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Trésors
du Musée du Sous-Officier
Dans le cadre d’une exposition en partenariat avec plusieurs
musées des Deux-Sèvres, le Musée du Sous-Officier présente ses
collections à travers deux couleurs familières, le rouge et le bleu. Il
s’agit dans ce livret d’exposition de valoriser quelques objets issus des
collections du Musée du Sous-Officier mettant en avant la constance
de l’utilisation, dans l’Institution militaire, du bleu et rouge.
Héritage des temps anciens, l’uniforme a été pendant plusieurs
siècles doté de couleurs vives. Avec la création d’une armée Dans le cadre d'une exposition en partenariat avec plusieurs musées
permanente, puis des régiments, les chefs de corps ont souhaité
uniformiser l’habit militaire au sein de leurs propres unités permettant
ainsi l’identification instantanée des unités en manœuvre ou sur le exp osition des Deux-Sèvres, le Musée du Sous-Officier a présenté des objets de
champ de bataille.
Depuis l’Ancien Régime, les couleurs rouge et bleu sont collections peu montrés à travers deux couleurs familières, le rouge et le bleu.
présentes sur l’habit militaire. Les gardes suisses portent l’habit rouge
à parement bleu et les gardes françaises l’habit bleu à parement rouge.
De nos jours, ces couleurs sont encore utilisées comme un symbole de Vernie en présence du colonel adjoint et du Maire de Saint-Maixent-l'École,
reconnaissance et d’appartenance. Ainsi, le képi d’engagé volontaire
sous-officier se compose d’un bandeau bleu ciel et d’un calot rouge. cette exposition temporaire a aussi été l'occasion de produire un livret.
Ce livret d’exposition donne des clefs de lecture pour mieux
appréhender le monde militaire et mieux comprendre les différentes au musée Héritage des temps anciens, l’uniforme a été doté pendant plusieurs
pièces d’uniforme du parcours permanent qui retrace l’histoire du du sous-officier
siècles de couleurs vives. C’est depuis l’Ancien Régime que les couleurs bleu
sous-officier à travers l’Histoire de France.
et rouge sont présentes sur l’habit militaire. Couleurs de reconnaissance et
d’appartenance, elles ont pourtant dû faire face à l’évolution de l’armement,
qui a poussé les armées à réfléchir à l’adaptation de l’uniforme. Les couleurs
vives ont ainsi été détrônées par le camouflage.
Cette veste modèle 1913 du service automobile marque la transition entre le bleu et le bleu horizon.
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Appartenant à l’adjudant Albert Chaudron, cette veste indique deux années de présence au front par l’écusson
avec trois chevrons d’ancienneté.
Le nouveau drap qui doit équiper l’armée française est adopté en juillet 1914. Gardant la tradition
de représenter les couleurs nationales, le mélange de laine pour l’obtenir est tricolore : 60 % de laine bleue,
30 % de laine garance et 10 % de laine blanche. Mais la réalisation s’avère difficile car la laine garance est
teintée à l’aide d’alizarine synthétique, que l’Allemagne fournissait principalement avant le début du conflit.
Or, pour réaliser les 17 millions de mètres nécessaires, il faut un approvisionnement conséquent. La laine
garance est donc supprimée, pour ne conserver que le bleu et le blanc.
Simultanément, le commandement importe d’Angleterre du drap coloré gris-bleu, proche de celui initialement
prévu. Au vu des délais réduits, les fabricants anglais produisent un bleu trop foncé, qui est dès lors nommé
« drap gris bleuté d’Angleterre », dont cette veste est constituée. Ces commandes de
l’étranger répondent à la priorité du commandement français d’équiper les troupes
de premières lignes d’effets uniformes. En effet, le droit de la guerre protège
le soldat fait prisonnier à condition qu’il porte l’uniforme de son pays.
Pour les services de l’arrière, les sous-officiers et officiers
font produire des vestes suivant les dernières modes, notamment
venues des uniformes anglais, puisque le texte règlementaire du
9 décembre 1914 ne précise que la teinte et pas la forme. Le modèle
1913 continue ainsi d’être porté, avec quelques modifications.
Les fabricants français débutent en automne 1914 la production
du nouveau drap qui est nommé « bleu clair ». Il est obtenu avec
trois laines mélangées ainsi : 35 % écrue, 50 % bleu clair, 15 %
bleu foncé. Encore une fois, le résultat ne correspond pas au projet
initial, mais, par soucis d’économie et de temps, il est adopté.
C’est le journal L’Illustration à la mi-janvier 1915 qui lui donne son
surnom que nous connaissons encore : le bleu horizon.
Aspirant Marie Durand
Assistant de conservation
du Musée du Sous-Officier
Détail du collet de la veste
Les boutons sont aux armes
de l’artillerie. Collet gris de
Veste modèle 1913 d’adjudant du service automobile 1913-1916 fer bleuté et patte de collet
Drap, laine, laiton, satin de soie vert brodé de cannetille d’or
Coll. MSO n° inv. 2007.0.PH 638.2 comprenant un «A» dans la
Vareuse gris de fer bleuté modèle 1913, avec trois chevrons grenade.
d’ancienneté symbolisant 2 années de présence au front.
Les boutons sont aux armes de l’artillerie.