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ECOLE NATIONALE DES SOUS-OFFICIERS
D’ACTIVE
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3° BATAILLON
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CARRIÈRE DU SERGENT/CHEF Camille ARSICAUD, DES TROUPES DE MARINE,
PARRAIN DES 65° ET 66° PROMOTIONS
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Né le 10 octobre 1928 à OULMES (Vendée), Camille ARSICAUD exerce d’abord la
profession d’ouvrier agricole à MARANS (Charente Maritime). Mais très tôt attiré par la carrière
des armes, il contracte en octobre 1945, à l’âge de dix-sept ans, un engagement de cinq ans au
titre du 2° régiment d’infanterie colonial.
Il est ensuite affecté au 1° Bataillon d’Infanterie colonial du MAROC qu’il rejoint en
ALGERIE en mai 1947.
Désigné pour continuer ses services en EXTREME-ORIENT où le Viet-Minh a déclenché la
guérilla depuis novembre 1945, il débarque à HAIPHONG (TONKIN) en mars 1948 et est affecté
à la compagnie autonome de commandement du secteur Nord-Ouest. Tout de suite, volontaire
pour toutes les missions, il se fait remarquer par son allant et sa disponibilité.
Nommé caporal le 1° janvier 1949, il prend la tête d’une section de partisan. Le 18 mai, à
BAN MAN (Tonkin), il réussit à s’infiltrer dans les positions de l’adversaire et lui inflige des
pertes sérieuses. La Croix de Guerre des T.O.E. avec étoile de bronze (citation à l’ordre de la
Brigade) récompense sa volonté de vaincre.
Nommé caporal-chef le 1° juillet 1949, il rengage de quatre ans, demande et obtient une
prolongation de séjour de six mois pour continuer à servir dans son unité qui est devenue une
compagnie du 3° Bataillon Thaï.
Rapatrié sur la métropole, il rejoint, à l'issue de son congé de fin de campagne, la
1° compagnie du 3° Régiment d' Infanterie coloniale, stationnée à MAISONS-LAFITTE. Chef de
groupe à l'instruction puis fourrier, il est noté comme un gradé sérieux, dévoué et consciencieux,
mais n’arrive pas, en garnison, à extérioriser toutes les qualités qu'il a manifestées sur le terrain.
Envoyé au peloton d'élèves-sergents à DREUX, il réussit son examen et, à son retour, occupe la
fonction de chef de groupe de fusiliers-voltigeurs.
Nommé sergent le 2 juin 1952, il repart pour l'INDOCHINE et se trouve de nouveau affecté
au 3° Bataillon Thaï, au TONKIN, en Haute-Région. Là, sur le terrain, au milieu de ses hommes,
sa personnalité peut s'exprimer pleinement. Adjoint au chef de poste de PAKHOM, il est noté
comme un chef énergique et adroit, courageux au combat, connaissant bien ses supplétifs et
réussissant parfaitement dans son commandement.
Muté au 2° Tabor Marocain en février 1953 pour faire partie de l'encadrement de la 389°
Compagnie Supplétive, il est affecté ensuite à la Compagnie de Commandement de la Zone
Autonome du Nord-Ouest et reçoit, bien que sergent, le commandement de la 248° Compagnie
Supplétive. Il se distingue de nouveau le 28 juillet 1953 près de HOUEI-LENG (région Sud de
LAI-CHAU) en bousculant un élément rebelle et le 12 août en réussissant une liaison difficile sur
PA-HAM. Une citation à l'ordre de la Division (étoile d'argent) et l'attribution de la Croix de la
Vaillance (décoration vietnamienne) viennent récompenser son courage.
La situation devient de plus en plus difficile au Nord-Vietnam. Le sergent ARSICAUD
s'illustre une nouvelle fois à PA-HAN dans la nuit du 10 au 11 décembre 1953, lors d'une forte
attaque des rebelles contre le P.C. du sous groupement dont le chef a été mis hors de combat. Le
sous groupement ayant été submergé par le nombre, le sergent ARSICAUD, à la tête de 150
hommes, perce le dispositif adverse et se replie sur MUONG-THONG; après avoir détruit le