Page 253 - Recueil Pro Patria 151 à 300
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Sergent-chef Marc FLAMENT


                               arc FLAMENT est né le 7 octobre 1929 à Bordeaux dans une famille de boulangers. Il
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                               fait de courtes études avant d'intégrer les Beaux-arts section peinture. A 18 ans après
                               le décès de ses parents, il s'engage pour 3 ans au 6  bataillon colonial de commandos
                               parachutistes pour servir en Indochine.
                        Breveté  parachutiste  le  7  octobre  1948,  il  débarque  à  Tourane  dans  l'Annam  en  juin  1949.
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            Nommé caporal le 1  janvier 1951, il rejoint la 11  compagnie du 6  bataillon de parachutistes coloniaux.
            Arrivé au terme de son contrat, il rentre en France à l'été 1951.
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                        En avril 1952, toujours attiré par l'Asie et l'action, il se rengage à la 1  demi-brigade coloniale
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            de commandos parachutistes. Nommé caporal-chef le 1  août 1952, il est affecté à la base aéroportée Sud.
            Détaché au groupement de commandos mixtes aéroportés (GCMA), il se distingue le 30 décembre 1952
            lors d'une opération de diversion sur les arrières puis le 23 avril 1953 au cours de l'opération amphibie «
            RIFF ». Assez grièvement blessé à la cuisse, il s'empare avec son groupe de ses objectifs sous le feu des
            armes automatiques ennemies. Pour son courage, son esprit de décision au combat, il est cité à l'ordre du
            corps d'armée et reçoit la Croix de guerre des Théâtres d'Opérations Extérieures.
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                        Promu  sergent  le  1   août  1953,  il  effectue  de  nombreux  raids  avec  la  «  flotte  pirate  »  des
            GCMA du Centre Annam. Chef de groupe apprécié pour son allant et sa bonne humeur dans les situations
            les plus délicates, il est pour ses actions d'éclat à nouveau cité à l'ordre de la brigade en septembre 1953
            puis à l'ordre du corps d'armée en mars 1954 pour avoir entraîné ses hommes à l'assaut d'un village tenu
            par le Viêt-Minh. En août 1954, il est affecté au service presse information.
                        Passionné par le dessin, il profite des moments de repos et d'attente pour réaliser des dessins
            humoristiques sur la vie des forces armées françaises en Indochine et les publie dès 1952 dans la revue
            militaire « Caravelle ». La guerre d'Indochine terminée, il rentre à Bordeaux en février 1956. Avide d'action, il
            écourte son congé pour rejoindre l'Algérie.
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                        Affecté  comme  reporter  dessinateur  à  la  10   division  parachutiste,  il  débarque  à  Alger  le  24
            juillet  1956.  Désigné  comme  photographe,  il  se  découvre  une  nouvelle  passion  et  réalise  son  premier
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            reportage lors de la campagne de Suez en 1956. A son retour, il se fait affecter en juillet 1957 au 3  régiment
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                        Le sergent FLAMENT devient alors le photographe fétiche de « Bruno » et des parachutistes. Il
            est de toutes les opérations et de tous les combats, saute à deux reprises sur le Sahara, crapahutant avec
            les sections de tête et les commandos de chasse.
                        Faisant  l'admiration  de  tous  par  son  magnifique  élan  et  son  courage,  la  Croix  de  la  Valeur
            Militaire lui est décernée à l'ordre de la brigade puis du corps d'armée pour sa fougue et son action tout
            particulièrement lors des opérations dans l'Atlas Blidéen.
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                        Nommé sergent-chef le 1  avril 1958, il est décoré de la Médaille Militaire en décembre de la
            même année. En mars 1959, il est affecté à l'Etat-Major de l'arrondissement de Saïda. Armé de son appareil
            photo et au mépris du danger, il sillonne toute l'Algérie et se distingue comme reporter photographe pour son
            sens aigu de la mission et son comportement exemplaire au combat. Il est alors cité à 2 reprises à l'ordre de
            la brigade. Sa collection de photos de guerre regroupe 35 000 clichés. Il publie pas moins de 33 livres, dont
            les incontournables : « Piste sans fin » et « Aucune bête au monde », écrits avec le colonel BIGEARD.
                        En  avril  1961,  il  quitte  le  service  actif  pour  éviter  la  grisaille  et  la  routine.  Mais  l'armée  et  le
                                                                                                            re
            cinéma  l'attirent  toujours.  Après  10  ans  d'interruption,  il  est  rengagé  en  1971  comme  réalisateur  à  la  1
            compagnie  autonome  interarmées  du  cinéma  qui  devient  l'établissement  cinématographique  et
            photographique des armées (ECPA). Il y réalise près de 50 films.
                        Arrivé en fin de contrat le 9 avril 1974, le sergent-chef FLAMENT prend alors sa retraite mais
            continue à travailler régulièrement avec l'ECPA à titre civil. En 1982, il renoue avec la peinture, ouvre une
            galerie à Paris et entre dans la liste des peintres cotés. En 1988, il rachète et se lance dans la restauration
            et l'animation d'une forteresse médiévale : le château de Culan.
                        Il décède le 17 novembre 1991 et est inhumé dans les jardins de son château.
                        Remarquable combattant et chef charismatique, le sergent-chef FLAMENT est un sous-officier
            passionné par l'action. Dessinateur, photographe, écrivain et cinéaste, animé du souci constant d'honorer la
            mémoire de ses frères d'armes, il a immortalisé les scènes de vie, les actions d'éclats et les pages de gloire
            des forces françaises engagées sur de nombreux théâtres.
                        Médaillé militaire et sept fois cité, il fait partie de ces sous-officiers d'exception qui méritent tout
            particulièrement d'être donné en exemple aux jeunes générations.
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