Page 157 - Recueil Pro Patria 151 à 300
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J   ean  BERTOLI  est  né  le  31  mai  1917  à  Cavaillon,  dans  le  Vaucluse.  Il  exerce  la
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                        profession  de  cuisinier  lorsqu'à  20  ans,  il  décide  de  s'engager  au  24   Régiment  de
                        Tirailleurs Sénégalais, à Perpignan.
                    Affecté en 1939 au Centre de Motorisation des Troupes Coloniales de Fréjus, il est désigné
             pour servir au Tchad au sein d'un peloton d'automitrailleuses. Le 26 août 1940, suite à l'appel du
             général de Gaulle, il rallie les Forces Françaises Libres avec le Régiment de Tirailleurs Sénégalais
             du Tchad.

                    Avec  la  Compagnie  Portée  du  colonel  Leclerc,  il  participe  de  janvier  à  mars  1941,  aux
             opérations  de  Koufra,  immense  oasis  libyenne  dont  la  conquête  constitue  la  première  grande
             victoire de la France Libre. En février, il se distingue une fois de plus, par son calme et son courage,
             lors des combats contre les forces italiennes et obtient sa première citation sur la croix de guerre
             1939-1945. Il rejoint ensuite Faya-Largeau, dans l'attente de renforts.
                    Il  est  promu  caporal  et,  en  février-mars  1942,  il  participe  avec  la  1ere  Compagnie  de
             Découverte et de Combat aux raids sur les postes italiens du Fezzan, dans le sud-ouest de la Libye.
             Au cours d'une de ces missions, ayant reçu l’ordre d'attaquer le fort dʼEl-Gatroum, il s'illustre en
             pénétrant par surprise dans la position et fait prisonnier le commandant du poste italien. A la suite
             de cette action d'éclat il est promu sergent et proposé pour la Croix de la Libération. peu après, il est
             cité une seconde fois pour avoir contribué à réduire la garnison ennemie de Tedjeré.

                    De novembre 1942 à janvier 1943, au sein de la colonne Leclerc, il participe à la conquête
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             du  Fezzan,  puis  de  la  Tripolitaine.  Son  unité  rejoint  peu  après  la  8   Armée  britannique  de
             Montgomery qui apprête à se lancer à l'assaut de la Tunisie solidement défendue par l'Afrikacorps
             du général Rommel. En mars 1943, les Français mettent en déroute une brigade blindée ennemie à
             Ksar-Rhilane.
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                    En octobre de la même année, Bertoli est affecté au 1  Bataillon du Régiment de Marche du
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             Tchad. Le RMT fait partie de la 2  Division Blindée nouvellement créée au Maroc et équipée de
             matériel américain. En avril 1944, il embarque pour lʼAngleterre. Il débarque en Normandie le 4 août
             1944.  Blessé  par  éclats  d’obus  à  Carrouges  quelques  jours  plus  tard,  il  ne  peut  rejoindre  son
             régiment que le 5 novembre dans les Vosges mais participe à la campagne dʼAlsace. Enfin, lors de
             la campagne dʼAllemagne, il découvre avec ses camarades un camp de concentration et prend part
             à la chute du nid d’aigle dʼHitler à Berchtesgaden. Son comportement lui vaut dʼobtenir la médaille
             militaire et une citation à l’ordre de l’armée.
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                    Sergent-chef à la fin de la guerre, il renouvelle son engagement, d'abord au titre du 1  RMT,
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             en 1946, puis, en 1948, à la 1  Demi-Brigade Coloniale de Commandos Parachutistes, située à
             Vannes-Meucon. Il retrouve aussitôt l'Afrique Equatoriale Française, et sert à Brazzaville jusqu'en
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             1951. De 1952 à 1954, il combat en Indochine, au sein du 3  Bataillon de Parachutistes Coloniaux.
             Sa bravoure de chef du Commando n° 9 lui vaut d'être cité à l'ordre de la division et il reçoit la croix
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             des  Théâtres  d'Opération  Extérieurs.  En  1954-1955,  au  sein  du  8   Bataillon  de  Parachutistes
             Coloniaux, il participe aux opérations de pacification en Algérie, notamment dans les Aurès.
                    En 1955, sonne l'heure d'une retraite bien méritée avec le grade d'adjudant-chef. Il demeure
             cependant très actif puisqu'il devient instructeur civil pour les Préparations Militaires Parachutistes.
                    En 1956, il est nommé Régisseur d'Avances auprès du Bureau d'Aide aux Armées Alliées de
             l'intendance  à Strasbourg. Il  œuvre parallèlement dans de  nombreuses  associations patriotiques,
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             notamment l'Association de la France Libre, celle des Anciens combattants de la 2  DB, et celle des
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             Anciens du 1  RMT
                    L'adjudant-chef  Bertoli  disparaît  brusquement  le  31  octobre  1998.  Officier  de  la  Légion
             d'Honneur, compagnon de la Libération, médaillé militaire, ce sous-officier des Troupes Coloniales
             laisse  derrière  lui  l'image  d'un  soldat  volontaire,  audacieux,  et  emprunt  d'un  esprit  qui  a  fait
             l'admiration des grands de ce monde : l'esprit de la France Combattante.
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