Page 49 - Recueil Pro Patria 1 à 150
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Le 26 Septembre de Verdun à la Mer du Nord, le front s'embrase. Au centre,
l'œuvre maîtresse du plan Foch, confiée au Général Pétain, consiste à lancer deux
armées, convergeant vers Mézières. Elles débouchent le 26. Le 27, quatre armées
britanniques commandées par le Maréchal Douglas Haig s'élancent en direction de
Cambrai. Les 28 et 29, Français et Belges, en chantant à tue-tête sortent une dernière
fois de leurs tranchées et attaquent dans les Flandres et la région du canal de Saint-
Quentin.
Les Allemands résistent avec l'énergie du désespoir.
Mais avec une prodigieuse force d'abnégation et d'intrépidité les soldats alliés
enfoncent leur front.
Alors, l'ennemi se replie en abandonnant prisonniers et matériel, laissant
derrière lui, nids de résistance et obstacles piégés. A cette heure nos petits chefs
trouvent encore un combat à la mesure de leur courage et de leur ingéniosité. Ici, le
Brigadier Cellier prend deux pièces de canon ennemi, là le Sergent Bransolle, à la tête
d'une section avec un calme admirable applique le principe de la progression en
campagne, fixe, déborde et capture les deux mitrailleuses allemandes qui avaient
décimé sa compagnie, dans un autre secteur, le soldat Midrier avec une audace inouïe,
sans souci des rafales, capture vivant le tireur d'une mitrailleuse.
Les chars Saint-Chamond, les chars Schneider se taillent leurs lettres de
noblesse. L'aviation qui d'un simple moyen d'observation, s'est transformée au cours
de la guerre en un organe de combat, porte un coup terrible sur les arrières de
l'adversaire.
Au P.C du Kronprinz, les nouvelles sont mauvaises: les Bulgares ont accepté
l'Armistice offert par le Général Franchet d'Esperey, deux armées turques ont
capitulé, les troupes austro-hongroises battent en retraite devant les Italiens.
L'Allemagne talonnée par la famine, conséquence du blocus des mers, redoute une
révolution, aspire à la paix. Quatre mois d'une offensive menée sans relâche sur tout le
front occidental ont saigné son armée. La ténacité de Foch, le courage et la valeur de
ses combattants, contraignent les Allemands à envoyer une délégation en forêt de
Compiègne pour recevoir les conditions de l'Armistice.
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La guerre qui s'achève après 52 mois a coûté à la France : 1 million 387 mille
morts et 3 millions 800 mille blessés. 3 millions d'hectares de terre exploitée ont été
dévastés, 500 mille maisons détruites.
C'.est "la France saignante dans sa gloire pour l'apothéose du droit triomphant"
dont parlait Clemenceau.
Que de sacrifices, que de ténacité, que de foi ont été nécessaires pour atteindre
ce jour de victoire. Ce jour où, de Paris au plus humble village de France, des rafales
d'acclamations accueillent nos pères. Et Clémenceau ajoute " c'est le jour le plus beau
de notre race." Élèves sous-officiers de la 28° Promotion vous avez été choisis pour en
perpétuer le souvenir.