Page 233 - Recueil Pro Patria 151 à 300
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Adjudant Lionel CASSIÈDE
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ionel Cassiède est né le 16 février 1927 à Vigneux-sur-Seine dans l'Essonne.
Originaire des Landes, sa fibre patriotique le pousse à rejoindre la France Libre. Il
échoue dans sa tentative et est arrêté par la Gestapo en avril 1944. A peine âgé de
17 ans, il est alors interné mais s'évade le 24 juillet de la base sous-marine de Bordeaux où il était forcé
de travailler.
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Le 16 septembre 1944, bien décidé à se battre contre l'occupant, il s'engage au 8 bataillon
de chasseurs à pied et participe avec fougue à la libération de Metz puis aux opérations en Allemagne.
Démobilisé à la fin de la guerre, les échos du conflit d'Indochine et le goût de l'aventure
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incitent le caporal Cassiède à se rengager en juin 1948 à la 1 demi-brigade coloniale de commandos
parachutistes.
Débarqué à Saigon en février 1949, il rejoint la base aéroportée Sud où il obtient son
brevet de parachutiste. Engagé dans de nombreuses opérations, son sang froid et son mépris du
danger lui valent d'être promu sergent en juillet 1949. Lors de l'opération « Saint-Antoine » le 26 janvier
1951, n'écoutant que son courage, il s'élance au cours d'un assaut sur une position fortement tenue par
le Viêt-Minh et récupère trois blessés sur un terrain miné. Pour cet acte de bravoure, il est cité à l'ordre
de la brigade et se voit remettre la croix de guerre des théâtres d'opérations extérieures.
De retour en France, son désir d'action l'entraîne à nouveau en juillet 1953 en Extrême-
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Orient au sein du 1 bataillon de parachutistes coloniaux.
Aussitôt débarqué à Haiphong, il enchaîne les opérations dans le Nord du pays et participe
en novembre 1953 à la prise de Diên Biên Phu lors de l'opération aéroportée « Castor ».
Ses remarquables qualités de chef et de combattant sont mises à l'honneur lors de deux
accrochages meurtriers avec le Viêt-Minh les 2 et 4 décembre 1953. A nouveau les 9, 10 et 11 février
1954, il se distingue à la tête de son équipe dans le secteur de Dong Hene au Moyen Laos lors d'une
délicate mission de reconnaissance dans le dispositif ennemi. Pour ce fait d'arme, il est à nouveau cité
à l'ordre de la brigade.
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Trois mois plus tard, dans la nuit du 2 au 3 mai 1954, il est parachuté avec la 2 compagnie
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du 1 BPC dans la fournaise de Diên Biên Phu sur le point d'appui « Eliane 2 ». Il réussit, malgré des
conditions particulièrement périlleuses et avec un mépris total du danger, à regrouper ses hommes
sous les tirs nourris et meurtriers de l'ennemi.
Dans la nuit du 6 au 7 mai, alors que l'issue tragique de la bataille ne fait plus aucun doute,
il va, à la tête de sa section et malgré un tir d'artillerie écrasant, résister et repousser pendant plusieurs
heures les furieux assauts de l'ennemi très supérieurs en nombre. S'exposant sans cesse pour
commander ses groupes dans des combats menés jusqu'au corps à corps, son action permet de
conserver une partie d'« Eliane 2 » jusqu'à l'aube. Blessé au dos par des éclats de grenade, il assiste
impuissant à la chute du camp retranché.
Fait prisonnier, il est déporté et rejoint à marche forcée les camps de rééducation du Viêt-
Minh. Après presque quatre mois d'une éprouvante captivité, il est libéré le 31 août 1954 et regagne la
France exténué. Pour ces actes héroïques lors de la bataille de Diên Biên Phu, il est cité deux fois à
l'ordre de l'armée.
Après une courte période de convalescence, il est nommé au grade de sergent-chef en
avril 1955. La guerre d'Algérie vient d'éclater. Son insatiable soif d'action et sa fougue le conduisent à
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Oran en juin 1956. Il participe alors au sein du 8 puis du 3 RPC aux opérations de pacification dans la
zone Est constantinoise. Pour son audace et son courage lors de l'accrochage de Djeurf le 27 février
1958, il est cité à l'ordre du régiment et se voit attribuer la croix de la Valeur Militaire. Nommé adjudant
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en octobre 1958, il est affecté en 1960 au 2 RPIMa et effectue un dernier séjour en Algérie.
L'adjudant Cassiède quitte le service actif le 10 février 1962. Titulaire de la Médaille
Militaire, prisonnier de la Gestapo et du Viêt-Minh, vétéran de Diên Biên Phu, il s'éteint le 24 décembre
1979 à Bordeaux. Il laisse le souvenir d'un chef charismatique aux remarquables qualités de meneur
d'hommes et de combattant. Il incarne cette génération téméraire prête à se sacrifier pour un idéal.
Sous-officier d'exception au parcours élogieux et aux belles qualités humaines, l'adjudant
Cassiède est un exemple pour les jeunes générations.