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Adjudant Jean Lefebvre
ean Lefebvre est né le 15 juin 1927 à Sailly-la-Bourse dans le Pas-De-Calais (62). Élevé en dehors du cocon
familial comme ses quatre frères et sœurs, il reçoit une éducation rigoureuse et connaît très jeune le rude
Jtravail dans les fermes. La Seconde Guerre mondiale fait rage dans toute l’Europe, il subit les privations de tous
ordres. Il rêve d’aventure et de défendre la patrie mais est trop jeune pour être incorporé. À peine la guerre terminée, il
s’engage à 18 ans le 23 août 1945 et commence sa formation au Centre d’instruction de l’arme blindée cavalerie (CIABC)
de Gottesheim, puis au CIABC de Saverne. Envoyé en renfort au 3 régiment de Spahis Marocains (3 RSM) en Allemagne
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alors occupée, il y sert pendant deux ans.
Volontaire pour l’Indochine, Jean débarque à Saïgon le 9 septembre 1947 et est affecté au régiment de marche
des Spahis d’Extrême-Orient (qui prendra plus tard l’appellation de 2 régiment de Spahis Marocains). Le jeune spahis
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Lefebvre révèle un dynamisme exceptionnel et un sang-froid à toute épreuve et est ainsi nommé brigadier en janvier 1949
puis brigadier-chef en décembre de la même année. Il participe inlassablement aux actions de patrouille et d’escortes
périlleuses avec son peloton. Le 3 décembre 1949, à Vinh-Kim en Cochinchine, il est cité à l’ordre du régiment avec
attribution de la Croix de guerre des Théâtres d’opérations extérieures. Alors qu’il est pris dans une embuscade de grande
ampleur, lors d’une mission d’extraction, il y démontre toute sa détermination et son courage. À 23 ans, le 16 août 1950
après avoir accompli toutes les missions confiées, il est nommé maréchal des logis à titre exceptionnel et rentre en
métropole deux mois plus tard.
En janvier 1951, il se marie avec Colette. Cinq enfants naîtront de cette belle union.
Cette même année, Jean rengage pour un an et est affecté successivement dans plusieurs régiments, le 2 régiment
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de hussards puis le 6 régiment de dragons. Afin de servir à nouveau en Extrême-Orient, il rengage pour deux ans et
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débarque en Indochine le 20 novembre 1951 pour retrouver son régiment de cœur, le 2 RSM. Le 6 juin 1953, il est cité à
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l’ordre de la brigade avec attribution de la Croix de guerre des Théâtres des opérations extérieures pour son courage et
son sang-froid au cours des nombreuses opérations auxquelles il a participé et plus particulièrement pour un accrochage
en région de Ngatu-Nhadai au Sud Vietnam, lors duquel, étant chef de groupe, ses ordres précis forcent le repli du
Vietminh dont plusieurs « bodoi » sont tués, permettant la prise d’armes, de munitions et de documents.
Le 7 septembre 1953, il contracte un engagement de deux ans à Cap-Saint-Jacques (base aérienne tactique 199) en
Cochinchine au titre du 2e RSM, puis sera affecté au 5ème RSM. Afin de prolonger son séjour en Indochine, il rejoint le 6
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régiment de Spahis Marocains en octobre 1953. Le 1 avril 1954, il est nommé maréchal des logis-chef.
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De retour en métropole en mai 1954, il est affecté au 2 escadron du 12 régiment de Cuirassiers, stationné en
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République Fédérale Allemande. Le maréchal des logis-chef Lefebvre poursuit avec rigueur son instruction et suit plusieurs
stages dont le Certificat Interarmes (CIA). Il contracte un nouvel engagement, pour servir en Algérie au titre du 1 régiment
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de Cuirassiers. Embarqué à Marseille sur le Sidi Bel Abbès le 14 avril 1956, il débarque à Oran et rejoint la Sénia, base
141 de l’armée de l’Air. Durant un mois, il va successivement se déplacer pour des actions militaires sur différents sites :
Relizane, Duperre, Marengo, le Tlemcen. Le 3 novembre 1956, il se voit décerner la Croix de la Valeur militaire avec
citation à l’ordre du corps d’armée : le 16 juillet 1956 à Sidi Ouriache Beni Ouarsous, il a brillamment mené son peloton au
combat contre un adversaire fortement retranché et particulièrement combatif dans un terrain difficile. Toujours à l’extrême
pointe du combat, dirigeant avec précision le feu de ses armes, il inflige des pertes sévères aux fellagas avant d’être lui-
même blessé à l’épaule gauche. Il est, à nouveau, cité le 4 décembre 1957 à l’ordre de la brigade quand, à la tête d’une
équipe de fouilles, il capture 12 rebelles et récupère l’armement dans des grottes au Douar Beni Amrane, commune de
Ouled Maallah.
Le 19 décembre 1957, à l’occasion d’une permission, Jean prend l’avion pour Paris pour fêter Noël en famille. Un
extrémiste a posé une bombe dans l’avion qui explose en plein vol. L'avion se posera avec ses 96 passagers et équipage
à Lyon avec un trou de 2 mètres carrés dans la carlingue. Aucun blessé n’est à déplorer dans cet attentat. Jean fait partie
de ces hommes qui ont la baraka.
De retour en métropole Il est affecté au 12 régiment de Cuirassiers le 25 mai 1958, et obtient le brevet de chef de
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peloton. Le 23 janvier 1959, à 31 ans, le maréchal des logis-chef Lefebvre est décoré de la Médaille militaire. Il est admis
dans le corps des sous-officiers de carrière la même année.
Nommé adjudant le 1 avril 1960, il rejoint le 15 juin le 20 régiment de Dragons pour servir à nouveau en Algérie
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jusqu’au 29 Mai 1961. Le 2 mai 1961 il est cité à l’ordre de la division après plusieurs actions effectuées pendant une
période de 6 mois du 23 juillet 1960 au 24 février 1961. Actions multiples et harassantes de renseignement sur les secteurs
de Douar Mentanou, foret de Adjouracen, Mechta Gouegour et Ouled Ayad où il réussit à démanteler une organisation Tous droits réservés DRHAT / ENSOA © 2021 - Création et impression ENSOA-Com : 64-2021
rebelle. Parallèlement, il regroupe deux villages, crée une école et ouvre une piste.
De retour en métropole, il est affecté au 8 régiment de Dragons qui deviendra plus tard le 6 régiment de Cuirassiers,
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le 1 janvier 1964. Le 1 août 1965, il est muté au 7 régiment de Chasseurs, stationné à Arras.
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Le 15 juin 1966, il fait valoir ses droits à la retraite et rejoint ses foyers à Beaurains dans le département du Pas-de-
Calais. Le 12 mars 1981, eu égard à ses états de service et de sa carrière militaire exemplaire, il est fait Chevalier de la
Légion d’honneur. Au milieu des années 1980, il se retire dans le petit village du Péloubet Saint-Mathieu, près de Grasse
pour profiter de sa famille. Il s’éteint brutalement parmi les siens en avril 2013 à l’âge de 86 ans des suites d’une maladie
qu’il a combattu avec dignité.