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Sergent-chef François MERCURY



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                             RANÇOIS MERCURY est né le 28 octobre 1930 à La Réole en Gironde. A 19 ans,
                             il  s'engage  pour  trois  ans  au  titre  de  l'école  d'application  des  transmissions.
                             Après avoir brillamment réussi ses examens, il est nommé au grade de sergent
                                                                        e
            le 16 octobre 1949 et choisit pour première affectation le 41  régiment de transmissions stationné
            au Maroc.
                        Il débarque à Casablanca le 17 janvier 1950. À cette époque, le corps expéditionnaire
            français en Extrême-Orient peine à contenir l'avancée vietminh. Les parachutistes ont pour difficile
            mission de fixer l'ennemi toujours plus mobile avant que les renforts terrestres ne les réduisent.
            Afin d'impliquer davantage encore les vietnamiens, le maréchal de Lattre procède à l'accélération
            du « jaunissement » des forces militaires et décide de créer une armée vietnamienne. MERCURY
                                                                    er
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            se porte rapidement volontaire pour servir au sein du 1   bataillon parachutiste vietnamien, le 1
            bawouan,  composé  principalement  de  cadres  européens  et  de  soldats  autochtones.  Après
            plusieurs jours de mer, il débarque à Saigon le 3 août 1951.
                        Participant  à  de  nombreuses  missions,  le  sergent  MERCURY  assure  en  toutes
            circonstances d'excellentes liaisons radios, notamment lors de l'opération Caïman et de l'opération
            aéroportée  Cabestan  en  septembre  1952.  Par  son  action,  il  contribue  au  succès  rapide  des
            missions confiées à son unité. Il est cité à l'ordre de la brigade pour son courage et se voit attribuer
            la Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs avec étoile de bronze.
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                        En octobre 1952, le 3   bataillon parachutiste vietnamien est crée pour poursuivre la
            mise en œuvre de la politique du maréchal. Le sergent MERCURY est immédiatement affecté à
            cette nouvelle unité, qui participe aux plus importantes batailles du Nord Vietnam.
                        Il  se  distingue  par  son  énergie  et  son  dynamisme  lors  de  l'opération  de
            désengagement du poste de Ngo Khe, au Nord Vietnam. Alors que sa section est prise sous un
            feu violent, il remplace au pied levé le sous-officier adjoint de sa section grièvement blessé, et
            parvient à mettre l'assaillant en fuite. Son action énergique et efficace a permis l'installation d'une
            tête de pont et l'anéantissement de l'adversaire. Pour ce fait d'armes, il est cité à l'ordre du corps
            d'armée et recevra la Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs avec étoile de vermeil.
                        Le 25 mai 1953, il s'illustre à nouveau au cours de l'opération de nettoyage de Ban Na
            Kham au Laos en tant que sous-officier adjoint. Alors que sa section est en tête du dispositif, il
            s'élance à l'assaut d'un piton et contraint l'ennemi au repli. Il poursuit le combat dans une action
            qui finira au corps à corps. Pour son calme et son courage au combat, il se verra attribuer la Croix
            de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs avec étoile d'argent.
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                        Nommé  sergent-chef  le  1   septembre  1954,  il  intègre  l'infanterie  métropolitaine.  Il
                                                                  e
            quitte l'Indochine le 12 février 1954 pour rejoindre le 18  régiment d'infanterie parachutiste de choc
            en Algérie.
                        Suite  à  la  Toussaint  rouge,  la  France  décide  de  mettre  en  place  des  opérations  de
            maintien  de  l'ordre  public  en  Algérie.  Les  troupes  nouvellement  déployées  doivent  ratisser  les
            Aurès. L'objectif est de poursuivre les fellaghas et de couper les approvisionnements logistiques.
            Dès son arrivée, il traque avec brio les forces rebelles réfugiées dans les djebels. Le 20 août 1955,
            sa section est chargée d'une opération de maintien de l'ordre dans les rues d'El Arrouch dans le
            Constantinois. Avec le groupe de choc de sa section, le sergent-chef MERCURY poursuit les rares
            survivants rebelles qui se retranchent dans une maison. Il se porte spontanément devant la seule
            issue et ajuste ses rafales de pistolet-mitrailleur. Il tue les deux derniers hors-la-loi mais l'un deux
            en  mourant  décharge  son  arme  sur  lui.  Une  balle  transperce  sa  poitrine.  Il  décédera  quelques
            instants plus tard. Pour ses qualités d'héroïsme et d'abnégation, il recevra, à titre posthume, la
            Croix de la Valeur militaire avec palme et se verra conférer la Médaille militaire.
                        Sous-officier  d'exception,  le  sergent-chef  François  MERCURY  laisse  derrière  lui
            l'image  d'un  meneur  d'hommes  hors  pair  dont  les  qualités  de  combattant  méritent  tout
            particulièrement d'être citées en exemple auprès des jeunes générations.
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