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Numéro 7 - Juillet 2012
      éditorial






             A l’aune des tâches à réaliser, je ne peux que contem-
      pler  avec  amertume  ma  modeste  goutte  apportée  à  cet
      océan culturel, dédié au sous-officier et à l’histoire militaire
      du Saint Maixentais, qu’est le musée. Après deux longues
      années de fermeture, les visites ont repris à une cadence
      ne  démentant  pas  l’intérêt  porté  à  la  colonne  vertébrale
      de notre armée de Terre. Avec près de 4000 visiteurs en
      sept mois, notre établissement patrimonial n’a pas à rougir
      de son taux de fréquentation. Mais un regard narcissique
      des  chiffres  ne  peut  permettre  de  progresser.  Et  malgré
      l’habitude reprise des bataillons de découvrir le musée, je ne
      peux que remarquer une proportion nettement majoritaire
      de visiteurs civils (85 %). Ce constat confirme notre statut
      de musée et non de salle d’honneur.
             Ce succès est dû à un rythme conséquent d’actions culturelles : renouvellement régulier du parcours
      permanent, trois expositions temporaires en un an, une conférence, visites au profit des scolaires et des
      associations, participation aux journées culturelles européennes ; le tout rehaussé par la participation
      d’associations de reconstitution historique et/ou d’artistes. Enfin, le musée est prêt à recevoir l’appellation
      bien méritée de musée de France ; le programme scientifique et culturel et les documents afférents ont été
      déposés, avec le soutien inconditionnel de la direction régionale des affaires culturelles, à la délégation au
      patrimoine de l’armée de Terre à l’automne dernier. Attendons patiemment la reconnaissance officielle
      du travail accompli par mes prédécesseurs depuis plusieurs années.
             L’avenir pourrait paraître serein mais je laisse un chantier colossal à mon successeur. La rénovation
      et la mise aux normes des espaces non réhabilités sont prévues pour 2014, sous réserve du maintien du
      financement planifié. Il lui faudra certainement se battre pour espérer le conserver. La scénographie et
      son adaptation muséographique, définis en 2008, sont à adapter au nouveau programme nettement moins
      ambitieux faute de moyens. Le travail entrepris pour faire adhérer tous les sous-officiers à l’association de
      soutien de leur musée est à poursuivre afin d’obtenir le soutien indispensable à son essor.
             D’autre part, si un effort conséquent sur l’inventaire et le récolement a été consenti durant
      5 années, il reste encore plus de 50 % du travail à réaliser pour préserver définitivement et juridiquement
      les collections. Les archives quant à elles n’ont pas été enregistrées. Mais aussi, le nouveau conserva-
      teur aura la tâche ardue de réaliser ces missions avec une équipe muséale réduite à sa portion congrue
      dans deux ans ; tout en continuant la reconquête, amorcée, du public pour revenir à une fréquentation
      annuelle de 10 000 visiteurs par an.
             Enfin, je tenais à rendre hommage à la motivation et au professionnalisme de l’équipe muséale et à
      l’investissement des bénévoles du « Chevron, les Amis du Musée ». Je les remercie de leur patience, de tout
      ce qu’ils m’ont apporté et d’avoir fait du musée le bel établissement patrimonial qu’il est aujourd’hui.
             Car le musée du sous-officier est la mémoire vivante et un hommage perpétuel à tous nos anciens.
      Près de quinze années après ma sortie de l’ENSOA, c’est avec un grand regret que je quitte à nouveau
      notre musée. Je compte sur tous les sous-officiers pour le soutenir et lui assurer un avenir digne d’eux.
                Surfer sur Internet à :
                                                              Le capitaine Anthony Leroux
           www.museedusousofficier.fr
                                                              Conservateur du Musée du Sous-Officier
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