Page 127 - Recueil Pro Patria 151 à 300
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                                aymond Morïn est né le 3 janvier 1929 à Sarrebrück, en Allemagne. Epris
                                d'aventure depuis son enfance, il s'engage à 18 ans, en avril 1947, au titre
                                du  18   régiment  de  transmissions  IRT).  Remarqué  d'emblée  par  son
              encadrement pour son aptitude au commandement, il est nommé caporal huit mois plus tard.
                                                               e
              En juillet 1948, le caporal Morin est affecté au 41  RT à Casablanca et sert pendant deux ans
              au Maroc. Au terme de son premier contrat de trois ans, il rentre en métropole.
                         A la même époque, à l'autre bout du monde, la Corée s'embrase. Suite à l'invasion
              de  la  Corée  du  Sud  par  les  communistes  du  Nord,  les  Nations  Unies  interviennent  et  les
              troupes  américaines  sont  engagées  contre  les  Nord-Coréens  et  les  Chinois  venus  à  la
              rescousse.  Le  caporal  Morin  se  rengage  le  15  juin  1951  au  titre  du  Bataillon  Français  de
              l'Organisation des Nations Unies et débarque à Fusan le 22 août 1951. Les Sino-Coréens ont
              été repoussés au nord du 38° parallèle et la guerre de mouvement se transforme en guerre de
              positions. La bataille de « Crève-cœur » débute le 15 septembre 1951 sur la cote 931.
                                                  ère
                         Ce jour là, au sein de la 1  compagnie, le caporal Morin a fait preuve d'un courage
              exceptionnel en allant récupérer, sous les jets de grenades ennemies, une mitrailleuse dont les
              servants  avaient  été  mis  hors  de  combat.  Il  remet  immédiatement  la  pièce  en  batterie  et
              poursuit le tir. Pour son action exemplaire, il est cité à l'ordre de la division. Un mois plus tard,
              aux abords de la cote 851, le caporal Morin est blessé lors du premier assaut mené par sa
              compagnie  face  aux  Chinois.  Il  refuse  son  évacuation  pour  être  auprès  de  ses  hommes.
              Modèle  de  courage  et  de  ténacité,  il  accroche  une  seconde  étoile  d'argent  sur  sa  croix  de
              guerre des TOE.

                         Le conflit s'enlise : après la victoire de « Crève-cœur », le bataillon se déplace vers
              le centre et l'ouest, et rejoint la zone du triangle de fer où il mène des actions de patrouilles,
              l'ennemi se refusant à tout accrochage. Au cours d'une de ces missions, le caporal Morin se
              distingue une fois de plus par son courage et son professionnalisme. Le 26 janvier 1952, il
              permet, par un tir précis, le décrochage en bon ordre de son groupe, pris sous le feu ennemi
              dans les ruines du village de Songjong. Il est cité à l'ordre de la brigade et est nommé au grade
              de caporal-chef le 31 mars de la même année. En août, il est décoré de la « Silver Star » pour
              faits de guerre, par le général commandant la 2° division d'infanterie américaine. Plus tard il
              reçoit la « Bronze Star Medal », récompensant ses actes de bravoure.
                         Au  terme  de son  séjour  en  Corée,  le  caporal-chef  Morin  rentre  en  métropole fin
                                                                                   e
              septembre 1952. Après ses permissions, il se rengage au titre du 28  bataillon de chasseurs
              alpins ; il est nommé sergent d'activé six mois plus tard. Le 16 juin 1954, le jeune sous-officier,
                                                                          e
              après l'obtention de son certificat interarmes, est muté au 60  régiment d'infanterie à Oran en
              Algérie. Le 27 juillet 1955, le sergent Morin, sous-officier de très grande valeur, est décoré de
              la  médaille  militaire.  M  est  nommé  au  grade  de  sergent-chef  six  mois  plus  tard.  Après  une
              formation  de  pilote  au  Luc  en  1957,  il  reçoit  un  ordre  de  mutation  pour  rejoindre  le  groupe
              d'hélicoptères n° 2, stationné à Sétif, en Algérie.
                         Le sergent-chef Morin se distingue aussitôt dans ses nouvelles fonctions. En moins
              d'un an, il totalise déjà 220 heures de vol opérationnel en AFN, où il effectue des missions
              périlleuses, avec  le souci permanent de poser ses commandos au plus près de l'ennemi. Il
              contribue  ainsi  à  l'anéantissement  de  plusieurs  bandes  adverses  et  à  la  récupération  d'un
              important  matériel.  Pour  son  sérieux  et  son  courage,  il  est  décoré  de  la  Croix  de  la  Valeur
              Militaire avec étoile d'argent. Mais le sergent-chef Morin continue à se distinguer sans cesse
              par son courage et son ardeur offensive. Cumulant les heures de vol tactique, il obtient une
                                                                            er
              deuxième étoile d'argent et est nommé au grade d'adjudant le 1  avril 1960.
                                    er
                         Muté  le  1   mai  1961  au  groupement  de  l'aviation  légère  de  l'armée  déterre
              (GALAT)  de  Baden-Baden,  en  Allemagne,  l'adjudant  Morin  est  un  sous-officier  remarqué
                                                                                                 er
              d'emblée  pour  ses  nombreuses  qualités  de  chef.  Il  est  nommé  adjudant-chef  le  1   octobre
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              1963 et rejoint le 14  GALAT de Sidi Bel Abbès. Deux ans après, il repart pour Baden-baden
              où, atteint par la limite d'âge, il prend sa retraite.
                         Décoré de la croix du combattant volontaire avec agrafe « Corée >» en 1985, il est
              fait chevalier de la Légion d'Honneur en 1988. L'adjudant-chef Morin s'éteint à soixante douze
              ans,  après  une  vie  consacrée  au  service  de  son  pays.  Sa  riche  carrière  témoigne  de
              l'engagement et des merveilleuses qualités de soldat et de chef de ce sous-officier exemplaire.
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