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73° Promotion

                                                ADJUDANT TASNADY


               Le 14 mai 1959, dans l’Oued EL HAMRI (secteur d’ORLEANS VILLE), l’Adjudant TASNADY, à la
               tête de sa section, débusque et détruit un détachement rebelle. Exploitant cet avantage, il entraîne sa
               section à l’assaut du gros de la bande adverse.
               Au moment où il lance une grande, une balle le frappe en pleine tête. Emportés par l’élan que leur chef
               a  su  leur  imprimer,  ses  légionnaires  le  dépassent  et  lui  offrent,  mourant,  sa  dernière  victoire :  46
               rebelles sont tués et 32 armes récupérées.

               TASNADY vient d’avoir 32 ans, il sert depuis 12 ans à la Légion Étrangère.
               C’est  en  effet  le  8  août  1946  que  ce  jeune  hongrois  né  le  9  février  1927,  s’engage  à  la  Légion
               Étrangère. Quittant un pays déchiré, il se donne à la France et trouve sous la grenade à sept flammes
               une nouvelle famille.
               Après  quelques  mois  d’instruction,  le  légionnaire  TASNADY  rejoint  en  Extrême-Orient,  le
               2° Régiment Étranger d’Infanterie. Il y restera trois ans et demi, prolongeant par trois fois la durée du
               séjour réglementaire. Dès 1948, son allant et la précision de son tir lui valent une première citation.
               Rentré en Afrique du Nord en juin 1950, il en repart volontairement en décembre pour l’Indochine.

               Sergent  depuis  peu, il sert  au  3°  R.E.I.  Le  5  avril  1951,  il  se  distingue  en  menant  une  vigoureuse
               riposte lors de l’attaque du poste de BEN TAM. Le 27 octobre, près de VU NONG au TONKIN, il
               monte une audacieuse manœuvre, permettant la récupération de trois légionnaires blessés, encerclés
               par  l’ennemi.  Une  deuxième  citation  sanctionne  son  sang-froid  et  son  courage.  Au  combat  de
               QUANG-LAM, le 5 mai 1952, chef de section, il donne la mesure de son talent et assure avec brio la
               délicate mission de couvrir le décrochage de son unité.

               Chaque  opération,  chaque  engagement  démontrent  ses  qualités  de  combattant  et  de  chef.  Le  23
               novembre  1953,  il  reçoit  sa  première  blessure.  En  février  1954,  il  achève  son  deuxième  séjour  en
               Extrême-Orient, il est Sergent-chef. Sa poitrine s’orne de la Médaille Militaire et de quatre citations
               sur la croix de guerre des T.O.E. Sous-officier complet, il a trouvé entre deux combats, le temps de
               préparer et d’obtenir le Brevet d’Arme du premier degré.
               À peine revenu en Algérie, il repart, sur sa demande, en INDOCHINE. Il sert alors au 1° B.E.P, qu’il
               ne quittera plus. La guerre est finie, rapatrié avec son Bataillon, c’est en ALGERIE qu’il se distinguera
               à nouveau.
               Le 25 juillet 1955 à AIN ZERGA dans le Constantinois, son audace et son coup d’œil lui valent une
               nouvelle palme. Avec une équipe de sa section, il réduit une bande, tuant de sa main huit rebelles et
               récupérant huit armes. Une deuxième blessure en septembre 1955 n’arrête nullement l’élan de ce chef
               de  guerre.  Toujours  en  tête,  insouciant  du  danger,  il  se  montre  cependant  avare  du  sang  de  ses
               hommes. Il n’en oublie pas moins de subir avec succès les épreuves du Brevet d’Arme du 2° degré.
               Adjudant le 1° août 1956, chef de section exemplaire, il refuse tout repos. À peine remis de sa dernière
               blessure,  il  témoigne  d’une  rare  énergie  pour  conserver  le  commandement  de  sa  section  au  cours
               d’opérations difficiles.
               Après  l’affaire  de  SUEZ  à  laquelle il  participe  avec son  Régiment,  il  accumule  les  actions  d’éclat
               durant l’année 1957. Mais le 24 septembre 1957, une troisième blessure témoigne de sa hardiesse.
               Le 26 mars 1958, il est fait Chevalier de la Légion d’honneur. Les lauriers ne sauraient le freiner. Les
               exploits succèdent aux coups d’éclat. Deux citations à l’ordre de l’Armée paraissent au même Bulletin
               Officiel, une troisième le mois suivant!
               Le 14 octobre 1958, une quatrième blessure l’atteint à la tête. Il est à nouveau cité.

               Puis un jour de mai 1959 ... une balle en plein front le couche irrémédiablement... et TASNADY, entre
               dans  la  longue  cohorte  des  sous-officiers  dont  l’exemple  honore  notre  Armée  et  dont  le  souvenir
               demeure impérissable.
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