Page 141 - Recueil Pro Patria 151 à 300
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enri QUEMERAIS est né le 7 septembre 1910 à Cherbourg d'un père officier-
marinier. Après des études qui le mènent jusqu'au niveau du baccalauréat, il
part travailler à l'arsenal de Bizerte, en Tunisie. A 21 ans, il s'engage au 8
Régiment de Tirailleurs Tunisiens. Il s'y fait remarquer pour sa conduite et devient caporal puis
caporal-chef en 1933. Sergent en 1934, il effectue un stage à Clermont-Ferrand et obtient le
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brevet de maître armurier. En 1936, il rejoint le 6 Régiment de Spahis Algériens avec le grade de
maréchal des logis.
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Nommé maréchal des logis-chef en mai 1940, il rejoint le 3 Régiment de Chasseurs
d'Afrique à Tlemcem. En 1941, il sert à l'Etablissement Principal du Service de l'Artillerie de
Constantine. Il est admis dans le service du Matériel. Fin 1943, il embarque à Bizerte pour Naples
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et prend part à toute la Campagne d'Italie au sein de la 3 Division d'Infanterie Algérienne. Nommé
adjudant en 1944, il débarque à Marseille en septembre de la même année et prend part à la
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Campagne de France, puis, en Allemagne, aux combats qui ont mené la 1 Armée française de la
Forêt Noire jusqu'au Danube. N'hésitant pas à réparer des armes légères sous le feu adverse, il
obtient une citation à l'ordre du régiment et l'attribution de la croix de guerre 19391945 pour son
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courage exemplaire. Il est promu adjudant-chef le 1 janvier de l'année 1945.
Après la Seconde Guerre mondiale, l'adjudant-chef QUEMERAIS part en Tunisie, dans
le Service du Matériel. A partir de 1948, il poursuit sa carrière dans différentes garnisons de
l'Ouest de la France : Rennes, Alençon, Le Mans et Saumur. Il obtient la médaille militaire en
1949.
L'adjudant-chef QUEMERAIS va prouver une fois encore toute sa valeur en Corée.
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Volontaire pour le 1 bataillon français de l'ONU, il débarque à Fusan le 29 novembre 1950. Le 1
février, à Twin Tunnels, puis, le 15 février 1951, à Chipyong Ni, sous le tir des mortiers chinois, il
conduit avec courage le groupe de ramassage des munitions parachutées par Dakotas. Les
conditions climatiques dans lesquelles il opère sont éprouvantes : il fait -25 à -30 °C et un
brouillard épais recouvre le champ de bataille. Quelques jours plus tard, il renouvelle son exploit
sous le feu ennemi en acheminant des munitions à la cote 1037, près de Munchi. Pour ces actions
d'éclats, il est cité à l'ordre de la brigade et reçoit la croix de guerre des Théâtres d'Opérations
Extérieurs. Après 7 mois de combats particulièrement difficiles et éprouvants, il est rapatrié
sanitaire en France en juillet 1951.
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A son retour de Corée, il sert au 181 Bataillon de Réparation de Division Blindé dans
la Sarre allemande. De 1953 à 1958, il est affecté successivement au Mans et à Mulhouse puis
rejoint une nouvelle fois l'Algérie. En 1959, il est désigné pour suivre les cours de spécialisation
sur affût tourelle M45 à Fontainebleau, avant de demander quelques mois plus tard à servir
jusqu'à la limite d'âge supérieure de son grade. De retour en Algérie, il est cité à l'ordre du
régiment et décoré de la croix de la valeur militaire pour le courage et l'ardeur dont il fait preuve
dans l'exercice de ses fonctions : en effet, appliquant tous ses efforts à maintenir en état
l'armement des unités qui lui sont rattachées, il n'hésite pas à se déplacer en zone d'insécurité et
parcourt ainsi avec son camion-atelier plus de 20 000 km dans les secteurs de Blida et Cherchell.
En 1962, il est à nouveau cité pour avoir permis, toujours dans le secteur de Cherchell, ainsi que
dans le nord Algérois, la maintenance de l'armement de 48 unités et pour avoir participé à de
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nombreuses embuscades dans le district de la 407 Compagnie de Réparation Divisionnaire.
De 1962 à 1965, il sert à Haguenau où, atteint par la limite d'âge de son grade, il est
admis à faire valoir ses droits à la retraite. Mais le repos n'est pas pour lui et il œuvre alors dans
22 associations patriotiques, notamment l'Union Nationale des Combattants dont il est, à Nîmes, le
vice-président.
Chevalier de l'Ordre National du Mérite en 1965, chevalier de la Légion d'honneur en
1986, l'adjudant-chef QUEMERAIS s'éteint le 17 septembre 2002. Ce sous-officier exemplaire de
l'arme du Matériel demeure dans les mémoires comme un soldat calme en toutes circonstances,
pugnace et volontaire, comme un chef ayant suscité l'admiration des hommes placés sous son
commandement durant les trente-quatre années qu'il a vouées au service de la France.