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fait officier de la Légion d’honneur. Lorsque la guerre   La statue du colonel à Saint-Maixent
       franco-prussienne commence, Denfert-Rochereau est
       toujours à Belfort. C’est lui qui mène avec succès la       Le 11 mai 1878, Denfert-Rochereau décède
       longue résistance de la ville.                         à Versailles d'une maladie fulgurante. Il est enterré
                                                              à Montbéliard. La nation lui offre des obsèques
                                                              nationales.
       Le siège de Belfort                                         Suite à son décès, sa ville natale décide de lui

                                                              rendre hommage en érigeant une statue, comme le fait
            Face à l’avancée de l’armée allemande en 1870,    Belfort. Une souscription nationale est lancée afin de
       Denfert-Rochereau est promu colonel par Gambetta,      financer le projet. La création de l’oeuvre est confiée
       alors ministre de la guerre, et devient le gouverneur de   à Baptiste Baujault, un artiste créchois. Sa sculpture
       Belfort. Il a la charge de défendre la place qu’il a lui-  en  bronze  représente  Denfert-Rochereau  en  tenue
       même pensé et fortifié. Ses premières directives sont   militaire, les bras croisés, tenant dans une main son
       des actions de retardement et de défense extérieure    épée  brandie,  et dans  l’autre  une  lettre portant le
       par des tirs indirects d’artillerie.                   nom  de  son  ennemi  lors  du  siège  de  Belfort  : Tres-
            Le  colonel  a  avec  lui  15 000  soldats  et  les   kow. À ses pieds, un lion aux aguets en marbre vert,
       habitants  face à une armée ennemie  qui compte        s’inspire de la sculpture contemporaine de Bartholdi.
       40 000  hommes  sous les ordres  du général  Von            Le 16 mai 1880, la statue est
       Treskow. Alors que Belfort possède des rations pour    inaugurée  au centre de la  place
       un siège théorique de 80 jours, le 3 novembre 1870     portant son nom. La cérémonie
       commence  un siège  qui  dure 103 jours, dont 73 de    a lieu en présence de Sadi
       bombardements.  Aux souffrances, privations et         Carnot, ministre des Travaux
       dangers s’ajoute le froid de l’hiver qui parfois atteint   publics et futur président de
       les -20 degrés.                                        la République.  La ville est
            Les Allemands demandent la capitulation, mais     alors en ébullition,  des trains
       le colonel leur envoie une  réponse restée célèbre     spéciaux  sont affectés pour
       « Nous connaissons l’étendue de nos devoirs            faire  venir  la  foule.  Un  déta-
       envers la France et envers la République et nous       chement de cuirassiers venus
       sommes décidés à les remplir ».
                                                              de Niort avec leur fanfare
                                                              ainsi  qu’un    détachement
                                                              d’artillerie  de Poitiers  sont
                                                              présents.
                                                              Au début du XX  siècle,  la
                                                                                e
                                                              statue devient un élément em-
                                                              blématique de la ville, devant
                                                              laquelle se déroulent les
                                                              rassemblements et où
                                                              se prennent les
                 Extrait de fin de la réponse de Denfert-Rochereau   photographies.
               à la lettre du colonel von Tresckow du 4 novembre 1870
           demandant à Denfert de lui livrer la place. (source Gallica.bnf.fr / BnF)
            Le 28 janvier 1871 l’armistice est signé. Malgré
       la défaite française et le moral au plus bas, le siège
       perdure et  la  résistance belfortaine également. Ce
       n’est que le 17 février que la reddition a lieu, sur ordre
       du gouvernement provisoire. Les troupes
       de Denfert-Rochereau quittent la ville en
       armes sans avoir été vaincues et avec les
       honneurs rendus par les Allemands. Cette
       résistance a permis à Belfort de rester un
       territoire français alors que toute l’Alsace
       devenait allemande suite  au traité  de
       Francfort le 18 mai 1871.





           Carte postale du monument de Denfert-Rochereau
                        érigé par la ville de Montbéliard,
                        qui fut fondue sous l’Occupation.
          Celle de Saint-Maixent-l’École échappe à cette fonte
             grâce à l’intervention du maire Léon Guyonnet.
                                       Coll. privée
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