. Le 6 bataillon de chasseurs alpins, où Noël Guillaud
est alors affecté, est désigné pour participer à cette opération. Le soldat Guillaud
débarque à Namsos le 19 avril 1940. Sollicitant toujours les missions les plus périlleuses,
il est remarqué pour son courage et sa ténacité. Le 14 mai, son action pleine d'aplomb, en
tête de sa section et face à un ennemi combatif, lui vaut la croix de guerre 1939-1945 avec
étoile de bronze. Malgré les succès franco-britanniques en Scandinavie, l'avance
allemande dans le Nord de la France contraint l'état-major interallié à rapatrier le corps
expéditionnaire ; le chasseur Guillaud est finalement démobilisé en Angleterre, en juin
1940.
Refusant la défaite, il s'engage dans les forces françaises libres à Londres dès
juillet 1940. Le 2 octobre de la même année, il débarque au Congo où ses qualités sont
récompensées un an plus tard par une nomination au grade de caporal. Le premier janvier
1943, il rejoint le régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad qui devient en juin le
régiment de marche du Tchad (RMT). Toujours volontaire pour les actions les plus
audacieuses, il participe à de nombreux combats dans le Tibesti, dans le Fezzan, en
Tripolitaine et enfin lors de la dure campagne de Tunisie, au sein de la force Leclerc.
Gagnant la confiance de ses chefs qui n'hésitent pas à lui confier des missions délicates, il
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est nommé sergent le 1 mars 1943 puis sergent-chef six mois plus tard. En 1944, après
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avoir parfait son entraînement au Maroc au sein de la 2 division blindée, son régiment
rejoint l'Ecosse.
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Le sergent-chef Guillaud débarque en France à Grandcamp le 1 août 1944,
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avec le 1 bataillon du RMT. Il se distingue lors des combats en Normandie, à Paris ainsi
que dans l'Est de la France, Exemple de courage et de calme, il réussit le 13 août 1944 à
détruire, allant jusqu'au corps à corps, un élément antichar ennemi dissimulé dans une
haie, faisant quatre prisonniers. Cité à l'ordre de l'armée, Noël Guillaud devient un modèle
pour ses hommes. A la fin de l'été 1944, à Paris, il fait à nouveau preuve d'une audace
admirable en montant en tète à l'assaut du bâtiment principal de la caserne de la Tour
Maubourg, en dépit du feu intense des Allemands qui le tiennent. Il est cité à l'ordre de la
division.
Le 23 septembre 1944, le sergent-chef Guillaud est fauché à la tête de son
groupe par une rafale d'arme automatique dans la forêt de Mondon en Lorraine.
Mortellement blessé, dans un sursaut d'énergie et de sang-froid, il réussit à désigner
l'objectif à la pièce FM de son groupe, avant de s'éteindre quelques instants plus tard.
Sous-officier de grande valeur, respecté et aimé de ses compagnons d'armes,
le sergent chef Noël Guillaud était de ces hommes audacieux et toujours en pointe,
imprimant leur élan à leurs subordonnés. Titulaire de la médaille militaire et de la croix de
guerre 1939 1945 avec palme, il était d'un tempérament volontaire et tenace. Il a donné sa
vie pour libérer son pays.