Page 87 - Recueil Pro Patria 151 à 300
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A
                             ndré  Mazana  est  né  le  6  février  1913  à  Toulouse.  Passionné  de  rugby,  il
                             développe  un  sens  aigu  de  la  solidarité.  Ses  camarades  gardent  de  lui  le
                             souvenir d'un jeune homme toujours enjoué, énergique et d'une grande bonté.
                                                             e
                        Ayant fait son service militaire au 121  régiment d'infanterie à Montluçon d'avril 1934 à
            juillet 1935, il exerce ensuite la profession de directeur commercial à Chambéry.

                        A la déclaration de guerre, le 2 septembre 1939, André Mazana est mobilisé et affecté
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            à la 42  demi-brigade d'infanterie coloniale à Souge.
                        A l'issue de la campagne de France, André Mazana est embarqué à Dunkerque. Sa
            femme  et  sa  petite  fille  de  quatre  ans  toujours  en  France,  il  choisit  l'exil,  et  s'engage  l'un  des
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            premiers, dans les Forces françaises libres, le 1  juillet 1940.
                        Le 31 août, il quitte l'Angleterre pour la Sierra Léone à Freetown. Son esprit d'initiative
                                                                                       e
            et  son  goût  du  risque  le  font  désigner  comme  chef  de  groupe.  Avec  le  2   régiment  d'infanterie
            coloniale,  à  partir  de  Freetown,  il  sera  de  toutes  les  campagnes  des  Forces  françaises  libres  :
            Brazzaville, Libreville, puis après un passage en Syrie, l'Egypte, El-Alamein, Tobrouk et la Tunisie.
            Les combats sont violents et les pertes lourdes, mais, grand meneur d'hommes, André Mazana
            s'impose par son courage réfléchi.
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                                                                               er
                        Il est promu sergent le 1  février 1941, sergent-chef le 1  juillet 1941, puis adjudant le
              er
            1   avril  1943.  Chef  d'une  demi-section  de  chenillettes,  l'adjudant  Mazana  participe  à  toutes  les
            patrouilles. Au cours d'une reconnaissance, il est blessé le 8 mai 1943, dans le Djebel Garcie, mais
            poursuit sa mission avec calme et énergie. Il est cité pour cela à l'ordre de la brigade.
                                                                                                  ère
                        En 1944, Mazana quitte l'Afrique. Le 20 avril, il débarque à Naples avec la 1   division
            française  libre.  Chef  d'une  section  de  mitrailleuses  au  bataillon  de  marche  n°  11,  l'adjudant
            Mazana  et  ses  hommes  sont  engagés  à  l'assaut  de  la  ligne  Gustav,  dans  le  secteur  du  Mont
            Cassin, puis dans la percée de la ligne Hitler tenue fermement par les Allemands. A Pontecorvo le
            20  mai,  il  se  distingue  en  occupant  un  point  d'appui  allemand.  Deux  jours  plus  tard,  il  facilite
            l'avance des Canadiens au nord du Liri, en clouant au sol une compagnie d'infanterie allemande
            par des tirs de mitrailleuses d'une redoutable précision. Cette fois, il est cité à l'ordre de la division.

                        Le 5 juin, l'adjudant Mazana participe au défilé victorieux des troupes françaises dans
            Rome prise la veille ; le corps expéditionnaire français d'Italie y reçoit les félicitations des autorités
            américaines pour sa brillante conduite.
                        Nommé adjudant-chef à titre exceptionnel le 15 juin 1944, André Mazana débarque le
            17 août avec son unité à Fréjus, revenant en vainqueur sur le sol de France quitté quatre ans plus
            tôt pour l'exil. Il réalise enfin son vœu : participer à la libération de la France.
                        Suivent des combats acharnés au Mont Redon et à Hyères, où il mène ses hommes au
            cœur du combat avec la même foi et la même énergie.
                        Le matin du 22 août, à Lavalette près de Toulon, il entraîne sa section de mitrailleuses
            sur  une  colline  boisée  fortement  tenue  par  l'ennemi,  pour  appuyer  une  unité  de  voltigeurs
            durement  éprouvée.  L'adjudant-chef  Mazana  tient  un  point  clé  du  terrain  pendant  trois  heures,
            jusqu'à l'arrivée des renforts, mais il est mortellement blessé par une rafale de mitraillette, alors
            qu'il reconnaît un nouvel emplacement pour l'un de ses groupes. L'adjudant-chef Mazana est cité à
            l'ordre de l'armée, et décoré de la croix de la libération à titre posthume.
                        Deux jours plus tard, Toulon est libérée.

                        Français libre de la première heure, l'adjudant-chef Mazana estimait avoir choisi " la
            meilleure part " en s'engageant ainsi pour " la guerre sainte de la libération de la France ".

                        Sous-officier  ardent  et  énergique,  au  moral  indestructible,  aimé  pour  son  esprit
            d'équipe, il est allé au bout de son devoir.
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