Page 172 - Recueil Pro Patria 1 à 150
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C'est  à  COLMAR,  chef-lieu  du  département  du  Haut-Rhin,  que  naquit,  le  15  juin  1936,  Bernard
           CHAUCHON.

                     Son  enfance  fut  troublée,  en  1940,  par  la  captivité  de  son  père,  Maréchal-des-  Logis  au  4ème
           Régiment d'Artillerie.

                     À L'âge de 13 ans, son frère jumeau et lui passent avec succès le concours d'entrée à l'École Militaire
           Préparatoire Technique de TULLE : leurs parents, soucieux de ne pas les séparer et désireux de leur donner une
           bonne formation, les ont en effet inscrits dans une École d'Enfants de Troupe dont la réputation n'est plus à faire.

                     Les deux frères vont alors vivre au rythme d'un règlement conçu par des soldats et appliqué avec
           rigueur.


                     4 ans passés aux Enfants de Troupe forgent un type particulier d'homme : un homme loyal envers ses
           camarades qui, formés dans le même esprit de désintéressement au service de la Patrie se retrouvent aujourd'hui
           dans la grande famille que forment les A.E.T.

                     Le  24  juin  1953,  après  avoir  obtenu  le  Certificat  d'apprentissage  "mécanique",  Bernard
           CHAUCHON choisit de servir dans l'Artillerie : il est alors âgé de 17 ans. Il lui faudra attendre un an avant de
           pouvoir  souscrire  un  engagement  de  5  ans.  Il  passe  son  certificat  d'aptitude  technique,  option  Artillerie  de
           campagne, à l'École d'Application de l'Artillerie.

                     Le 31 août 1954, il est affecté au 16ème Régiment d'Artillerie, à WITTLICH (FFA). Bien vite, il est
           remarqué de ses chefs du fait de l'ascendant qu'il a sur ses camarades et du sérieux qu'il affiche dans son travail.
           Aussi est-il nommé Brigadier le 16 octobre 1954, puis Brigadier-Chef le 16 janvier 1955.

                     Afin de pouvoir se rapprocher de son père, il demande et obtient, le 16 avril 1955, une affectation au
           76ème Groupe d'Artillerie. Son sens de l'humain, son goût des responsabilités et sa disponibilité totale dans le
           métier qu'il a choisi, lui valent d'être nommé Maréchal-des-Logis le 16 juin 1955.

                     Sa nouvelle affectation lui permet de découvrir l'aviation légère d'observation d'Artillerie. Après un
           stage  à  CARCASSONNE, puis  à l'ESALOA  à  MAYENCE, il  passe  ses  brevets de  pilote  en juillet  1956  et
           rejoint, le mois suivant, le 3ème Groupement d'Aviation d'Observation d'Artillerie, à SETIF (ALGERIE).

                     Ses missions consistent à guider l'aviation d'appui au sol, à régler des tirs d'artillerie, à accompagner
           la progression des troupes au sol, à reconnaître des zones, à effectuer des liaisons.

                     Après  une  courte  période  probatoire  au  cours  de  laquelle  il  fait  rapidement  ses  preuves  (il  est  à
           l'origine de la découverte de 2 bandes rebelles), il est affecté à l'escadrille détachée à LAGHOUAT, jusqu'en
           mai 1958. N'hésitant jamais, au cours de ses missions opérationnelles, à placer au mieux son observateur sur les
           objectifs, malgré les tirs des rebelles, il est cité à l'Ordre de la Brigade et à l'Ordre de l'Armée.

                     En juin 1958, il est affecté à l'escadrille de DJELFA, suite à la réorganisation du G.A.O.A. qui est
           devenu  le  GALAT  3.  Sous-officier  pilote  d'un  sang-froid  et  d'un  courage  remarquables,  il  se  dépense  sans
           compter dans toutes les opérations auxquelles il participe. Ce qui lui vaut d'être cité à l’Ordre du Corps d'Armée
           en mars 1959.

                     L'épave  de  son  avion  sera  repérée  le  19  avril  1959,  dans  l’Oued  SOUFFLAT  (au  Nord  de  BIR-
           RABALOU) par l'appareil chargé de le relever : il effectuait une mission de reconnaissance au profit du 17ème
           Bataillon de Tirailleurs.

                     Il était fait pour la clarté, la pureté et l'infini des cieux : sa mort en plein vol l’y a fixé pour jamais. Il
           totalisait 1500 heures de vol en opération.


                     Sous-Officier  modèle  de  sa  génération,  le  Maréchal-des-Logis  CHAUCHON  laisse  aux  jeunes
           E.S.O. de la 98ème Promotion, un rare exemple de droiture et de ténacité, de courage et de mépris du danger..
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