Page 121 - Recueil Pro Patria 151 à 300
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ndré Bizot est né le 4 février 1923 à Beaumont du Gâtinais, en Seine-et-
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                                 Marne. En septembre 1941, il s'engage pour trois ans à Châteauroux, au
                                 titre du 8  régiment de cuirassiers. Après sa formation initiale, il est affecté
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                en Algérie au 6e régiment de libres, au sein du 3  bataillon d'infanterie d'Afrique, stationné
                initialement à Tripoli.
                           Fin  1943,  Bizot  débarque  en  Angleterre  pour  suivre  des  stages  de  formation
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                parachutiste  et  commando.  Il  intègre  alors  le  3   régiment  de  chasseurs  parachutistes,
                dépendant du « Special Air Service » britannique. En août 1944, au cours des opérations «
                Harrod et Barker », il est parachuté en France pour encadrer les maquis de Saône-et-Loire,
                avec lesquels il combat pendant un mois. Il est blessé pendant ces opérations. Cité pour son
                                                                    er
                courage et son endurance, il est nommé sergent le 1  novembre 1944. Envoyé en Hollande
                le  8  avril  1945,  il  est  isolé  et  fait  prisonnier  par  les  Allemands.  Les  troupes  anglaises  le
                délivrent à la fin du mois. Il est démobilisé en octobre 1945.

                           Sa soif d'aventure demeurant toujours aussi vive, le sergent Bizot se rengage
                                                                                                er
                pour deux ans afin de servir en Extrême-Orient. Il est affecté en février 1948 au 1  bataillon
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                du 1  régiment de chasseurs parachutistes, comme chef de groupe. Une semaine plus tard,
                lors d'une embuscade dans le secteur d'Hoa Binh, il se distingue à la tête de ses hommes
                par  son  allant  et  son  esprit  de  décision.  Puis,  se  signalant  à  plusieurs  reprises  lors  de
                différentes opérations aéroportées, il est à nouveau cité. Sous-officier de grande qualité, il
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                est  nommé  sergent-chef  le  1   octobre  et  rejoint  la  base  aéroportée  Nord  comme  chef
                d'équipe de largage. Il participe à de multiples missions de ravitaillement par air au profit de
                postes et d'éléments isolés le long de la RC4. A la fin de son séjour en mars 1950, il est à
                nouveau cité et rentre en France.
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                           Le  12  septembre,  le  sergent-chef  Bizot  intègre  la  3   compagnie  du  bataillon
                français de l’ONU. Ce dernier se prépare au camp d'Auvours dans la Sarthe, pour participer
                aux  côtés  des  Américains  aux  opérations  en  Corée.  Il  débarque  le  29  novembre  1950  à
                Fusan.  Un  mois  plus  tard,  Bizot  est  décoré  de  la  médaille  militaire,  en  récompense  des
                campagnes précédentes.

                           Lors de ce séjour, il se distingue à de nombreuses reprises par son courage et
                son dynamisme. Sous-officier adjoint, il est cité en janvier 1951 pour avoir contre-attaqué en
                tête de sa section et repris un piton occupé par les Chinois. Puis, il force l'admiration de tous
                dans  les  combats  de  Twin-Tunnels,  en  février.  Dans  des  circonstances  particulièrement
                difficiles, il succède à son chef de section mort au combat. Poursuivant le corps à corps, il
                repousse à nouveau l'ennemi de sa position. Pour son action énergique et décisive, il est
                cité une nouvelle fois. Au mois de mai, sa détermination et son efficacité comme chef de
                section  sont  remarqués  par  les  autorités  américaines,  qui  lui  décernent  la  «  bronze  star
                medal ».
                           Le 28 septembre 1951 lors de l'opération Crèvecœur, il est blessé par balle et
                éclats de mortier dans le bras et au rein au cours d'un accrochage violent. Il est évacué vers
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                la métropole pour sa convalescence. Nommé au grade d'adjudant le 1  octobre, il est admis
                dans le corps des sous-officiers de carrière au mois de juillet 1952. Rétabli, il est muté le 5
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                août  de  la  même  année  à  la  7   compagnie  du  2   bataillon  du  18   régiment  d'infanterie
                parachutiste de choc, totalisant alors neuf citations sur ses deux croix de guerre.
                           L'adjudant  Bizot  est  ensuite  envoyé  successivement  en  Tunisie  de  juillet  à
                septembre 1954 et en Algérie de novembre à octobre 1955. Au cours de ce dernier séjour, il
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                est nommé au grade d'adjudant-chef. En avril  1956, il rejoint le 48  régiment d’infanterie,
                stationné à Oran, avec lequel il participe à l'interdiction du barrage sur la frontière algéro-
                marocaine. Le 27 janvier 1957, au cours d'une intervention dans son secteur, l'adjudant-chef
                Bizot est mortellement blessé par l'explosion d'une mine.
                           L'adjudant-chef  Bizot  a  incontestablement  été  un  grand  et  beau  soldat,  à  la
                pointe  des  combats  pour  la  France  et  pour  la  liberté.  La  croix  de  chevalier  de  la  Légion
                d'honneur  est  venue  lui  rendre  un  dernier  hommage,  en  témoignage  de  ses  hauts  faits
                d'armes, de son courage et de la détermination qui avaient forcé l'admiration de tous.
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