Page 91 - Recueil Pro Patria 151 à 300
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ylvain Beilon est né à Loudéac le 3 septembre 1968. Très proche de ses parents et
animé d'un profond esprit de famille, le jeune Sylvain Beilon suit des études au lycée
technique de Blois. Lorsque sa famille s'installe dans la Vienne, il obtient son BEP
d'électricien. Appelé du contingent en 1988, Sylvain Beilon effectue son service national au 515°
régiment du train de La Braconne. Ses supérieurs gardent de lui le souvenir d'un homme d'humeur
toujours égale, disponible, travailleur et compétent. S'investissant avec passion dans son nouveau
travail, il obtient le Brevet militaire professionnel élémentaire, spécialité transport logistique. En octobre
1989, il est maréchal des logis appelé.
Volontaire pour un service long de deux ans, il choisit de s'engager dans la vie militaire.
Aussi, c'est avec une grande fierté qu'il souscrit en 1991, un engagement pour servir dans l'arme du
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Train au sein du 515 RT comme brigadier. Sa nouvelle vie va lui permettre d'assouvir son goût des
voyages et de l'aventure.
Suite à l'invasion du Koweït par l'Irak en 1990, d'importants renforts français rejoignent le
théâtre du Moyen-Orient. Sylvain Beilon participe à l'opération Daguet avec son unité. Il y connaît
l'attente, sous les tirs de missiles irakiens et la menace chimique permanente, puis l'offensive et la
progression éclair, à travers le désert et les territoires libérés. Au volant de son véhicule de transport
logistique, il assure l'acheminement des moyens nécessaires à la bonne marche de l'opération "
Tempête du désert ". Il remplit ses missions dans des conditions difficiles : routes minées ou détruites,
tempêtes de sable.
Dès son arrivée, le brigadier Beilon attire l'attention par sa motivation, sa conscience
professionnelle et son esprit d'équipe. Lors de l'offensive de février, sa compétence et la qualité de ses
interventions permettent le succès de chaque mission, dans un environnement défavorable.
Pour son action courageuse et efficace au cours de cette opération, il reçoit un témoignage
de satisfaction du chef d'état-major des Armées.
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Affecté au 6 régiment de commandement de soutien à Nîmes le 1 septembre 1992, il
effectue quatre mois plus tard une mission au Cambodge dans le cadre de l'ONU.
Après 10 ans d'occupation vietnamienne et de guerre civile, les premières élections libres
sont organisées dans une ambiance très tendue. Le brigadier Beilon prouve une nouvelle fois son
efficacité en tant que conducteur de porte-engin sur une infrastructure routière quasi inexistante. Le
bataillon français est largement déployé et les convois se font sur les routes minées et bombardées par
les différentes factions en guerre. L'action humanitaire des Français est particulièrement importante
auprès des Cambodgiens souvent estropiés par les mines et encore terrorisés par les ex-belligérants.
Alors que les soldats de l'ONU commencent à peine la reconstruction des infrastructures, le jeune
Beilon nommé brigadier-chef se démarque par son sérieux et son sens du devoir, que rien ne semble
ébranler. Profondément marqué par le dénuement des populations et la vue des enfants mutilés, il se
dépense sans compter, avec la même ténacité et la même discrétion, parcourant inlassablement les
routes et les pistes en dépit de l'insécurité générale. En quittant le Cambodge en Juin 1993, il obtient
les félicitations du commandant des éléments français de l'Autorité Provisoire des Nations Unies au
Cambodge.
Parfaitement intégré à son régiment, Sylvain Beilon est apprécié de ses chefs, de ses pairs
et de ses subordonnés. Il marque ses supérieurs par son dynamisme, son caractère heureux, et son
investissement total dans chaque mission reçue.
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Titulaire du certificat technique du 1 degré, Sylvain Beilon est nommé au grade de
maréchal des logis en décembre 1994. Désigné en février 1995 pour servir en mission de courte durée
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au sein de la Force de Protection des Nations Unies en ex-Yougoslavie, il rejoint le 2 Bataillon français
d'infanterie stationné sur l'aéroport de Sarajevo. D'emblée, il se distingue par son sérieux et sa
compétence. Un de ses supérieurs dit de lui : " il va jusqu'au bout des choses, mais sans jamais
dépasser les limites ". Sous-officier munitionnaire, il est aussi aide-artificier du bataillon.
Le 22 avril 1995, alors qu'il neutralise des munitions sur l'aéroport de Sarajevo, le maréchal
des logis Beilon est mortellement touché à la suite de l'explosion d'un obus de gros calibre. Il décède le
jour même.
Animé d'une grande volonté de servir la paix pour laquelle il s'est investi sans compter, le
sous-officier Sylvain Beilon a vécu jusqu'au bout sa passion du métier militaire. Le ministre de la
Défense a décerné à titre posthume à ce soldat généreux la médaille militaire et une citation à l'ordre de
l'Armée.