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Les Origines

médiévales du sergent

Contrairement à la croyance populaire, le terme
de sergent ne vient pas du fait de « serrer les gens »,
mais du latin serviens qui désigne celui « qui sert ».
Serviens fait partie du vocabulaire médiéval quotidien.
Utilisé seul, il désigne un serviteur au service d’une
autorité, sans fonction spécifique. C’est pourquoi
les médiévaux emploient un deuxième mot afin de
préciser la nature des fonctions. On retrouve, parmi
de très nombreux exemples, le sergent crieur, sorte
de crieur public, le sergent forestier pour la garde des
forêts du roi, le sergent franc pour garder les bois des
seigneurs, le sergent prairier pour la garde des prés ou Un sergent à verge tenant son bâton de justice, Vieux coutumier du Poitou.
encore le sergent garde-pêche pour la garde des eaux Niort, BM, 18, fol. 6v.
et forêts. On dénombre une quarantaine de sergents médiévale le représente à pied, arborant un bâton de
aux fonctions différentes au Moyen Âge. Deux types justice orné de fleurs de lys symbolisant l’autorité en
subissent une évolution, presque une transformation, vertu de laquelle il agit. Il est également représenté en
de leurs sphères de compétences : l’auxiliaire de armes, portant une masse, un fouet ou une épée et un
justice et les sergents d’armes de Philippe Auguste. bouclier.
Le premier est un officier, au sens médiéval du Au fil du temps, ces sergents sont amenés à
terme, c’est-à-dire qu’il s’est vu confier un office (une jouer un rôle de police, donc à faire respecter les règles
fonction ou une charge) par une autorité supérieure destinées au maintien de l’ordre. Ils sont amenés à
afin d’accomplir un service. Ce sergent est chargé de patrouiller et recherchent avant tout le flagrant délit.
l’exécution des jugements et mandements de justice De ce fait, ils doivent avoir une excellente condition
et relève de la juridiction seigneuriale ou royale. Sa physique afin de maîtriser le coupable et éventuellement
fonction l’amène donc à traquer le coupable, l’arrêter, les complices qui l’accompagnent. Les premières
le conduire devant le juge puis au supplice qui est critiques apparaissent vite à cause de leur nombre, trop
très souvent le gibet. L’équipement de ce sergent conséquent pour beaucoup, et parce qu’ils sont jugés
est en adéquation avec sa fonction. L’iconographie trop violents. Cette mauvaise réputation engendre

Combat de Jaufre et du sergent.
BNF, Fr. 2164 fol. 20r.