Page 199 - Recueil Pro Patria 151 à 300
P. 199
Adjudant-chef Pierre COSSET
P
ierre Cosset est né le 18 décembre 1924, à Cayenne, dans une famille
d’agriculteurs. En août 1945, il est appelé sous les drapeaux au sein du Bataillon
d’Infanterie Coloniale de la Guyane. Un an plus tard, il s’engage au titre du
re
groupe des Antilles. En 1947, alors qu’il est nommé à la distinction de 1 classe, il est rengagé
pour quatre ans au titre du Corps Expéditionnaire Français d’Extrême-Orient. Quittant Cayenne, il
découvre bientôt la Métropole avant de poursuivre sa route vers l’Indochine.
Débarquant à Saigon en 1948, le jeune Cosset va sillonner l’Indochine au gré des
opérations qui le font intervenir en Cochinchine, en Annam et au Tonkin. Il est nommé caporal le
er
1 octobre 1949. A la fin du mois de décembre, alors que quatre bataillons viêt-minh menacent le
re
poste de Sam Neua au Nord-Laos, il est parachuté, en renfort de la garnison, avec la 1
e
compagnie du 5 Bataillon Colonial de Commandos Parachutistes. Deux mois plus tard, sous les
ordres du chef de bataillon Romain-Desfossés, il participe à l’opération aéroportée sur le poste de
Nghia-Do, encerclé et déjà en partie détruit par le Viêt-Minh. Parachutés dans les pires conditions
e
au beau milieu des éléments viêt-minh, les paras du 5 et du 3 BCCP parviennent à dégager le
poste et pourchassent l’adversaire qui laisse plus de 300 cadavres sur le terrain. Le 22 juillet 1950,
Pierre Cosset est nommé au grade de caporal-chef. Arrivant en fin de séjour, il embarque à Saigon
pour la Métropole. Rengagé pour trois ans, en juin 1951, il effectue un second séjour en Indochine
e
où il débarque en janvier 1952 dans les rangs du 3 Bataillon de Parachutistes Coloniaux. En août,
il prend part, en Annam, à l’opération « Sauterelles » déclenchée au nord de Quang Tri contre le
régiment 101. Après avoir débarqué sur la côte, il se distingue lors de l’attaque du village de Vinh-
er
Phuong et obtient une nouvelle citation. Il est nommé sergent le 1 octobre 1952. Il rejoint peu
après le camp retranché de Na San, aménagé au Sud de la Rivière Noire pour freiner l’offensive
er
viêt-minh qui balaie le Pays Thaï. Le 1 décembre, il participe à la contre-attaque visant à
reprendre le point d’appui 24 tombé la nuit précédente. Malgré la violence du feu adverse il
n’hésite pas à s’élancer à la tête de son groupe et conquiert son objectif, se faisant une nouvelle
fois remarque par son allant et sa bravoure. En 1953, il devient chef de section au 5e Bataillon de
Parachutistes Vietnamiens, le célèbre « Bawoan ». Le 6 octobre, lors de l’opération « Brochet »,
dans le delta du Tonkin, il est blessé au pied par un piège alors qu’il entraîne ses hommes à
l’assaut d’un village. En fin de séjour, il rejoint Diên Biên Phu et prend part aux opérations menées
à partir de la base aéroterrestre. En décembre, son bataillon est engagé sur la piste de Laï Chau
en direction du poste de Muong Pon. Violemment attaqués dans le massif du Pu Ya Tao par un
ennemi très supérieur en nombre, les parachutistes font face. Cosset parvient à maintenir la
cohésion de sa section et à contenir l’adversaire auquel il inflige des pertes sérieuses. Plusieurs
fois cité au cours de ce second séjour, le sergent Cosset regagne, en 1954, la Métropole puis la
Guyane.
e
Affecté peu après à l’escadron de reconnaissance du 2 Régiment de Parachutistes
Coloniaux commandé par le colonel Château-Jobert, il rejoint l’Algérie. C’est alors qu’éclate la
crise de Suez. Parachuté sur Port Fouad le 5 novembre 1956, il arrive au sol sous les tirs nourris
des soldats égyptiens. Il parvient cependant à regrouper son peloton et commence aussitôt le
nettoyage de la zone, causant de lourdes pertes à l’ennemi. Rentré en Algérie en décembre 1956,
il restera en Afrique du Nord jusqu’en avril 1958.
De novembre 1958 à juillet 1966, il sert successivement au Sénégal, en Côte-d’Ivoire,
en Haute-Volta puis de nouveau en Algérie. Promu au grade de sergent-chef en 1959, il reçoit la
médaille militaire en 1960 et obtient ses galons d’adjudant en 1963.
En 1966, l’adjudant Cosset effectue un changement d’arme et rejoint, en Allemagne, le
e
re
32 Régiment d’Artillerie lourde divisionnaire. Il sert ensuite à l’état-major de la 1 Division blindée
où il se fait remarquer par ses qualités humaines. En 1972, il est fait Chevalier dans l’ordre
national du Mérite. Le 1er janvier 1973, il est promu au grade d’adjudant-chef. Alors qu’il a pris sa
retraite en 1979, il s’éteint le 26 avril 2000 à l’âge de 76 ans. Médaillé militaire, Chevalier dans
l’Ordre National du Mérite, plusieurs fois cité, l’adjudant-chef Cosset a connu une carrière
particulièrement bien remplie. Ses qualités de combattant et de chef, son courage et sa volonté,
son endurance et sa joie de vivre constituent le plus bel exemple pour les jeunes générations.