Page 171 - Recueil Pro Patria 151 à 300

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acques PIHOUEE est né le 3 juin 1928 à Paris. Engage volontaire à 17
ans, il est affecté au 49 Régiment d'Infanterie en Allemagne. Volontaire
pour servir en Indochine, il embarque à Marseille le 11 janvier 1947.
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Dès son arrivée à Saigon, le 4 février 1947, il sert au sein du 1 Bataillon de
Marche de son régiment au sein duquel il combat dans les secteurs de Quang Tri et Dong
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Hoï, en Centre Annam. Il sert ensuite à la 3 Compagnie du 23" Régiment d'Infanterie
Coloniale. En avril 1948, au cours d'une opération de destruction d'un camp ennemi dans
la haute vallée du Dai Giang, dans la région de Tourane, il se distingue par son courage et
son sang-froid. Pour l'ensemble de ces faits d'armes, il est cité à l'ordre du régiment et
obtient la croix des Théâtres d'Opérations Extérieures. Promu caporal en janvier 1949,
puis caporal-chef en juin, il gagne ses galons de sergent en octobre. Peu après, en
décembre, il s'illustre à nouveau dans le secteur de Dong Hoï en entraînant
victorieusement son groupe à l'assaut d'un élément vietminh installé en embuscade. Une
deuxième étoile de bronze vient récompenser cet acte de bravoure.

A peine rentré en métropole au début de l'année 1950, il ne tarde pas à se
porter volontaire pour le Bataillon français de l'ONU en Corée. C'est à Auvours, près du
Mans, qu'il rejoint ce bataillon créé de toutes pièces et composé de volontaires d'activé et
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de réserve. Il est alors affecté comme sous-officier radio à la 1 Compagnie. Le 29
novembre 1950, il débarque à Fusan, seul port sud-coréen resté sous le contrôle des
Nations-Unies. Son arrivée suit de peu l'entrée de la Chine dans le conflit et les premiers
revers subis face aux troupes communistes sino-coréennes. Son bataillon est aussitôt
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intégré au 23 Régiment de la 2 Division d'Infanterie américaine. Dès janvier 1951, il
arrête la progression des Chinois à Wonju. Il est ensuite déployé en reconnaissance
offensive, avec un bataillon américain, dans la région de Chipyong Ni, à l'est de Séoul. Le
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1 ' février, la compagnie de PIHOUEE est installée en pointe du dispositif franco-américain
au cours de la bataille des Twin-Tunnels. Elle mène alors des combats acharnés au corps
à corps par - 30°C et parvient finalement à repousser plusieurs vagues d'assaut
successives de deux régiments chinois ! Le sergent PIHOUEE est très gravement blessé
par balle à la tête et enseveli vivant sous les décombres causés par les tirs d'artillerie. Il
est dégagé, plusieurs heures plus tard, par des soldats américains au terme de leur
contre-attaque victorieuse. Cet épisode héroïque lui vaut d'être décoré de la médaille
militaire et d'épingler une palme sur sa croix des TOE.

En raison de la gravité de ses blessures, il rejoint l'Institution Nationale des
Invalides, alors qu'il n'a pas encore 24 ans. Il ne quittera plus l'Institution où il est
définitivement admis en qualité de Pensionnaire en avril 1962. Il y exercera ensuite la
fonction de porte-étendard pendant près de 20 années. A ce titre, il est promu au grade de
sergent-chef honoraire en 1982, puis à celui d'adjudant honoraire en 1986.
N'ayant jamais oublié la guerre de Corée, il participe régulièrement à des
cérémonies du souvenir avec l'ambassade de Corée du Sud et, en 1995, retourne dans ce
pays sur invitation du président de la République coréenne.
Officier de la Légion d'Honneur, médaillé militaire, commandeur de l'Ordre
National du Mérite, l'adjudant PIHOUEE s'éteint le 13 août 2003 aux Invalides à l'âge de
75 ans. Ce sous-officier exemplaire des Troupes Coloniales demeure dans les mémoires
comme un soldat calme en toutes circonstances, courageux et volontaire. Il incarne à
merveille la sobre et glorieuse devise ornant l'étendard des Invalides qu'il a porté avec
fierté durant de si nombreuses années : « Tous les champs de bataille ».