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Vareuse d’élève de l’EMICC
Les élèves de la 279 promotion de l’ENSOA « Adjudant-chef MAGNE »,
e
ont choisi de mener un projet de restauration au profit de leur musée,
le Musée du Sous-Officier. Leur choix s’est arrêté sur une pièce
exceptionnelle à savoir une vareuse d’élève de l’EMICC (n° inv.
2007.0.PH 640).
Il s’agit d’une vareuse de type Modèle 1913 ; sa couleur
bleu horizon précise la période de production de cet effet : entre
1915 et 1918. Elle est dotée de pattes de collet Modèle 1917 du
167 régiment d’infanterie basé à Toul. Seuls
e
demeurent trois chiffres métalliques ;
une étude minutieuse facilitée par
la restauration a permis de re-
trouver le numéro du régiment.
La coupe est ample, à
jupe ; la martingale est cousue
dans le dos. Le col rabattu est
dit à la « Saxe ». Les poches de poitrine sont à plis Watteau
et les poches de hanche sont larges, comme la mode y incitait
à l’époque. Sur l’épaule gauche les chevrons représentent l’ancien-
neté passée au front. Le premier représente un an sur le front et le suivant
six mois. Au milieu de la manche, l’insigne de spécialité constitué de canons
croisés surmontés d’une grenade permet d’identifier les mitrailleurs. Ce symbole
n’est pas sans évoquer l’emblème de la marque Hotchkiss qui fournit des
mitrailleuses durant la Grande Guerre.
L’élève qui intégra l’EMICC d’après-guerre conserva donc sa vareuse utilisée
pendant la guerre. Il y ajouta les galons à la hongroise d’aspirant (qui appartenait
alors, et ce jusqu’en 1973, au corps des sous-officiers). Malheureusement les
archives des promotions d’après-guerre ne mentionnent que le nom des régiments
choisis à la sortie de la promotion. L’illustre élève porteur de cette vareuse nous est
donc inconnu.
capitaine Leroux
La restauration de la vareuse a été réali-
sée par une spécialiste agréée musée de
France et a consisté en microaspiration,
consolidation des lacunes avec des pièces
en drap de laine teintées, fixation des sou-
taches et remise en forme à la vapeur.
Ces actions sont, comme il se doit, réver-
sibles. La restauration a coûté la somme de
1 130,22 €. Que les élèves de la promotion
Magne soient remerciés de leur générosité
qui permet la préservation du patrimoine
militaire et de l’histoire des sous-officiers.