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Adjudant-chef Pierre COSSET


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                              ierre  Cosset  est  né  le  18  décembre  1924,  à  Cayenne,  dans  une  famille
                              d’agriculteurs. En août 1945, il est appelé sous les drapeaux au sein du Bataillon
                              d’Infanterie  Coloniale  de  la  Guyane.  Un  an  plus  tard,  il  s’engage  au  titre  du
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            groupe des Antilles. En 1947, alors qu’il est nommé à la distinction de 1  classe, il est rengagé
            pour quatre ans au titre du Corps Expéditionnaire Français d’Extrême-Orient. Quittant Cayenne, il
            découvre bientôt la Métropole avant de poursuivre sa route vers l’Indochine.
                        Débarquant  à  Saigon  en  1948,  le  jeune  Cosset  va  sillonner  l’Indochine  au  gré  des
            opérations qui le font intervenir en Cochinchine, en Annam et au Tonkin. Il est nommé caporal le
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            1  octobre 1949. A la fin du mois de décembre, alors que quatre bataillons viêt-minh menacent le
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            poste  de  Sam  Neua  au  Nord-Laos,  il  est  parachuté,  en  renfort  de  la  garnison,  avec  la  1
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            compagnie du 5  Bataillon Colonial de Commandos Parachutistes. Deux mois plus tard, sous les
            ordres du chef de bataillon Romain-Desfossés, il participe à l’opération aéroportée sur le poste de
            Nghia-Do, encerclé et déjà en partie détruit par le Viêt-Minh. Parachutés dans les pires conditions
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            au beau milieu des éléments viêt-minh, les paras du 5 et du 3  BCCP parviennent à dégager le
            poste et pourchassent l’adversaire qui laisse plus de 300 cadavres sur le terrain. Le 22 juillet 1950,
            Pierre Cosset est nommé au grade de caporal-chef. Arrivant en fin de séjour, il embarque à Saigon
            pour la Métropole. Rengagé pour trois ans, en juin 1951, il effectue un second séjour en Indochine
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            où il débarque en janvier 1952 dans les rangs du 3  Bataillon de Parachutistes Coloniaux. En août,
            il prend part, en Annam, à l’opération « Sauterelles » déclenchée au nord de Quang Tri contre le
            régiment 101. Après avoir débarqué sur la côte, il se distingue lors de l’attaque du village de Vinh-
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            Phuong et obtient une nouvelle citation. Il est nommé sergent le 1  octobre 1952. Il rejoint peu
            après le camp retranché de Na San, aménagé au Sud de la Rivière Noire pour freiner l’offensive
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            viêt-minh  qui  balaie  le  Pays  Thaï.  Le  1   décembre,  il  participe  à  la  contre-attaque  visant  à
            reprendre  le  point  d’appui  24  tombé  la  nuit  précédente.  Malgré  la  violence  du  feu  adverse  il
            n’hésite pas à s’élancer à la tête de son groupe et conquiert son objectif, se faisant une nouvelle
            fois remarque par son allant et sa bravoure. En 1953, il devient chef de section au 5e Bataillon de
            Parachutistes Vietnamiens, le célèbre « Bawoan ». Le 6 octobre, lors de l’opération « Brochet »,
            dans  le  delta  du  Tonkin,  il  est  blessé  au  pied  par  un  piège  alors  qu’il  entraîne  ses  hommes  à
            l’assaut d’un village. En fin de séjour, il rejoint Diên Biên Phu et prend part aux opérations menées
            à partir de la base aéroterrestre. En décembre, son bataillon est engagé sur la piste de Laï Chau
            en direction du poste de Muong Pon. Violemment attaqués dans le massif du Pu Ya Tao par un
            ennemi  très  supérieur  en  nombre,  les  parachutistes  font  face.  Cosset  parvient  à  maintenir  la
            cohésion de sa section et à contenir l’adversaire auquel il inflige des pertes sérieuses. Plusieurs
            fois cité au cours de ce second séjour, le sergent Cosset regagne, en 1954, la Métropole puis la
            Guyane.
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                        Affecté peu après à l’escadron de reconnaissance du 2  Régiment de Parachutistes
            Coloniaux  commandé  par  le  colonel  Château-Jobert,  il  rejoint  l’Algérie.  C’est  alors  qu’éclate  la
            crise de Suez. Parachuté sur Port Fouad le 5 novembre 1956, il arrive au sol sous les tirs nourris
            des  soldats  égyptiens.  Il  parvient  cependant  à  regrouper  son  peloton  et  commence  aussitôt  le
            nettoyage de la zone, causant de lourdes pertes à l’ennemi. Rentré en Algérie en décembre 1956,
            il restera en Afrique du Nord jusqu’en avril 1958.

                        De novembre 1958 à juillet 1966, il sert successivement au Sénégal, en Côte-d’Ivoire,
            en Haute-Volta puis de nouveau en Algérie. Promu au grade de sergent-chef en 1959, il reçoit la
            médaille militaire en 1960 et obtient ses galons d’adjudant en 1963.
                        En 1966, l’adjudant Cosset effectue un changement d’arme et rejoint, en Allemagne, le
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            32  Régiment d’Artillerie lourde divisionnaire. Il sert ensuite à l’état-major de la 1  Division blindée
            où  il  se  fait  remarquer  par  ses  qualités  humaines.  En  1972,  il  est  fait  Chevalier  dans  l’ordre
            national du Mérite. Le 1er janvier 1973, il est promu au grade d’adjudant-chef. Alors qu’il a pris sa
            retraite en 1979, il s’éteint le 26 avril 2000 à l’âge de 76 ans. Médaillé militaire, Chevalier dans
            l’Ordre  National  du  Mérite,  plusieurs  fois  cité,  l’adjudant-chef  Cosset  a  connu  une  carrière
            particulièrement bien remplie. Ses qualités de combattant et de chef, son courage et sa volonté,
            son endurance et sa joie de vivre constituent le plus bel exemple pour les jeunes générations.
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