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Adjudant-chef Paul FAUCONNET
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                             AUL FAUCONNET est né le 17 novembre 1917 dans la région de Tra-My en Indochine,
                             où son père était inspecteur principal de la garde indigène. Il reste sur le territoire jusqu'à
                             l'âge de quatorze ans. Il a 16 ans en 1933 quand il triche sur son âge afin de s'engager
            dans la Marine, plus précisément à l'École des mousses et des apprentis marins de Brest. À l'issue de sa
                                                                 er
            formation, il est affecté sur le navire école Armorique le 1  juillet 1934. Son parcours dans la « Royale »
            l'amène  à  bord  de  nombreux  navires,  tels  le  Bougainville,  le  Lamotte-Picquet,  le  Foch  et  le  Dupleix  et
            comme membre de l'aéronavale sur les hydravions embarqués. Il fait partie des marins qui, embarquent sur
            le Lamotte-Picquet et participe le 17 janvier 1941 à la bataille de Koh Chang contre la flotte siamoise. Paul
            FAUCONNET est dans l'équipage qui effectue la reconnaissance, l'identification et la destruction d'un sous-
            marin siamois. Pour ces faits, il est cité avec attribution de la Croix de guerre 1939-1945. Il quitte la marine
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            le 1  décembre 1942 et se retire à Aix-en-Provence.
                        Attiré par  l'action, il se  présente  le  11 juin  1945 à  Marseille  au  bureau de recrutement de  la
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            Légion Étrangère puis rejoint la 13  demi-brigade de la Légion Étrangère en Algérie sous le patronyme de
            FERRAND.
                        Nommé sergent, il débarque à Saïgon avec son unité au sein du corps expéditionnaire français
            en Extrême-Orient pour un premier séjour. Très vite, il montre ses capacités de meneur d'hommes. Ainsi,
            lors d'une opération à Tay Minh, il est blessé par une grenade au moment d'un violent accrochage. Il se
            remet rapidement, repart au combat et reçoit une deuxième citation le 29 mars 1947.
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                        Il quitte l'Indochine en mai 1948 et débarque à Oran pour rejoindre le 1  Bataillon Étranger de
            Parachutistes. Son passage est de courte durée car il repart en Indochine avec son régiment et débarque à
            Haïphong en novembre 1948. Dans les situations périlleuses, il se fait remarquer par son sang-froid et la
            confiance qu'il inspire à ses hommes. Ses actes de courage lui valent une nouvelle citation le 14 mars 1949.
            Grâce à ses qualités militaires, il est nommé sergent-chef en janvier 1950 puis quitte l'Indochine en février
            de la même année pour retrouver l'Afrique du Nord.
                        Le sergent-chef FAUCONNET débarque le 29 novembre 1950 à Fusan, en Corée au sein du
                                                                                                            e
            Bataillon français de l'ONU. Il est affecté à la première section du sous-lieutenant COLLARD au sein de la 3
            compagnie du capitaine SERRE. Il se distingue une première fois, par une température de 30 °C en dessous
            de  zéro,  lors  des  terribles  combats  de  Twin  Tunnels  contre  quatre  régiments  chinois.  Blessé  en  cours
            d'action, il refuse l'évacuation pour rester avec ses hommes alors que son commandant d'unité, gravement
            blessé,  meurt  dans  ses  bras.  Le  13  février  1951,  à  Chipyong-ni,  attaquant  à  la  grenade  un  mamelon
            âprement défendu par l'ennemi, il enlève un canon de 75 après avoir abattu de sa main les servants de la
            pièce. Le 29 mai 1951, lors d'une patrouille sur la cote 366, dans la région d'Inje, il fait sept prisonniers. Le
            30, il est gravement blessé lors d'une attaque ennemie sur son poste de combat. Ses actes de courage lui
            valent d'être une nouvelle fois cité et de se voir conférer la Médaille militaire le 26 juin 1951. Le bataillon
            rentre finalement en France en février 1952 ; des 1017 soldats que comptait cette glorieuse unité, seuls 480
            ont survécu.
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                        À son retour, il rejoint le 11  Choc à Cercottes en novembre 1952, où il retrouve son chef de
            section  du  Bataillon  de  Corée,  le  lieutenant  COLLARD.  Nommé  adjudant  en  juillet  1953,  il  sert  comme
            instructeur en armement et renseignement avant de partir en mission jusqu'en juin 1955.
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                        Le 17 juin 1955, l'adjudant FAUCONNET débarque en Algérie pour rejoindre le 1  Régiment de
            Chasseurs Parachutistes à Philippeville. Dès son arrivée, il participe aux opérations de renseignement avec
            détermination et efficacité. Le 20 août 1955, lors de l'attaque de Philippeville par les rebelles du F.L.N., il
            prend le commandement d'un groupe dont le chef vient d'être blessé. À sa tête, il accule les rebelles dans
            une maison et les contraint à se défendre. Après une heure de féroce combat, il réussit à mettre trois d'entre
            eux  hors  de  combat  et  récupère  leur  armement.  Pour  ces  faits,  Paul  FAUCONNET  obtient  une  nouvelle
            citation.  Au  cours  de  ce  séjour  en  Algérie,  il  est  nommé  au  grade  d'adjudant-chef,  avant  son  retour  en
            France en octobre 1957.
                        De  retour  en  Métropole,  il  quitte  le  service  actif  pour  se  retirer  dans  le  Loiret,  profiter  de  sa
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            femme et de ses trois enfants tout en gardant contact avec le 11  Régiment Parachutistes de Choc. Il est fait
            chevalier  de  la  Légion  d'honneur  le  29  décembre  1959.  En  1976,  il  est  invité  par  le  gouvernement  de  la
            République de Corée et reçoit la distinction honorifique d'ambassadeur de la Paix.
                        L'adjudant-chef Paul FAUCONNET s'éteint le 12 octobre 2003, à l'âge de 85 ans. Chevalier de
            la Légion d'honneur, Médaillé militaire, titulaire des Croix de guerre 1939-1945, Croix de guerre des T.O.E.,
            Croix de la Valeur militaire, de sept citations, blessé à quatre reprises, ses camarades témoignent encore
            que « Paul est une grande âme ».
                        Ce sous-officier d'exception laisse derrière lui l'image d'un chef pugnace et énergique, dont les
            qualités  de  combattant  méritent  tout  particulièrement  d'être  citées  en  exemple  auprès  des  jeunes
            générations.
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