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Kléber Creste est né le 4 juin 1930 à Bon-Encontre dans le Lot-et-Garonne.
En 1944, il est apprenti mécanicien mais il s'enfuit pour rejoindre la résistance au sein
du réseau Georges avec lequel il participe à la libération de Toulouse avant de se faire renvoyer
quand son âge véritable est découvert.
Mais l'appel du métier des armes est trop fort. Il s'enfuit une seconde fois et rejoint
Marseille pour s'engager à la Légion étrangère le 7 août 1945. Il dissimule ses 15 ans et 2 mois
derrière un physique avantageux et en empruntant l'identité de son frère aîné Clovis.
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Le 10 janvier 1946, il partira pour l'Indochine avec le 2 R.E.I. Tout au long de son
séjour, le légionnaire Creste est à la pointe de tous les combats et son action est souvent
déterminante. Il sera d'ailleurs blessé à trois reprises et obtiendra la croix de guerre des TOE avec
deux citations avant son retour en 1948.
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Le 4 octobre 1948, il est affecté au 2 bataillon étranger de parachutistes, dernier né
des unités de Légion étrangère. Le Caporal Creste a 18 ans et demi quand il repart pour
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l'Extrême-Orient. Il confirmera tout au long de ce 2 séjour ses qualités d'audace et de bravoure et
obtiendra 4 nouvelles citations dont une avec palme accompagnant l'attribution de la médaille
militaire qui lui est remise par Monsieur Letourneau, Ministre des états associés au cours d'une
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prise d'armes à Hanoï le 1 février 1952 juste avant le retour du B.E.P. vers l'Algérie. Ses qualités
de meneur d'hommes lui vaudront également d'être nommé Sergent.
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En décembre 1952, il part de nouveau pour l'Indochine avec le 2 B.E.P. Il est Sergent,
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chef de section à la 2 compagnie du fameux Capitaine de Saint-Marc. Il fera de sa section un
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redoutable outil de combat, sera blessé une 4 fois et cité à deux reprises.
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Le 1 avril 1954 il est nommé Sergent-Chef. Quelques jours plus tard il saute à la tête
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de ses hommes, avec le 2 B.E.P. dans la fournaise de Diên Biên Phu. Les combats sont
acharnés, meurtriers. Dans la nuit du 17 au 18 avril, le Sergent-Chef Creste est grièvement blessé
au ventre en contre-attaquant et en reprenant une position aux Viets.
Le 7 mai 1954, le camp retranché tombe sans un seul drapeau blanc. Le Sergent-Chef
Creste est prisonnier et assiste au départ de ses camarades vers les camps. Il fait partie du
contingent des grands blessés rendus aux autorités françaises quelques semaines plus tard.
Soigné à Hanoï, il est ensuite évacué vers l'Algérie.
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Le 4 décembre 1954, il est affecté au 3 B.E.P. et le 15, il est fait chevalier de la Légion
d'honneur et une palme vient orner sa croix de guerre des TOE. Il n'a pas 25 ans.
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Affecté au 2 Régiment étranger de parachutistes le 1 décembre 1955, il reprend le
rythme des opérations. C'est au cours de l'une d'elle, dans le Nord constantinois qu'il est à
nouveau grièvement blessé. Son action sera récompensée par la croix de la Valeur militaire
accompagnée d'une citation à l'ordre du corps d'armée.
Le 26 avril, il est de nouveau cité à l'ordre de la division.
Le 1° avril 1958, il est nommé Adjudant.
Le 17 juin, épuisé par 13 années de luttes incessantes, souffrant de ses blessures, il
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est affecté au 1 Régiment étranger et en septembre 1961 il rejoint Sidi-bel-Abbès où il sert en
qualité d'instructeur parachutiste.
En octobre 1961, il est promu Adjudant-Chef.
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Mais le 13 décembre, son contrat à titre étranger est résilié et il rejoint le 9 Régiment
de chasseurs parachutistes à Toulouse. Il n'y restera que peut de temps car le 3 mars 1964 la
commission de réforme lui accorde un taux d'invalidité de 95 % et il est mis en position de non
activité.
Glorieux soldat, magnifique Sous-Officier, baroudeur prestigieux, 11 fois cité, 6 fois
blessé, l'Adjudant-Chef Creste nous a quittés le 10 octobre 1990.