Page 117 - Recueil Pro Patria 151 à 300
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es nombreuses distinctions et ordres de chevalerie de l’Ancien Régime ayant été
abolis pendant la Révolution française, l’empereur Napoléon 1 créa un nouveau
les
tous
grades.
Mais
n’étaient
sous-officiers
les
de
militaires
principalement système Ainsi le 19 mai 1802, naissait la Légion d’honneur, récompensant
qu’exceptionnellement admis dans cet ordre.
Le 22 janvier 1852, un décret du Prince Louis-Napoléon Bonaparte, Président de la
République, instituait une décoration exclusivement destinée aux militaires non-officiers, la
médaille militaire. Elle était destinée à récompenser les mérites militaires des sous-officiers et
soldats blessés ou cités au combat ou qui s étaient distingués par leurs campagnes.
La médaille militaire fut remise pour la première fois à quarante-huit récipiendaires,
dans la cour des Tuileries, le 21 mars 1852, par le Président de la République en personne. A
cette occasion, il exprima dans un discours ce qu’était cette décoration :
« L’admirable institution de la Légion d’honneur perdait tout son prestige si elle n était
enfermée dans certaines limites. Cependant, combien de fois ai-je regretté de voir des soldats
rentrer dans leurs foyers sans récompense, quoique par la durée de leurs services, par des
blessures, par des actions dignes d’éloges, ils eussent mérité un témoignage de satisfaction de la
patrie ! C est pour le leur accorder que j ai institué cette médaille ».
La médaille militaire était née, ornant les glorieuses poitrines sur lesquelles elle venait
d’être accrochée. Elle acquit rapidement un immense prestige. Ainsi, de sa création à nos jours,
cent cinquante ans, jalonnés de conflits, ont vu des héros connus ou inconnus obtenir le ruban
jaune à liserés verts. Près d un million en furent honorés au cours des deux guerres mondiales ;
en ce cent cinquantième anniversaire, le nombre total de médaillés militaires est de plus de deux
cent mille.
Pour bien montrer l’importance de cette nouvelle récompense, Napoléon III qui la
portait lui-même, décida dès juin 1852 qu’elle serait aussi concédée aux officiers généraux, grands
croix de la Légion d honneur, ayant exercé en temps de guerre un commandement en chef devant
l’ennemi, ou ayant rendu des services exceptionnels. Il s’agit ainsi de la plus haute distinction que
puisse recevoir un officier général. Les maréchaux Lyautey, Juin, et de Lattre, entre autres, se la
virent conférer.
Par ailleurs, certaines personnalités étrangères, tels Winston Churchill ou le général
Eisenhower, reçurent également la médaille militaire.
Aucune disposition ne prévoyait initialement la concession de la médaille militaire à
des collectivités. Cependant, au cours de la guerre 1914-1918, elle a été conférée, par décret
présidentiel à cinq glorieux drapeaux déjà décorés de la Légion d honneur. Trois d entre eux
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demeurent : ce sont les drapeaux des chasseurs à pied, du 3 régiment étranger d’infanterie et du
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Régiment d’infanterie de chars de marine. Par la suite, a encore été décoré le fanion de la 3
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compagnie du 1 régiment de chasseurs parachutistes, unité décimée à Drakkar, au Liban en
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1983. Enfin, à l’occasion de son 150 anniversaire, la médaille militaire a été conférée aux
drapeaux de quatre écoles de sous-officiers : l’École des sous-officiers de gendarmerie de
Chaumont, l’Ecole nationale des sous-officiers d’active de Saint-Maixent, le Centre d’instruction
navale de Saint-Mandrier et l’Ecole de formation des sous-officiers de l’armée de l’air de
Rochefort.
Aujourd’hui, la Légion d honneur et la médaille militaire sont régies par un code
commun. Les deux plus hautes décorations françaises sont ainsi unies. Mais la médaille militaire,
seule entre toutes, récompense des actions et des services spécifiquement militaires. Elle honore
particulièrement la base et le sommet de la hiérarchie militaire. Continuant de symboliser des
vertus d’abnégation, de bravoure et de vétérance, elle récompense toujours la valeur et la
discipline.