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Major Franck BOUZET



                     é le 7 septembre 1966 à Lourdes, franck Bouzet  passe sa jeunesse à Billère près de Pau. Son père Claude cordonnier et sa mère
                  NFrançoise lui donnent le goût pour le sport, ainsi il découvre le ski et le rugby en particulier.
                  Il s’engage le 5 novembre 1984 au 13  bataillon de chasseurs alpins (13  BCA) à Barby. Rapidement, il s’illustre comme un élément de très
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            grande valeur. Nommé caporal le 1  octobre 1985, il part pour sa première mission en Guyane. Caporal-chef le 1  novembre 1986, qualifié « hiver » en
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            avril 1987, il est admis en formation à l’École nationale des sous-officiers d’active (ENSOA) à Saint-Maixent le 6 juillet 1987, 124  promotion sergent
                                                                                                e
            Lanas.
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                  Promu sergent le 1  octobre 1987, il réussit avec brio le niveau chef de groupe commando au CNEC de novembre à décembre 1987. Affecté le
            4 janvier 1988 au 46  régiment d’infanterie à Berlin, il réussit le CT1 en février « commando motorisé à pied » à l’EAI à Montpellier, il rencontre Sylvie et
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            se marient le 6 février 1988 à Chambery, de leur union naitront Vanessa, Cynthia et Charles.
                  Son diplôme technique en poche, il rejoint ainsi son nouveau corps comme chef de groupe de combat où il se révèle d’emblée un élément
            indispensable pour son chef de section. Dès avril, il s’illustre en tant que jeune sergent au Centre d’entrainement commando N°10. Depuis le quartier
            Napoléon, il participe à toutes les missions opérationnelles du régiment, notamment la surveillance du mur de la Zone Ouest, par les patrouilles à pied
            « Lubars ». Réussissant le monitorat de secourisme en juin 1989, il assiste à la chute du mur en novembre 1989 et ses conséquences dans les mois
            suivants dans la métropole. Il est félicité en février 1990 par le général Cann pour la rigueur et le sérieux lors de la garde à la résidence du général  à
            BERLIN.
                  Le 1  août 1991, il rejoint le 159  régiment d’infanterie alpine à Briançon comme chef de groupe. Déterminé pour réussir et révisant sans relâche,
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            il enchaine de nouveau les examens par l’obtention du CM2 à Saint-Maixent début juin 1992, la qualification montagne été en juin 1992 puis le brevet de
            qualification des troupes de montagne et animateur d’escalade en juillet 1992. Promu sergent-chef le 1  juillet 1992, il occupe le poste de sous-officier
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            adjoint en section de combat. Il accède au corps des sous-officiers de carrière le 1  décembre 1992 et obtient la qualification chef de détachement
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            hiver en avril 1993. Il effectue sa première mission extérieure en ex-Yougoslavie d’octobre 93 à Mars 94, au sein du 1  bataillon français d’infanterie
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            de la FORPRONU. Il est cité le 15 octobre 1993 à l’ordre du régiment avec attribution de la Croix de la Valeur militaire avec étoile de bronze : dans
            une ambiance d’insécurité très marquée et devant la forte hostilité des miliciens croates, son action déterminée a permis de mener à bien la mission
            d’interposition confiée au bataillon.
                  Le 1  juillet 1994, il retrouve le 13  bataillon de chasseurs alpins où il occupe la fonction de sous-officier adjoint dans laquelle il excelle.  Il obtient
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            le CT2 section de combat option infanterie légère en décembre 1994 puis la qualification chef de détachement été en août 1995.  Doué d’une capacité
            physique exceptionnelle et d’un remarquable état d’esprit, il intègre la section de renseignement – URH (unité de recherche humaine) du bataillon à
            compter du 1  juin 1996 et accède au grade d’adjudant le 1  octobre suivant.
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                  Le 5 septembre 1996, une avalanche emporte 11 jeunes appelés VSL et fait 4 morts dans la demi section commandée par son lieutenant,
            l’adjudant Bouzet, progressant sur l’autre versant de la petite Ciamarella restera très marqué par la perte de ses jeunes hommes.
                  Il est formé à l’EIREL (École interarmées du renseignement et des études linguistiques) en février et mars 1998 pour participer au détachement
            liaison  renseignement  intervention  extérieur  et  enchaine  ainsi  deux  nouvelles  missions  extérieures  en  ex-Yougoslavie  d’avril  à  août  1998  puis  de
            décembre 1998 à avril 1999. Volontaire et disponible, il repart au Kosovo de mars 2000 à août 2000.
                  Se révélant un excellent chef de groupe recherche, il est promu adjudant-chef le 1  janvier 2001.
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                  Le 1  août 2001, il rejoint le 7  bataillon de chasseurs alpins (7  BCA) à Bourg-Saint-Maurice en qualité de chef d’équipe de renseignement,
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            poste qu’il occupera durant deux années. Il repart en mission au Kosovo d’aout 2001 à janvier 2002.
                  Le 1  juin 2003 il se voit confier le poste d’adjoint au chef de section commando montagne. Très professionnel, il maîtrise tous les aspects
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            de sa spécialité. Il cumule sa fonction avec celle de président des sous-officiers de 2004 à 2006. Prenant son rôle à coeur il est un conseiller avisé du
            commandement et un modèle pour ses pairs.
                  Le 2 février 2005, il part en mission Cote d’Ivoire jusqu’en juin 2005 puis y repart de février à mai 2007 où il reçoit un témoignage de satisfaction
            pour avoir conservé le plus bas de niveau de violence lors de l’irruption d’une foule d’enfants et d’adolescents faisant irruption dans l’emprise qui était en
            train d’être restituée aux autorités ivoiriennes.
                  Grand amateur de rugby et supportant l’équipe de Toulouse, il participe activement à la création puis le maintien de la section rugby au CSA
            pour les enfants de 5 à 13 ans. Animateur et joueur en tant que demi d’ouverture, il a l’opportunité d’accompagner l’équipe de France pendant 3 matchs
            lors de la coupe du monde 2007.
                  Il insiste pour repartir en compagnie de combat, ainsi il prend la tête de la 2  section  de combat de la 4  compagnie en juin 2008, qu’il forme
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            intégralement pendant 6 mois au fort de Vulmix et part en Centrafrique en mission de février à juillet 2009, puis en Afghanistan de novembre 2010 à mai
            2011.
                  Il est cité à l’ordre de la brigade avec attribution de la Croix de la Valeur militaire en mai 2011 pour 4 faits distincts :
                    •  24 décembre lors de l’opération allobroges guardian IV, il fait manœuvrer avec sa section pour neutraliser l’agresseur ;
                    •  26 décembre dans le village d’Adizai, pris pour cible par des rebelles il met en œuvre son armement pour défendre fermement son
                      emplacement ;
                    •  23  janvier,  lors  d’un  violent  accrochage  dans  le  village  de  Shatoray,  il  organise  la  riposte  et  déploie  sa  section  afin  de  faciliter  le
                      désengagement du sous groupement ;
                    •  13 avril, dans la vallée d’Alasay, il s’empare d’un point clef du terrain et commande des tirs précis afin de faciliter la progression de la
                      compagnie.
                  Appelé « papa » par ses hommes, il commande avec justesse, étant exigeant et bienveillant. Il  occupe cette fonction jusqu’au 1  juin 2011, date  Tous droits réservés DRHAT / ENSOA © 2022 - Création ENSOA-Com : 34-2022 - Impression : cellule SOP ENSOA 22-0000
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            à laquelle il se voit confier le bureau projection du bataillon.
                  Il est de nouveau affecté au 13  bataillon de chasseurs alpins à compter du 1  juillet 2012 en qualité de sous-officier traitant alors qu’il est en
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                                                                    er
            Afghanistan depuis mai 2012 en tant que conseiller infanterie français auprès de l’État major du 2  Kandak de l’armée afghane.
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                  Le major Bouzet se distingue le 2 août lors de l’opération « Condor circle 32 » où, fortement pris à partie, il neutralise un groupe de rebelles, ayant
            repéré l’origine des tirs et fait appliquer une riposte précise.
                  Conseiller auprès des officiers du poste de commandement afghan déployé près du pont de Tagab le 7 août lors de l’opération
            « Condor 72 », pris sous un feu nourri, il commande la manœuvre de réorganisation et de désengagement du groupe de conseillers qui
            était accroché par des assaillants avant d’être mortellement blessé par un tir adverse.
                  Immédiatement évacués vers Tagab puis vers l’hôpital militaire de Kaboul. Le major Franck Bouzet a succombé à ses blessures
            peu après son arrivée à l’hôpital.
                  Un hommage national lui sera rendu par le président de la République à Vars.
                  Le 7 août 2016, le groupe commando montagne montent en sac à dos l’urne funéraire du major, afin qu’il repose avec ses
            hommes sur lieu de l’avalanche de la petite Ciamarella.
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