Page 69 - Recueil Pro Patria 1 à 150
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Dans les heures qui suivent, le gouverneur de la Place adresse une
            proclamation à la population, pour lui déclarer que tout sera fait pour
            défendre  la  ville,  mais  que  la  situation  exige  de  tous  abnégation  et
            esprit de sacrifice. Aussitôt la lutte commence. Des succès sont tout
            d'abord  remportés,  lors  des  sorties  effectuées  pour  élargir
            l'étranglement. Le 3 Décembre, l'ennemi qui a concentré son artillerie,
            commence  un  bombardement  intensif.  Celui-ci,  qui  va  se  prolonger
            pendant  73  jours  ne  s'arrêtera  que  le  14  Février;  il  va  pratiquement
            interdire toute sortie. Pendant la même période, l'artillerie française
            riposte de tous ses feux et cause de lourdes pertes à l'ennemi.

                    La  population  est  contrainte  de  vivre  dans  les  caves  dans  des
            conditions  particulièrement  pénibles,  en  raison  du  froid,  intense  qui
            sévit  à  cette  époque  de  l'année.  Elle  est  l'objet  de  nombreuses
            tentatives  de  démoralisation  de  la  part  de  l'ennemi  qui  propage  de
            fausses nouvelles.

                    Au début de Février, alors que les combats ont cessé dans le reste
            de  la France,  seule  BELFORT  continue  la lutte.  Des tractations  seront
            cependant entreprises, rapidement pour arrêter les hostilités. Celles-
            ci cesseront le 14 Février. Une convention signée le 16 stipule que sur
            l'autorisation  du  Gouvernement  français,  le  Colonel  DENFERT-ROCHEREAU
            remettra  au  Général  VON  TRESKOW  la  Place  et  ses  forts,  et  que  la
            garnison,  en  raison  de  sa  valeureuse  défense,  sortira  librement  avec,
            les honneurs, de la guerre, en emmenant, le Drapeau, les armes et les
            archives.

                    Pendant  le  siège,  la  garnison  perdit  2.500  tués  et  de  nombreux
            blessés.  La  population  civile  eut  250  morts.  Les  constructions  de  la
            ville, des faubourgs et des villages environnant, subirent des dégâts
            très  importants.  Les  pertes  de  l'ennemi  furent,  plus  considérables
            encore.

                    Ainsi se terminait la Défense de BELFORT qui permit à cette ville,
            lors  du  traité  de  Francfort,  de  rester  française  et  à  la  France  de
            reconstituer sa frontière du Nord-Est.

                                                            *

                    Elèves Sous-Officiers de la 42°promotion, vous avez, été choisis
            pour  rappeler  et  perpétuer  les  vertus  de  courage,  de  volonté,  de
            ténacité et d'abnégation dont ont fait preuve tous ensemble, civils et
            militaires, dans la " Défense de BELFORT ".
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