Page 31 - Recueil Pro Patria 151 à 300
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                          lovis  CRESTE  est  né  le  25  février  1927  à  Bon-Encontre  dans  le  Lot-et-Garonne.
                          Quatrième d'une famille de six enfants, il quitte très jeune l'école pour travailler dans
                          une ferme.

                    Lorsque la guerre éclate en 1939, il a 12 ans : la défaite de 1940, l'Armistice et l'occupation
            allemande marquent profondément son esprit.

                    En mai 1944, répondant à l'appel des armes, il rejoint la résistance. Avec le bataillon de
            marche  FFI  Néracais,  il  participe  à  la  libération  de  la  région  et  subit  le  baptême  du  feu.  En
                                                                                      e
            septembre, alors qu'il a tout juste 17 ans et demi, il s'engage, au sein du 4  régiment de tirailleurs
            tunisiens.
                    Nommé  caporal  en  février  1945,  il  vit  alors  des  heures  glorieuses  et  des  moments
            historiques  :  la  libération  de  l'Alsace,  le  franchissement  du  Rhin,  la  prise  de  Stuttgart  puis  la
            capitulation de l'Allemagne,
                                                                                                            e
                    La  guerre  achevée  en  Europe,  il  se  porte  volontaire  pour  l'Extrême-Orient  Avec  le  6
            régiment d'infanterie coloniale, il participe aux opérations de pacification de Cochinchine, du Sud-
            Annam  et  du  Tonkin  et  s'y  fait  remarquer  par  son  courage  et  son  esprit  de  décision.  Lorsqu'il
            regagne  la  France  en  août  1947,  il  est  titulaire  de  la  croix  de  guerre  des  théâtres  d'opérations
            extérieures avec trois citations.
                    Il a tout Juste 20 ans.
                                                                                      e
                    Volontaire  pour  un  second  séjour  en  Indochine,  il  rejoint  le  3   bataillon  de  marche
                                                                                    er
            d'Extrême-Orient  déployé  au  Centre-Vietnam.  Promu  caporal-chef  le  1   juillet  1948,  il  participe
            avec son groupe de miliciens à tous les engagements de son bataillon. Sa conduite lui vaut une
                                                                        er
            nouvelle citation puis sa nomination au grade de sergent, le 1  janvier 1950.
                    Brillant chef de commando et entraîneur d'hommes infatigable, il est encore cité à deux
            reprises durant l'année, avant de recevoir la plus belle des récompenses, la Médaille militaire, qui
            lui est concédée le 19 octobre 1950.
                    Il a alors 23 ans et totalise six titres de guerre.
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                    Affecté au 4  régiment d'infanterie coloniale à son retour d'Indochine, il est bientôt désigné
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            pour l'AOF et rejoint le 1  régiment de tirailleurs sénégalais à Saint-Louis, en mai 1952. Chef de
            section, il se consacre alors à l'instruction de ses tirailleurs et obtient de remarquables résultats qui
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            lui valent, le 1  juillet 1954, d'être promu au grade de sergent-chef.
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                    Après un bref séjour en France, il rejoint le 1  puis le 23  régiment d'infanterie coloniale au
            Maroc avant de faire mouvement sur Blida, en septembre 1956, en renfort des unités engagées
            dans les opérations de sécurité et de maintien de l'ordre en Algérie.
                    Il  participe  au  débarquement  de  Suez  puis  aux  opérations  menées  dans  la  région  de
            Miliana. La croix de la Valeur militaire et une citation récompensent son action dans le secteur du
            Djebel Zaccar.
                    Mis à la disposition des Affaires Algériennes en novembre 1957, il rejoint alors la SAS de
            Tachéta  Zougarra  et  se  consacre  avec  dévouement,  foi  et  enthousiasme  à  sa  mission  de
            pacificateur. Les brillants résultats obtenus dans son secteur lui valent une nouvelle citation.

                    Le  dimanche  26  octobre  1958,  dans  les  montagnes  de  Tachéta,  la  mort  surprend  le
            sergent-chef  Clovis  CRESTE,  qui  s'écroule  criblé  de  balles  lors  d'un  engagement  contre  une
            bande rebelle.
                    La  Légion  d'honneur  à  titre  posthume  et  une  citation  à  l'ordre  de  l'armée  sont  venues
            couronner  la  carrière  prestigieuse  de  ce  sous-officier,  digne  des  plus  pures  traditions  militaires,
            titulaire de neuf titres de guerre, et mort pour la France à 31 ans.
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