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Le 28 février, les deux partis s’accordent sur un  d’une agrafe sur le ruban. Les premières médailles du
       traité préliminaire. Bismarck formule aussitôt les exi-  module  officiel  de  30  millimètres  ont  été  livrées  par
       gences  de l’Allemagne  : le paiement  par la France  « la Monnaie » durant la seconde quinzaine du mois de
       d’une  indemnité  de 6 milliards,  jusqu’au  paiement  décembre 1911.
       complet l’occupation  d’une  partie du territoire et la     Notons que le 13 juillet  1923, une nouvelle  loi
       cession de l’Alsace et d’une partie de la Lorraine (Lor-  étendit son attribution :
       raine mosellane), y  compris Metz  et  Belfort.  Après        – aux enfants volontaires qui, ayant moins de
       des heures de négociations, l’empereur d’Allemagne  quatorze ans à la déclaration de guerre de 1870, ayant
       cède sur Belfort et réduit d’un milliard les indemnités,  été enrôlés dans les bataillons de la Garde nationale.
       mais à une condition cruelle : l’entrée des Allemands  Le brevet mentionnera le titre d’Enfant Volontaire, avec
       à Paris, dans le quartier de l’Arc de Triomphe et des  l’indication du numéro de la compagnie et du bataillon.
       Champs-Elysées, jusqu’à la ratification du traité. Thiers  La pièce justificative sera une attestation d’incorpora-
       ne vit  que Belfort à sauver,  accepta, puis, brisé de   tion délivrée d’après les états de contrôle de la Garde
       douleur, courut à Bordeaux pour presser la ratification  nationale déposés aux archives.
       et abréger le supplice de Paris                               – aux enfants de moins de dix-huit  ans qui,
            Le  traité  de  paix  est  finalement  signé  le  10  n’étant pas incorporés pendant la guerre, ont accom-
       mai 1871 à Francfort. Au-delà de la défaite, ce sont   pli un acte de courage civique dont ils pourront faire
       les conséquences  qui  sont les plus  humiliantes.  Le  preuve par acte authentique.
       traité de paix, le changement de régime laissent place      Notons  enfin,  qu’avant  cette  reconnaissance
       à un désordre  national  caractérisé par la Commune  officielle, les vétérans de cette guerre se distinguaient
       de Paris. Pour que l’humiliation soit complète, l’armée  par  le  port  d’insignes  et  de  médailles  non  officielles
       allemande  défile  le  1er  mars  1871  sur  les  Champs-  remises  par  les  différentes  associations  d’anciens
       Élysées comme pour marquer de son empreinte la   combattants de 1870-1871. Un de ces exemples est
       victoire finale.                                       cette décoration non-officielle à la mémoire des mo-
                                                              biles et francs-tireurs des Deux-Sèvres qui fait partie
                                                              des collections du Musée du Sous-officier.





















          La France signant le traité de Paix de 1871, dessin de Belloguet.
                          (Musée Carnavalet)
            Après cette guerre, les plus braves de nos sol-
       dats furent récompensés par l’octroi de la Légion d’hon-
       neur ou de la Médaille militaire. Mais gouvernements
       et assemblées se refusent à de multiples reprises à la
       création d’une médaille commémorative spécifique au
       profit de ces anciens combattants. Le besoin d’oublier
       cette funeste guerre a fait que les soldats et partisans
       ont dû patienter quarante ans pour « recevoir » enfin
       une médaille commémorative officielle, reconnaissant
       leur engagement et leur participation  à ces terribles
       combats. Par la loi du 9 novembre 1911, la Médaille
       commémorative de la guerre de 1870-1871 était créée
       pour être remise avec un diplôme nominatif, à 242 500                                        Médaille honorifique
       anciens combattants survivants. Ce projet de médaille,                                       non-officielle remise
                                                                                                        à titre postume
       à l’initiative du sénateur Maurice Berteaux, avait été                                          aux combattants
       entériné  par un vote de la Chambre  des députés  le                                               de la mobile
       3 juillet précédent et, le 12 juillet, par celui du Sénat.                                   et aux francs-tireurs
                                                                                                      des Deux-Sèvres
            Elle était décernée par le président de la Répu-                                         morts en défendant
       blique, sur proposition des ministres de la Guerre et de                                           le territoire.
       la Marine. Les engagés volontaires ont obtenu le port                                        (Coll. MSO : ins 32)
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