Page 33 - Recueil Pro Patria 151 à 300
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hristian GENETEL est né le 29 septembre 1959 à Amiens, Il est le dernier d'une
famille de quatre enfants.
Sa jeunesse s'écoule heureuse entre Amiens, le Havre et Dijon, affectations
successives de son père, adjudant-chef du service des Travaux du Génie.
Arrivé à l'âge adulte, c'est tout naturellement qu'il suit l'exemple de son père et de ses
frères en se tournant vers le métier des armes ; il sait qu'il pourra y satisfaire sa soif d'idéal et
d'action.
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Le 1 décembre 1977, if contracte un engagement au titre de l'École Nationale des Sous-
Officiers d'Active et rejoint Saint-Maixent, maison mère des sous-officiers, pour y apprendre son
métier de chef.
Ses instructeurs ne tardent pas à remarquer sa vivacité d'esprit, la sûreté de son jugement,
l'aisance et la fermeté de son commandement. Il a l'étoffe d'un chef.
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Le 1 septembre 1978, au terme de sa formation, Christian GENETEL est nommé
maréchal des logis et choisit l'arme de l'Artillerie, spécialité Transmissions. Il rejoint alors l'école
des Transmissions d'Agen pour y recevoir sa formation de spécialité et y préparer un certificat
technique d'exploitant radiotélégraphiste qu'il obtient brillamment.
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Mûr pour assumer pleinement ses responsabilités de sous-officier, il choisit de servir au 12
régiment d'artillerie à Oberhoffen, régiment de tradition de l'Alsace qu'il rejoint le 26 février 1979. Il
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est alors affecté à la 3 batterie de tir, où il exercera durant près de 5 ans les fonctions de sous-
officier Transmissions de batterie, tout en acquérant la spécialité d'observateur.
GENETEL est très vite estimé de tous. Ses pairs apprécient son entrain, sa bonne humeur
et son sens de la camaraderie. Ses chefs l'estiment pour sa disponibilité, sa compétence et sa
rigueur dans le service. Malgré son jeune âge, il compte bien vite parmi les meilleurs sous-
officiers.
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Reçu parmi les plus jeunes de sa promotion au certificat militaire du 2 degré, il est promu
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maréchal des logis-chef le 1 octobre 1983. Tous les espoirs de carrière lui sont permis.
Il a tout juste 24 ans.
Début novembre, le régiment est désigné pour détacher une batterie au Liban dans le
cadre de la Force Multinationale de Sécurité à Beyrouth. GENETEL se porte aussitôt volontaire.
Il participe alors à la mise sur le pied de guerre et à l'entraînement de cette unité où ses
qualités humaines et professionnelles font merveille.
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Débarquée à Beyrouth dans la nuit du 1 au 2 décembre 1983, la batterie rejoint sa
position à l'est de la ville et en entreprend l'aménagement. Pour GENETEL et ses camarades, la
tâche ne manque pas : mouvements, perceptions, équipement de la position, installation des
lignes, ... Calme, confiant, attentif à tout, il donne de lui une image de force et de sérénité.
Le mercredi 14 décembre, alors que des tirs d'artillerie s'abattent sur la ville, l'observatoire
de Beit-Méri est activé vers 15 h 00 par l'équipe à laquelle il appartient. Durant tout l'après-midi,
avec l'officier observateur, il repère l'origine des trajectoires, et retransmet les positions de
batteries en action.
Vers 22 h 30, une rafale tombe à proximité et une roquette GRAD de 122 mm atteint
l'observatoire.
Des éclats frappent le maréchal des logis-chef GENETEL qui s'écroule mortellement
atteint.
La Médaille militaire décernée à titre posthume et la croix de la Valeur militaire avec citation
à l'ordre de l'armée sont venues rendre un dernier hommage à ce jeune sous-officier, digne des
plus pures traditions militaires, mort pour la France et la construction de la paix à l'âge de 24 ans.