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Adjudant-chef HOANG CHUNG DZIM
H
oang Chung, plus connu sous son nom de guerre : Dzim, est né en 1925 à
Muong Khuông, petite bourgade du Haut-Tonkin située à l'est du Fleuve Rouge
et à proximité de la frontière de Chine. Il appartient au peuple nung, ethnie
montagnarde établie dans les hautes vallées du Nord-Viêtnam. Très tôt, le jeune Hoang Chung se
distingue par son endurance et sa vivacité d'esprit. A 16 ans, parlant les dialectes locaux et ayant
appris le vietnamien, le français et le chinois, il passe son certificat d'étude à l'école de Lao Kai.
L'occupation japonaise de l'Indochine donne à l'adolescent l'occasion de faire ses
premières armes en tant qu'agent de renseignement. Après le coup de force de mars 1945, il
apporte son aide aux Français pourchassés qui cherchent refuge en Chine. Arrêté et torturé par
les Japonais, il parvient cependant à survivre et à s'évader. Après la capitulation japonaise, il
poursuit la lutte contre les nationalistes vietnamiens soutenus par les Chinois. Découvrant les
méfaits du communisme, il ne va pas tarder à s'opposer au Viêt-Minh qui, dès 1945, cherche à
étendre son influence sur les populations montagnardes de la Haute-Région.
Lors du retour des Français au Tonkin, il contribue, en 1947, à la reprise de Lao Kai. Il
sert alors comme supplétif, suit un stage d'opérateur radio et rejoint le poste d'Hoang Su Phi sous
les ordres du capitaine de Bazin. Mais, sous la pression du Viêt-Minh, les Français abandonnent,
en 1950, leurs postes de la Haute-Région. Hoang Chung Dzim, replié sur Hanoi, reçoit alors une
formation parachutiste. Le 10 février 1951, il est largué sur Pha Long pour servir de radio et
d'adjoint chargé du renseignement à Chau Quan Lo, le redoutable chef méo, qui, dans les
montagnes du nord, anime le mouvement de résistance au Viêt-Minh. Mais en 1952, après de durs
combats, le maquis est anéanti par les communistes chinois appelés en renfort par le Viêt-Minh.
Dzim parvient cependant à échapper à l'encerclement et, après un long détour par la Chine,
reprend contact avec les forces françaises à Phong Tho. A la suite de cet exploit, il est cité à
l'ordre de l'armée et reçoit la croix de guerre des TOE avec palme.
De cette époque date son incorporation officielle au Groupement de Commandos
Mixtes Aéroportés, corps d'élite chargé, en Indochine, des opérations spéciales de contre-guérilla
et du soutien aux maquis autochtones. De 1952 à 1955, grâce à ses mérites, Dzim connaît un
avancement rapide, passant, en trois ans, de simple engagé volontaire au grade d'adjudant. Sous
le commandement de son ami, Ly Seo Nung, il ne tarde pas à s'illustrer de nouveau en participant,
durant l'été 1953, à la reprise de Phong Tho et à tous les combats qui marquent l'extension du
maquis « Cardamone » sur la rive droite du Fleuve Rouge. Ses qualités de combattant, ses talents
d'organisateur et son sens politique lui valent la médaille militaire avant qu'il ne soit, en 1955,
nommé Chevalier de la Légion d'Honneur.
Le drame de Diên-Biên-Phu, en 1954, annonce cependant le retrait français et la fin
des maquis au Nord-Viêtnam. Dzim trouve alors refuge au Laos où il continue à se battre contre
les communistes. En 1958, il est naturalisé français. Ce n'est qu'en 1963 qu'il débarque en France
avec sa famille. Il est affecté peu après au centre d'entraînement parachutiste de Cercottes où ses
connaissances et son expérience sont mises à profit. Le 1er janvier 1965, il est nommé adjudant-
chef. Prenant sa retraite en 1975, il poursuit inlassablement ses activités au service de la
communauté nung réfugiée en France et de ses frères montagnards restés au pays.
Hoang Chung Dzim s'éteint le 8 mars 2003 à Paris. Officier de la Légion d'Honneur,
médaillé militaire, titulaire de la fourragère des TOE à titre personnel et de nombreuses
décorations, il a servi son peuple et la France avec une abnégation totale et une fidélité éprouvée.
Tour à tour chef de commando et chef de maquis, ayant accompli avec succès les missions les
plus périlleuses. Ce magnifique sous-officier s'est toujours distingué par son intelligence, sa
persévérance et son courage à tout épreuve. Combattant d'élite et héros authentique, il inscrit
désormais son nom dans l'histoire militaire de la France et trace, pour les jeunes générations, la
voie à suivre.