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Adjudant Pierre MARCHAND


                             ierre  Marchand  est  né  le  27  septembre  1924  à  Brest  dans  le  Finistère.  Il  entre  en
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                             résistance  dans  la  région  de  Bressuire  (79)  le  6  juin  1944  et  sert  dans  les  Forces
                             Françaises  Libres  jusqu'à  la  Libération.  Il  se  distingue  avec  ses  camarades  lors  de
            l'embuscade du 26 août 1944 sur la route de Parthenay où, grâce à son initiative, neuf soldats allemands
            sont tués et un camion ennemi est détruit. Cette action lui vaudra d'être cité un an plus tard et décoré de la
            Croix de Guerre 1939-1945 avec une étoile de bronze.
                                                                   e
                        Attiré par le métier des armes, il s'engage au 114  régiment d'infanterie de Saint-Maixent-l'Ecole
                                                                  er
            le  4  octobre  1944.  Fait  prisonnier  par  les  allemands  le  1   mars  1945  à  Courçon  d'Aunis,  il  parvient  à
            s'évader le 28 avril grâce à la complicité d'un compagnon d'arme. Nommé caporal le 14 mai 1945, il est
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            muté  en  Allemagne  dans  les  unités  de  soutien  de  la  9   division  d'infanterie  coloniale  puis  est  nommé
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            caporal-chef le 1  janvier 1946. Le 28 novembre 1946, il débarque à Haiphong en Indochine et rejoint la 13
            compagnie d'ouvriers du matériel. Exemplaire, il accomplira sa mission avec dévouement jusqu'au 23 janvier
            1948, date de son retour en France. Il quitte le service actif le 17 juillet 1948 et se retire à Bressuire.
                                                                er
                        Le 18 janvier 1949, il se rengage au titre du 1  Bataillon Colonial de Commandos Parachutistes
            et  obtient  son  brevet  militaire  de  parachutiste  le  27  mai.  Il  est  nommé  sergent  le  16  octobre  et  part  de
            nouveau en Indochine  le  8 décembre. Il se distingue en particulier le  26 juillet 1950, à Hung  Loi au  Sud
            Annam, puis le 8 mars 1951 à Hatien où il est parachuté avec son groupe afin de sécuriser une zone de
            saut. Sous-officier d'élite, chef de groupe énergique et dynamique, il continue le combat à Hong Chong, où,
            en  tête  de  la  compagnie,  il  bouscule  les  éléments  retardateurs  ennemis  en  leur  infligeant  des  pertes
            permettant d'atteindre les objectifs dans les meilleurs délais. Il est, une deuxième fois, cité et décoré de la
            Croix de Guerre des Théâtres des Opérations Extérieurs avec une étoile de bronze.

                        Le 11 octobre1951, lors de l'attaque du village de An Ky, son groupe se retrouve isolé du reste
            de la section. Alors qu'une arme automatique empêche une section voisine de progresser, il se lance sans
            hésiter à l'assaut avec son groupe. Mais la puissance du feu est trop importante et, arrivé à quelques mètres
            seulement  de  la  position  ennemie,  il  doit  organiser  le  repli  de  ses  hommes.  N'oubliant  aucun  blessé,  il
            transporte lui-même son tireur FM. A nouveau cité, il obtient une troisième étoile de bronze.

                        Sa valeur n'ayant d'égal que son courage, il se distingue le 10 décembre 1951 au Bavi. Son
            groupe  se  trouvant  en  tête  de  la  section,  assailli  par  un  adversaire  déterminé,  il  est  pris  sous  le  tir  de
            l'ennemi. Malgré le feu nourri, il reste accroché au terrain. Ne subissant pas l'effort de l'adversaire, il réussit
            à dégager son groupe encerclé. Profitant de la situation, il barre ensuite la route aux éléments rebelles qui
            tentaient  de  prendre  sa  section  par  le  flanc.  Par  sa  manœuvre  audacieuse,  il  contribue  au  succès  de  la
            mission de sa section. Pour ce fait de guerre remarquable, il est cité à l'ordre de l'armée et se voit conférer la
            Médaille Militaire.

                        De retour en France en mars 1952 au Bataillon Colonial de Commandos Parachutistes, il est
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            nommé  sergent-chef  le  1   octobre  1953  et  obtient  le  brevet  militaire  de  moniteur  parachutiste  le  30
            novembre.  Il  se  porte  volontaire  pour  servir  Outre-Mer  et  est  affecté  au  Groupement  Colonial  de
            Commandos Parachutistes à Madagascar le 28 mai 1954.
                        Le 26 janvier 1957, il rejoint le Détachement d'Instruction des Troupes Coloniales de Marseille
            puis le 26 mai de la même année, comme adjudant, le Bataillon de Parachutistes Coloniaux de Bayonne. Le
             er                        e
            1  juin 1958, il est muté au 8  Régiment de Parachutistes Coloniaux pour être immédiatement engagé en
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            Algérie. Participant à toutes les actions de la 4  compagnie à la tête de la section de commandement, il fait
            une fois de plus preuve des plus belles qualités militaires au djebel Kalaat El Hafsi le 9 janvier 1959. Entrant
            le premier au contact des rebelles fortement armés et solidement retranchés, il entraîne ses hommes dans
            un  furieux  combat.  Gardant  son  sang-froid  dans  une  situation  délicate,  il  permet  la  mise  en  place  des
            renforts et la riposte, mais s'écroule soudain, grièvement blessé à la tête.


                        Evacué par ses hommes, l'adjudant Marchand décède des suites de ses blessures à l'issue des
            combats. Il est cité à l'ordre de l'armée et est nommé chevalier de la Légion d'Honneur à titre posthume.

                        Toujours volontaire et audacieux, l'adjudant Marchand a démontré des qualités de chef et de
            combattant hors du commun en toutes circonstances. Sa détermination, son engagement au combat et sa
            bravoure sont dignes d'éloges. L'action de ce sous-officier, Mort pour la France, est un exemple pour les
            jeunes sous-officiers.
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