Page 163 - Recueil Pro Patria 151 à 300
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ourama DEMÉ est né le 1 janvier en 1919 à Marsassoum, en Casamance, au sud
du Sénégal. En janvier 19399 il est appelé pour servir au 7 Régiment de Tirailleurs
Sénégalais cantonné à Dakar. Il y effectue un bref passage avant de rejoindre le 16
Régiment de Tirailleurs Sénégalais situé à Cahors. En 1939, il transforme son ordre d'appel en
engagement volontaire. Dès septembre, il participe, sous les yeux du colonel de Gaulle, à la prise du
village allemand de Schweix. Après l’hiver passé dans le sud de la France, son régiment remonte en
Lorraine en avril 1940, puis, le mois suivant, il est dirigé sur la Somme où il participe à une violente
contre-attaque visant à détruire les têtes de pont allemandes. Le tirailleur DIEMÉ est alors fait
prisonnier par les Allemands et emmené à Berlin, au stalag 10B. Transféré dans un camp des Landes,
il réussit une périlleuse évasion en mars 1942.
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Il rejoint Dakar et, début 1943, se rengage au 17 Régiment de Tirailleurs Sénégalais.
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Quelques mois après, il part au Maroc. Il est versé au 16 RTS, régiment de maintenance de l'Armée B
en formation. En septembre 1944, il débarque à Toulon et participe à la libération de la France. Il
retourne au Maroc en 1945.
En 1946, il est nommé caporal. L'année d’après il retrouve le Sénégal jusqu'en 1948,
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année de sa promotion au grade de caporal-chef. Il débarque à Marseille peu après et intègre le 29
Bataillon de Marche de Tirailleurs Sénégalais qui vient tout juste d'être formé dans la région de Fréjus,
afin de servir de renfort en Indochine.
De 1949 à 1951, il effectue, avec son bataillon, un premier séjour au Tonkin. A peine
débarqué à Haïphong, il prend part, dès la mi-août 1949, à l’opération « Canigou » dont l’objectif est la
réoccupation de la province de Vinh-Yen, à 80 km au nord-ouest d'Hanoï. Doté d'un sens aigu du
devoir et d'exceptionnelles qualités de « meneur d'hommes », il refuse d'être évacué bien que blessé
par une mine lors des combats de Tam Long en octobre 1949. La croix des TOE avec citation à l'ordre
du régiment lui est décernée en récompense de sa bravoure. Il occupe ensuite le poste de Cho-Vang, à
partir duquel, il effectue de nombreuses patrouilles et coups de main. En juin-juillet 1950, il gagne une
deuxième étoile, en argent, pour avoir pris d'assaut un village fortifié et réussit plusieurs embuscades.
Entre-temps, il est promu sergent pour faits de guerre. Toujours à Cho-Vang, il s’illustre, une fois de
plus, en défendant vaillamment son poste contre les attaques vietminh de la fin décembre, prémices de
la bataille de Vinh Yen. Une première palme décernée par le général de Lattre de Tassigny en
personne vient récompenser ce fait d'armes.
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De 1953 à janvier 1955, il effectue un deuxième séjour au Tonkin. C'est au sein du 2
Bataillon de Marche d'Afrique Centrale Française qu'il se distingue à nouveau et obtient sa deuxième
palme à Phong-Doanh, en juin 1953, en menant une violente contre-attaque. En août, il est décoré de
la médaille militaire. En février 1954, à Than Van, nouveau fait d'armes et troisième palme. En juillet, il
est promu au grade de sergent-chef.
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De 1956 à 1959, il combat avec le 23 Régiment d'Infanterie Coloniale en Algérie. En 1956,
il prend part à l'expédition d'Egypte. L'année d'après, aux abords de l'oued Cheurfa, dans l'ouest
algérien, il détruit un camp ennemi. La croix de la valeur militaire avec une étoile de bronze lui est
décernée en reconnaissance de ce fait de guerre. En 1958, il est promu adjudant.
En 1960, à l'indépendance du Sénégal, il est libéré de ses obligations à l'égard des forces
armées françaises. Il sert alors immédiatement dans l'armée sénégalaise au sein du bataillon de
marche de l'ONU qui intervient au Congo belge.
En 1965, il prend sa retraite militaire à Saint-Louis où il devient membre de l'Association
des Anciens Combattants de l'Union Française, regroupant essentiellement les anciens d'Indochine.
En 1989, il revient vivre en France. Il fait partie de l'Association d'Entraide des Membres de
la Légion d'honneur et de l'Association des Anciens Combattants de Sarcelles.
En 1996, c’est le président de la République en personne, François Mitterrand, qui lui
adresse une correspondance lui annonçant qu’il vient dʼobtenir la nationalité française.
Commandeur de la Légion dʼHonneur, médaillé militaire, lʼadjudant DIEMÉ sʼéteint le 6 juin
1999 à l’âge de 80 ans. Ce sous-officier exemplaire des Troupes Coloniales et des Tirailleurs
Sénégalais demeure dans les mémoires comme un soldat calme en toutes circonstances, pugnace et
volontaire, comme un chef ayant su galvaniser, dans les moments difficiles, les hommes placés sous
son commandement. Ces hommes dont il a toujours suscité lʼadmiration durant toutes les années qu’il
a vouées au service de la France dʼabord, puis du Sénégal, ces deux patries qu’il unissait dans son
cœur.